Pour leur toute première action conjointe dans le cadre des missions de gestion de crise, l’EUCAP et la MINUSMA ont organisé à l’Ecole de Gendarmerie « Chef d’escadron Balla Koné » de Bamako, du 3 au 7 août 2015, un atelier de formation au profit d’une quinzaine d’adjudants-chefs de la gendarmerie nationale...

Première d’une série de six avant la fin de l’année 2015, cette formation organisée sous le thème «Accueil, assistance des victimes et enregistrement des plaintes » a suscité autant d’engouement que d’espoir, dans ce sens qu’elle s’inscrit dans la droite ligne des besoins de la gendarmerie nationale, dont le représentant du Directeur général a si bien dit, lors de son allocution à la cérémonie de clôture  qu’« en tête des priorité de la gendarmerie, se trouve la formation, car sans elle les équipements et autres technologies ne servent à rien ».

Quinze commandants de brigade venus de toutes les régions du pays ont pris part à ce rendez-vous d’échanges et d’apprentissage, marquant le début d’une collaboration stratégique inscrite sur le long terme entre l’EUCAP et la MINUSMA qui a l’expérience de ce genre de formations au profit des forces de défense et de sécurité du Mali.

Elle a été axée sur des cas concrets auxquels font face les stagiaires sur le terrain comme l’accueil et l’écoute des victimes, l’enregistrement des plaintes et leur traitement, les témoignages et critères de leur prise en compte, le statut accordé au témoin selon les cas et les circonstances de sa déposition... Autant de situations qui leur permettront de mieux apprécier les cas une fois de retour dans leurs unités.

Deux projections ont meublé la session: une vidéo sur un cas de plainte pour vol de voiture et une diapositive retraçant l’histoire d’un jeune enfant malien. Sous le titre « Le vélo disparu », elle retrace la belle aventure d’Amadou, enfant de Lafiabougou (quartier de Bamako) qui plus préoccupé par son petit déjeuner qu’il allait acheter dans un supermarché du quartier, laisse son vélo à l’entrée de ce dernier sans aucune précaution. A son retour, il remarque la disparition de son unique moyen de déplacement.

Désemparés et ne sachant que faire, ses parents ont entrepris de déposer une plainte ‘’contre X’’ au bureau de gendarmerie qui, de façon professionnelle et suivant la procédure requise, se saisit du cas et entreprend une recherche fructueuse du vélo perdu. La morale de cette belle histoire set sans doute la confiance établie entre la gendarmerie et ce jeune citoyen qui grandira avec une bonne image des forces de sécurité de son pays.

Une formation pour améliorer des relations de la gendarmerie avec ses usagers…

Lors de la dernière journée, les représentants des médias ont été invité à suivre un cas de traitement de plainte simulé par les apprenants: celui d’un citoyen qui, victime de vol et d’agression physique. Ils ont pu apprécier la qualité de l’accueil qui lui a été fait, l’enregistrement de sa plainte et les recommandations des agents à son endroit.

A la clôture de l’atelier, tous les discours ont été unanimes à reconnaitre l’importance de cette formation dont la thématique répond parfaitement à une urgence, et surtout de la nécessité pour les commandants de brigade ainsi outillés de partager ces bonnes pratiques avec leurs subalternes.

Comme celui de l’Adjudant-chef Adama Maiga, porte-parole des stagiaires qui, au nom de ses pairs, a exprimé leur engagement à «se servir au mieux des outils partout où besoin sera», et à transmettre ce qu’ils ont appris à ce qui n’ont pas pu y prendre part.

Le Chef de mission de l’EUCAP, l’ambassadeur Albrecht Conze, a lié cette formation à l’urgence d’aider à sa stabilisation du Mali qui justifie la présence de son organisme et celle de la Minusma. Il a en outre souhaité que les enseignements reçus à cette occasion soient appliqués dans l’intérêt de la stabilité du Mali.

Pour le chef de la Composante police de la MINUSMA, Abdounasir Awale, l’exemple du vélo perdu n’est pas fortuit, car « pour gagner la confiance des populations, il faut des gestes, et un des gestes les plus utiles, c’est l’accueil», a-t-il conseillé…

Dans le souci de contribuer davantage au rapprochement des citoyens d’avec leurs forces de défense et de sécurité, cinq autres formations sont ainsi prévues dans les semaines à venir, dont une au profit toujours de la gendarmerie, deux pour la police et autant pour la garde nationale.