Point de Presse - jeudi 27 août 2015

27 août 2015

Point de Presse - jeudi 27 août 2015

Porte-parole : Olivier Salgado

- Les derniers développements de la Mission de l'ONU au Mali abordés avec comme invités :

• M. Arnauld Akodjenou, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire général de la MINUSMA en charge des affaires politiques

• Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général de la MINUSMA, Coordonnatrice humanitaire, Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies au Mali

• Général Bikimo, Commandant Adjoint de la Force de la MINUSMA

• M. Awale Abdounasir, Commissaire de Police - UNPOL

 

Arnauld Akodjenou

Merci Olivier,
Chers amis de la presse,
Je voudrais m’associer à Olivier Salgado et à toute son équipe pour vous remercier non seulement d’être présent mais pour le travail que vous effectuez. Ce travail fait partie, également de notre mandat. Et le mandat le dit très clairement nous devons passer de vrais messages, dire pourquoi nous sommes ici, ce que nous faisons, comment nous le faisons, les difficultés que nous rencontrons afin que vous qui êtes outillés et équipés, vous soyez aux nouvelles...que vous soyez aux sources également et que vous puissiez passer le message au peuple malien et aux populations du Mali.

Donc, ce genre de rencontres profitez-en ! Posez les questions...les vraies et les seules questions qui comptent et qui intéressent le peuple malien. Sur le plan politique, je voudrais si vous le permettez, retenir trois points : le premier point c’est l’Accord et la MINUSMA, le deuxième point, c’est vous donnez quelques éléments sur les travaux du Comité de suivi et puis le dernier point ce sont les activités spécifiques que nous menons dans le cadre politique et qui concernent la MINUSMA,  et qui concernent fondamentalement le peuple malien.

Pour ce qui concerne l’Accord...l’Accord comme vous le savez a été signé. Depuis lors, nous avons en tant que Mission mis en branle toute une batterie de groupes de travail, de rencontres, de réflexion et ce matin, la décision a été prise par le Représentant spécial lui-même, d’endosser des propositions en termes de structures pour la gestion de l’appui que nous devons donner au gouvernement et aux parties maliennes dans la mise en œuvre de cet accord. Donc il y a une structure interne dirigée, placée à un haut niveau, et cette structure aura des ramifications non seulement à l’intérieur de la Mission à Bamako, mais également à l’intérieur du pays. Et cette mission ou cette structure travaillera de concert avec l’ensemble du système des Nations unies. Mais nous n’avons pas attendu que cette structure soit mise sur pied pour assumer nos responsabilités...et l’occasion nous a été donnée durant les travaux du Comité de suivi de le démontrer. Vous savez que le Comité de suivi comporte également des groupes thématiques. Je viendrai un peu plus tard et je vous donnerai les détails, mais sachez que nous sommes prêts et que nous faisons ce qu’il faut pour soutenir les parties maliennes dans la mise en œuvre de cet Accord de paix et que mieux, à notre propre niveau, nous avons organisé et des groupes de réflexion, et des  appuis appropriés aux différentes composantes des parties maliennes pour que le nécessaire soit fait.

Concernant les travaux du Comité de suivi, le Comité de suivi avait un agenda, un agenda très simple qui consistait premièrement à régler le problème de la composition qui était un problème pendant, et qui concerne le règlement intérieur... et discuter du chronogramme... et discuter enfin du budget. C’était l’ordre du jour du Comité de suivi convoqué pour le 24 et le 25. Vous savez tous que le Comité de suivi est sous l’autorité et la direction de l’Algérie. D’entrée, vous savez tout ce qui s’est passé avec les évènements d’Anefis et la décision, malheureuse au début, de voir la Coordination lire une déclaration et se retirer des travaux. La décision prise par le président du Comité de suivi fut donc d’inscrire ce sujet à l’ordre du jour mais en même temps de poursuivre les travaux.

