Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes : Le Secrétaire général de l’ONU insiste sur sa portée

31 octobre 2014

Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes : Le Secrétaire général de l’ONU insiste sur sa portée

Les Nations Unies ont l’année dernière institué le 2 novembre de chaque année, Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, suite  à l’assassinat, il y a près d’un an à Kidal, des deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

 

Dans son message consacré à cette journée, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon explique : « une presse libre et pluraliste est l’un des fondements de la démocratie et du développement ». Le Secrétaire général de l’ONU déplore le fait qu’en seulement dix ans, plusieurs centaines de  journalistes ont été tués à travers le monde dans le strict exercice de leur métier. C’était le cas justement de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, un crime qui a suscité l’émoi au Mali et dans le monde, et pour lequel une commission d’enquête mixte est à pied d’œuvre en vue de faire la lumière sur cet assassinat.

 

Toujours selon Ban Ki-moon, de nombreux autres journalistes et professionnels de l’information ont été  « victimes d’actes d’intimidation, de menaces de mort et de violence partout dans le monde ». Ces actes, selon lui, « demeurent impunis, ce qui encourage leurs auteurs ».  Le Secrétaire général de l’ONU indique également dans son message que « les gens ont peur de dénoncer la corruption, la répression politique ou d’autres violations des droits de l’homme ». D’où l’importance de mettre fin à une telle omerta imposée par certains individus, groupes politiques ou détenteurs du pouvoir, à travers la mobilisation pour cette journée.

 

Au Mali, l’évènement sera célébré dimanche à travers une cérémonie d’hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon, suivie de la remise d’une bourse du même nom, en vue de favoriser l’excellence journalistique chez des jeunes journalistes maliens. La cérémonie aura lieu en présence des journalistes maliens et des correspondants des médias internationaux. Les autorités nationales dont les responsables d’institutions médiatiques, les responsables des bureaux de coopération au Mali seront également de la partie.

 

Pour Ban Ki-moon il est nécessaire de « mettre fin à l’impunité » en vue de « renforcer la liberté d’expression et encourager le dialogue ». Depuis le début de la crise, les journalistes maliens ont en effet payé un lourd tribut dans le cadre de leur travail visant non seulement la liberté d’opinion et d’expression mais aussi le droit du public à l’information, un droit reconnu par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

 

Message de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU 2 novembre 2014

 

Une presse libre et pluraliste est l’un des fondements de la démocratie et du développement. Pourtant, au cours des 10 dernières années, plus de 700 journalistes ont été tués pour la seule raison qu’ils exerçaient leur métier. Certaines de ces affaires ont retenu l’attention de la communauté internationale, d’autres moins. Au cours de l’année passée, par exemple, au moins 17 journalistes iraquiens ont été exécutés. Bien d’autres journalistes et professionnels de l’information sont victimes d’actes d’intimidation, de menaces de mort et de violences partout dans le monde. Dans neuf cas sur dix, ces actes demeurent impunis, ce qui encourage leurs auteurs. Les gens ont peur de dénoncer la corruption, la répression politique ou d’autres violations des droits de l’homme. Il faut que cela cesse. C’est la raison pour laquelle l’ONU a proclamé le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Grâce au Plan d’action des Nations Unies, nous pourrons contribuer à créer un environnement sûr pour les journalistes et les professionnels de l’information, où qu’ils se trouvent. Mettre fin à l’impunité, c’est renforcer la liberté d’expression et encourager le dialogue. C’est promouvoir les droits de l’homme et consolider les sociétés. Aucun journaliste, où qu’il soit, ne devrait avoir à risquer sa vie pour informer le public. Ensemble, défendons les journalistes. Défendons la justice.