Élections au Mali : la MINUSMA forme des femmes candidates en techniques de campagne

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25 août 2015

Élections au Mali : la MINUSMA forme des femmes candidates en techniques de campagne

« Si nous voulons compter davantage sur l’échiquier malien, nous devons renforcer nos capacités »,  a déclaré Mme Oumou Dembélé, porte-parole du Cadre de concertation des femmes des partis politiques, à l’ouverture de la formation des potentielles femmes candidates aux élections des conseillers des collectivités territoriales du Mali. La formation ciblée aide les candidates qui vont battre campagne à améliorer leurs compétences.

 

Selon le quatrième Recensement général de la population et de l’habitat du Mali 2009, environ 50,4 % de la population sont des femmes. Pourtant elles détiennent seulement 9,5 % des postes parlementaires et encore seulement 1,14 % des postes de maires, enjeux des élections du mois d’octobre 2015.

 

En faisant un effort pour améliorer la participation de la femme malienne à la vie politique, la MINUSMA, en vertu de son mandat et à travers son Unité genre et la Division électorale, s’est jointe au Cadre de concertation des femmes des partis politiques et au Programme d’Appui au Processus Électoral au Mali (PAPEM) pour organiser un atelier de formation de trois jours sur les éléments de préparation à l’endroit des femmes candidates.

 

Au total ce sont près de 40 femmes représentantes des partis politiques venues des six communes du district urbain de Bamako qui prennent  part à cette formation, visant à augmenter leur nombre au processus électoral malien. Une session similaire est prévue à Tombouctou. Selon Mme Oumou Dembélé, Porte-parole du Cadre de concertation des femmes des partis politiques, cette formation s’inscrit dans la continuité de la prise en charge des besoins que l’association fait aux femmes désirant évoluer dans la sphère politique. « Il revient aux partis politiques de prendre les dispositions nécessaires pour accorder une place de choix, en position éligible aux femmes, qui souhaitent se porter candidates », a-t-elle précisé.

 

Ancilla Ndahigeze, Officier en charge de l’unité Genre de la MINUSMA a invité les femmes maliennes à participer massivement aux prochaines consultations, en vue de garantir leur meilleure présence au niveau des collectivités territoriales. La formation va en effet ouvrir les horizons sur le cadre juridique et institutionnel des élections, la charte des partis politiques, les étapes du processus électoral et la mobilisation des ressources. Les formateurs vont également aborder les contours de la candidature, la campagne électorale et le projet de société.  La campagne doit être menée à la fois au niveau du parti et de la candidate elle-même. Celle-ci doit veiller à ce que son projet présente un message, le plus court possible, facile à comprendre, réaliste et devant susciter l’intérêt de l’électorat.  Les candidates vont aussi bénéficier des stratégies à faire valoir pour être, d’abord en position confortable sur les listes électorales puis élues.

 

La Directrice de la Femme, Mme Dembélé Rokia Dembélé qui présidait la cérémonie au nom du Ministre en charge de la promotion de la femme a remercié la MINUSMA pour l’appui apporté aux femmes maliennes. Elle ajoute que « cette formation permettra d’obtenir un résultat appréciable lors des élections à venir ». Cet avis est partagé par Mme Massitan Traoré, élue en Commune V du district de Bamako qui juge la session pertinente. Elle signale que des efforts doivent aussi être consentis en matière de sécurité physique des femmes qui s’engagent dans la politique. «Il faut des femmes parmi les leaders locaux, en vue d’améliorer la pratique de la démocratie dans notre pays», a-t-elle indiqué.

 

A tout juste 29 ans, Mme Keita Diouka Traoré, déjà secrétaire générale de la sous-section d’un parti politique en Commune III, et candidate aux élections communales du 25 octobre prochain  reconnait qu’elle va beaucoup apprendre de cette formation. « Je suis candidate potentielle parce que je veux voir les femmes émerger au niveau local  », a-t-elle précisé, ajoutant que « les femmes doivent être là où on prend les décisions en leurs noms ».

 

Le Mali compte 703 communes urbaines et rurales où il existe de fortes inégalités de genre, en dépit de l’existence d’un document de Politique Nationale Genre qui met l’accent sur l’émergence politique des femmes. Les bureaux communaux ont un pourcentage de femmes très réduit. A titre d’illustration il n’y a que 8 % de femmes conseillères au Haut conseil des collectivités du Mali, une institution qui ne peut être dissoute et qui représente les collectivités auprès de l’État malien.