Alors permettez-moi de vous lire les grandes lignes des conclusions des travaux. En effet les travaux se sont poursuivis, et en dernière partie je vous dirai où est-ce que nous en sommes en ce qui concerne Anefis. Sur le fameux article 10 : la composition, nous avons sur la table aujourd’hui, suite aux discussions internes, deux propositions: les signataires des accords du 15 et du 20, 15 mai et 20 juin, participent dans leur totalité. Deuxième proposition, on continue les consultations et les composantes retournent à ce qui a été conclu lors de la définition de la feuille de route au mois de juillet 2014 à Alger avec trois composantes: le Gouvernement, la Coordination et la Plateforme. Pour ce qui concerne le budget, le Gouvernement, qui dans un premier temps avait offert un bâtiment est revenu sur sa position et va mettre à la disposition du Comité de suivi un siège avec une capacité non seulement de travail, mais également une capacité d’hébergement. Parce qu’aujourd’hui ce que nous faisons, et vous le savez tous, nous devons aller chercher les représentants non seulement au nord du pays mais également à l’extérieur. Il y en a qui viennent de Ouaga, il y en a qui viennent de Nouakchott. Donc cela était important et la logistique... ça coûte. Donc le Gouvernement mettant un siège approprié à la disposition du Comité de suivi, ça réduirait les frais, les coûts.

Mais le fait le plus important avant que je ne vous parle très rapidement des conclusions des quatre groupes thématiques, c’est que ce Comité de suivi, cette session a bénéficié pour la première fois, Mesdames et Messieurs de la présentation du plan global de mise en œuvre de l‘Accord, présentation faite par le Gouvernement. Le Gouvernement a un plan, le Gouvernement a un projet. Je vous donne les grandes lignes de ce programme. Il y a d’abord le contexte...le Gouvernement tient compte du contexte, le Gouvernement a des objectifs, le Gouvernement a une stratégie, le Gouvernement a un plan d’action et le Gouvernement a enfin les moyens de mise en œuvre de cet Accord et le Gouvernement nous a dit que dans le budget 2015-2016 il y a la somme de 11 milliards que le Gouvernement va débourser. Mais surtout, le Gouvernement nous a parlé de la structure de mise en œuvre. Je crois que ce sont des points très importants.

L’autre point important, c’est la restitution des quatre groupes thématiques et les quatre groupes ont travaillé non seulement depuis la dernière session du Comité de suivi mais se sont réunis également à la veille du Comité de suivi pour mettre ensemble leurs conclusions. Sur le plan politique, ce qui a été proposé, sur le plan du développement, ce qui a été proposé, sur le plan de la justice, des droits de l’homme et de la réconciliation nationale, ce qui a été proposé.
Sur le plan de la sécurité et de la défense, vous permettez que je prêche trop de mots, que je parle davantage de ces domaines-là. Les chefs, les présidents puisque nous partageons la présidence avec l’Algérie... nous avons apporté sur la table la substance concernant la Commission technique de suivi. Nous avons parlé de ce que nous appelons le MOC, qui est le Mouvement Opérationnel de Coordination. Nous avons parlé des propositions des projets d’intégration, de DDR, de cantonnement, de tout cela nous en avons parlés. Il suffit de dire que l’ensemble des quatre groupes ont mis un accent particulier sur les difficultés opérationnelles qui s’annoncent mais également organisationnelles.

Pour le moment il faut qu’on définisse un peu mieux  quand on parle de co-président, qui fait quoi, quand et comment et il faut également qu’on trouve les modalités avec le co-président que constitue l’Algérie pour qu’il y ait latitude dans l’action, que le co-président qui pour le moment est à Bamako, latitude que ce co-président pourrait avoir de convoquer des réunions. Il y a eu également des difficultés organisationnelles liées au fonctionnement du secrétariat et nous sommes sur une rampe de lancement. Tout ne peut pas commencer et être parfait ; c’est-à-dire que nous MINUSMA, qui assumons le secrétariat, qui le dirigeons et le coordonnons avec d’autres entités régionales et continentales. Donc il y a encore quelques faiblesses en termes de  communication, en termes d’envoi des rapports, etc. Ce sont des points qui seront corrigés les prochaines semaines, vu que notre structure prend son envol à partir d’aujourd’hui.

