La MINUSMA renforce les capacités opérationnelles de la Maison d’arrêt de Tombouctou

27 mars 2015

La MINUSMA renforce les capacités opérationnelles de la Maison d’arrêt de Tombouctou

La Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires du Bureau régional de la MINUSMA a inauguré, le 24 mars dernier, les travaux de  réhabilitation et d’équipement de la Maison d’Arrêt et de Correction de Tombouctou.

A travers son volet de Projets à impact rapide (QIP), la Mission onusienne a financé à hauteur de plus de 23 millions de francs CFA, la réhabilitation complète et l’équipement de la Maison d’Arrêt et de Correction et la résidence du Régisseur de Tombouctou. L’objectif vise à appuyer le rétablissement de l’autorité de l’Etat et améliorer les conditions de détention. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a également contribué à la fourniture de certains matériels.   

« Après la crise, nous avons retrouvé le bâtiment détérioré, sans alimentation en eau ni installation électrique. Les fenêtres, les portes, le mobilier des bureaux, les installations sanitaires et électriques ont été pillés. Ce projet vient donc renforcer nos capacités et permet aussi la création d’un nouveau bloc comprenant le bureau du Régisseur, une guérite avec isoloir et une salle d’accueil qui n’existaient pas avant », a témoigné le Lieutenant Sango Gouro, Régisseur de la Maison d’arrêt de Tombouctou.

En effet, toutes les prisons de la région de Tombouctou avaient été saccagées lors de la crise dans le Nord du Mali en 2012. Aussi, la MINUSMA vient en appui à la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES), à travers ce projet comportant trois volets essentiels : la  rénovation des locaux de la détention, de la résidence du régisseur et de l’atelier de menuiserie ; la construction d’un nouveau bloc administratif ; et l’équipement de la Maison d’Arrêt. 

Suite à ce QIP, l’entrée principale du bâtiment comprend actuellement le bureau du régisseur, une guérite, une salle d’accueil, un isoloir de fouille nouvellement construits. Sur une autre partie de la cour détachée de l’institution pénitentiaire, se trouvent  le logement du régisseur et un magasin de stockage de vivres fraichement rénovés ; ainsi que trois fosses septiques récemment creusées dans le cadre du projet ayant permis également la réhabilitation du bloc sanitaire.

« Un aspect important du projet est la prise en compte du genre à travers la réfection et la séparation des quartiers de détention des mineurs, des femmes et des hommes afin d’éviter un environnement carcéral délétère qui risquerait de les exposer aux dangers de toutes sortes et à l’influence nocive que peuvent exercer les adultes sur les mineurs », a souligné l’adjoint de la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, Mamane Sani Moussa.

Ce projet comporte aussi le don d’un lot d’équipements informatiques et bureautiques, de mobilier, de matériels de cantine, et d’appareils de sécurité (deux détecteurs de métaux et un détecteur d’engins explosifs ; quatre armoires métalliques).

Le représentant du chef de la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaire de la MINUSMA, M. Honoré Tougouri, a expliqué que « l’accompagnement de la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires s’étend également au renforcement des capacités des responsables pénitentiaires. Ils bénéficient aussi de l’appui d’un expert pénitentiaire mis à disposition par les pays contributeurs des Nations Unies à travers un mentoring régulier ».

L’une des missions de la DNAPES étant de travailler à la réinsertion sociale des détenus, le projet a aussi pris en compte, en plus de la rénovation, la fourniture d’outils pour l’atelier de formation en menuiserie à l’intention des détenus.

Ce QIP a aussi doté la Maison d’arrêt de la cité mystérieuse d’une moto (tricycle) afin de faciliter la mobilité du personnel dans l’exercice de leurs fonctions. Le Directeur régional de l’Administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DRAPES) de Tombouctou, le Capitaine Kalidou Berté, a déclaré que « la mission onusienne ne cesse d’assister l’institution carcérale sur le plan financier, matériel et technique. Ce qui contribue à améliorer les conditions de détention des pensionnaires et à renforcer les capacités opérationnelles du personnel pénitentiaire ».

En mars 2014, dans le cadre du programme de restauration de l’autorité de l’Etat et de l’accès à la Justice, le PNUD a apporté une contribution matérielle à la Maison d’Arrêt pour faciliter son fonctionnement avant cette réhabilitation. Entre autres, une centaine de nattes, une centaine de couvre lits et de draps, une dizaine de matelas et de moustiquaires ; une demi-douzaine de chaises, une dizaine de baignoires et de seaux en plastiques ; ainsi que des portes et des fenêtres fournies pour sécuriser les cellules.