Mais je dois vous dire en toute transparence ce qui va, ce qui est bien, et ce qui ne va pas et qui ne va pas bien ou pas encore. Ce qui est important ici, c’est que les deux jours de travaux se sont déroulés dans une très bonne ambiance en termes de travaux substantiels. Le problème d’Anefis, qui naturellement a pourri, c’est le mot, pourri l’ambiance au début. Rassurez-vous qu’à la session de clôture, il y avait la participation de la Coordination, n’est-ce pas Mme Gasarabwe, tout le monde était là. Et cette session a d’abord entériné les grandes conclusions de ce que je viens de vous dire et cette session a été prolongée pour discuter d’Anefis. En conclusion pour Anefis nous sommes venus avec 7 points. Les sept points ont été adoptés par le Gouvernement, adoptés et acceptés par la Coordination et dans un premier temps à revoir par la plateforme.

Le groupe de contact qui avait été créé par le Comité de suivi a rencontré hier la Plateforme. La Plateforme nous a fait sa déclaration, vous avez copie de cette déclaration. C’est un moment difficile que nous allons surmonter Mesdames et Messieurs. Nous allons surmonter ensemble avec les parties maliennes ce moment difficile. Personne n’a cru que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali serait un long fleuve tranquille. Personne ! Je vous le dis et vous le répète. C’est une épreuve, c’est une difficulté mais nous travaillons et nous travaillerons avec l’ensemble des parties en tant que composante de la Médiation internationale pour passer cette difficulté. La volonté politique y est, et quand la volonté politique y est, les modalités doivent être trouvées afin de surmonter ce genre de difficultés. C’est tout ce que je veux dire pour le moment et naturellement je vous retourne la parole Olivier. 

Mbaranga Gasarabwe

M. Akodjenou venait de parler sur le volet général et politique. Moi dans mes fonctions j’ai quatre (4) chapeaux: ces chapeaux sont sur l’axe humanitaire, parce que je suis coordinatrice humanitaire, je vais parler de l’humanitaire, je parlerai aussi du développement, puis qu’on est dans le cadre du développement. Ce ne sont pas des difficultés qui peuvent nous empêcher d’avancer, et nous avançons. Je vais vous en parler tout à l’heure. Au sein de la MINUSMA, nous assumons ses fonctions, et des unités dont d’ailleurs tous les représentants sont ici: merci beaucoup les collègues. Nous avons un grand volet dans le sous-comité que Mr Akodjenou vient de souligner, nous avons tout le volet de la Réforme de la sécurité, de DDR, donc du cantonnement qui va commencer, et ça les travaux ont déjà commencé. Donc nous avons préparé une note qu’on va distribuer à toute l’auguste assemblée, tous les journalistes pour que vous ayez le point de la situation: où est-ce qu’on en est. Nous avons aussi tout le volet judiciaire. Nous avons un travail colossal qui a déjà commencé, et on attaque le chantier sur tout le volet judiciaire, tout le volet aussi concernant comment on est en train d’amener l’administration dans les zones les plus touchées

Nous avons tout le volet électoral... Nous avons aussi un chemin au niveau politique des élections communales qui vont avoir lieu. Nous avons notre unité qui est une section très importante qui s’occupe de tout le déminage. Vous savez qu’actuellement avec tout ce que l'on doit faire sur le terrain, si nous avons des chemins minés, nous ne pouvons pas nécessairement avoir un bon rendement parce que nos staffs sont exposés. Alors, c’est tous ces chemins que nous sommes en train de voir ensemble. Nous avons un axe plus important je dirais, c’est l’axe des agents des Nations unies qui sont en train de travailler d’arrache-pied sur des politiques nationales, des politiques sectorielles, avec tous les bailleurs de fonds qui sont sur le terrain. J’ai remarqué d’ailleurs ici au Mali une bonne coordination des partenaires techniques et financiers et qui sont mieux parés pour accompagner le gouvernement dans leurs politiques respectives au niveau sectoriel.

Tous ces volets qui sont ensemble accompagnent tous ces volets politiques qui sont en train de se mettre en place. Je vois ici beaucoup de journalistes qui m’ont accompagné sur ce chemin. Nous savons bien que le Mali a beaucoup avancé sur beaucoup de politiques sectorielles, et beaucoup sur les aspects humanitaires. C’est que tout pays traverse des difficultés, et il faut les surmonter. Je pense que ces accords, c’est une façon de souligner les accords qui ont été signés le 20 (juin), nous sommes dans la mise en œuvre; et dans la mise en œuvre, nous savons qu’il y a pu y avoir des chemins semés d’embuches et ces chemins d’embuches c’est de temps en temps ce qui se passe ici et là, et c’est pour ça qu’il y a la médiation internationale qui doit être là, c’est pourquoi il y a la MINUSMA et les Nations unies qui travaillent côte à côte avec toute la communauté internationale, et on l’a vu avec justement ce que Mr Akodjenou vient de vous dire au sujet d’Anefis. Alors qu’est-ce qui a été, fait? J’aimerais que vous soyez, comme vous l’avez toujours été, nos amis, le canal de formation et d’information au grand public sur ce qui a été fait. Je vois souvent dans les journaux qu’on n’a rien fait. Mais si vous voyez les activités qui ont été menées sur le terrain, je dois souligner une chose peut-être qui pourra même être bien écrite que tout blocage de la mise en œuvre de l’Accord contribue au climat d’insécurité qui persiste dans le nord et le centre du Mali. Et cela risque d’augmenter les besoins humanitaires. Pourquoi je dis ça, c’est parce qu'on avait des chantiers depuis le mois de mai, depuis la signature en fait des Accords. Il y avait des chantiers depuis le mois de juin qui devaient être mis en place. Ce qu’on appelle des "dividendes de la paix". C’est bien une enveloppe de plus de 3 millions de dollars. Et nous avons fait de projets que je vous ai donnés justement pour gagner du temps.

A Kidal 11 projets QIP (Quick Impact Project) ou bien des projets à impact rapide. Ça c’est une grande enveloppe qui concerne soit des élèves, l’électricité ou la fourniture d’eau. Et avec une enveloppe conséquente de 400 000 dollars.

Nous avions à Gao, un budget de 200 000 dollars qui concerne tous les 40 projets QIP et qui concernait  tout l’aspect d’unité d’investigation, la police judiciaire, l’école parce qu’on doit venir à l’école, on doit occuper ces enfants qui errent et qui n’ont pas d’avenir, il faut les équiper, il faut les équiper au niveau des écoles. Le retour de l’école c’est vraiment un grand chantier, je pourrais dire, parce que plus les enfants errent, ils se réfugient à gauche à droite, et plus nous avons des refugiés au niveau interne. Ces enfants n’ont pas d’avenir. Et c’est à ça que nous devons veiller absolument, qu’on ait vraiment le retour à l’école. Et même on doit souligner l’importance de l'humanitaire, parce que nous même dans les camps de réfugiés, nous avons tenu à ce que les enfants puissent être instruits et qu’ils ne soient pas de futurs criminels, c’est le plus important à souligner.

Alors pour Tombouctou, 35 projets d'une envergure de 1.200.000 qui sont en cours dans le cadre des QIP’s, et nous devons souligner qu’au moment où on parle on est en train de préparer le plan de développement et le plan humanitaire de la région de Tombouctou, de Diré, de Goundam... Nos équipes sont prêtes à se rendre sur les lieux. Malgré l’insécurité, on est toujours prêt. C’est là une façon de souligner l’action humanitaire; parce que nous avons des gens qui sont dévoués à être là où il faut des fois un peu dans l’insécurité, mais il faut se rendre sur le terrain: c’est ça l’action de l’engagement humanitaire.

A Mopti. Nous avons eu des incidents récemment, mais ça ne nous a pas empêchés de continuer à travailler là-dessus. Et là nous avons 14 projets à impact rapide, avec une enveloppe de plus de 400 000 dollars. C’est pour vous dire encore que quand on travaille sur ces projets, il y a aussi l’accompagnement, comme je disais, de l’action judiciaire, parce que l'on souligne beaucoup d’impunité, on souligne beaucoup qu’on ne fait pas d’activités, c’est vraiment important de le souligner et qu’il y a des accompagnements, et que l’administration revienne sur le terrain. Ça c’est vraiment des choses aussi importantes.

A Bamako bien-sûr il y a aussi d’autres projets qu’on a faits. Je vous épargne ça parce que vous aurez eu l’occasion de le voir. Alors un élément extrêmement  important que Monsieur Akodjenou vient de souligner, c’est toute la  réforme de la sécurité, et toute la réforme qui va avec le cantonnement. Les gens pensent qu’avec l’insécurité qu’il y a, on n’a rien fait. Par contre, il y a beaucoup de choses qui ont été faites dans la réforme du secteur de la sécurité. Et la MINUSMA a bien accompagné le Gouvernement, même au niveau de la commission nationale qui a été mise en place. Il y a eu des discussions dans des sous-comités, avec rapport qui a été vraiment très bien apprécié par le Comité de suivi. Là aussi on  va vous donner une copie où vous verrez des cantonnements qui vont commencer, mais en soulignant qu’on ne peut pas danser un tango seul. Il faut qu’on ait toutes les parties qui sont vraiment dans la mise en œuvre des Accords, pour qu’ils soient ensemble et qu’on puisse faire justement ce travail de cantonnement, ce travail de mobilisation et de réinsertion des différents groupes.

Je soulignais encore dans le domaine de la justice qu’il y a eu beaucoup d’avancées. Au niveau des maisons d’arrêt aussi, il y a eu beaucoup d’activités qui ont été menées dans ce domaine, et ceci à travers tout le pays. Je crois que vous avez dû voir certains centres d’arrêt qu’on a visités et certains tribunaux aussi qui fonctionnent actuellement. C’est pour dire que la justice aussi est en marche. C’est vrai qu’on ne peut pas dire que l‘impunité est éradiquée au Mali. Non, je pense. C’est un travail colossal qu’il faudra absolument accompagner.

Je ne parlerai pas trop peut-être parce que vous suivez beaucoup les travaux des élections. Ce que la MINUSMA fait, d’ailleurs avec les agences des Nations Unies comme le PNUD, c’est d’accompagner d’ailleurs avec les agents des Nations Unies qu’on recrute, c’est d’accompagner tout le système électoral. Ça a été fait déjà au niveau des présidentielles. Mais au niveau des communales il y a tout un calendrier qui est fait, et il y a toute la logistique, tout le matériel et vous savez aussi qu’on travaille très étroitement avec le ministère de l’administration du territoire qui s’occupe de ce dossier.

En ramassé, je dirai ceci. Et c’est sur ça que je vais vraiment terminer, parce qu’il y a d’autres collègues qui vont parler, c’est que les Accords de paix, c’est éminemment important. Quand les gens signent, ils s’engagent. Et comme je connais bien la sagesse malienne que j’ai toujours entendue, c’est dire qu’on a la parole d’honneur.

Et quand on a la parole d’honneur c‘est qu’on suit ce qu’on a signé.

Qu’il y ait des différends, qu’il y ait de problèmes...oui. Mais qu’ils reviennent à ce qui a été signé et qu’on respecte ça, parce que c’est vrai qu’il y a des choses qui vont se mettre en place comme le CTS, comme l’a dit Mr Akodjenou, mais nous avons un calendrier à mettre en place très rapidement; mais ceci n’exclut pas que les gens, en respectant les Accords, donnent quoi comme signal: c’est qu’ils font la stabilisation. C’est qu’ils donnent la chance à ce qu’on n’essaie de ne pas errer de gauche à droite. C’est donner la chance à ce que l’argent qui est réservé pour l’humanitaire le soit pour le développement, l’argent qui est réservé pour des catastrophes naturelles (comme des inondations comme on a pu voir), au moins qu’on puisse surplomber ça et que la grande enveloppe soit sur le développement. Et là, je soulignerai vraiment cet aspect, parce que c’est un mot la «responsabilité» (qu’on appelle en Anglais accountability and responsibility), parce que c’est extrêmement important que le peuple comprenne que le Mali est un et indivisible, que le Mali appartient à tous les Maliens et que les Maliens veulent vraiment, avec l’accompagnement de la Communauté internationale, doivent se mettre tous ensemble ça soit une pour qu'encore qu’on dise l’empire du Mali depuis longtemps, mais en même temps qu’on dise, et je parlais l’autre jour de la charte de Kurukanfuga qui disait justement que le Mali pouvait toujours trouver des solutions aux problèmes qui étaient posés.

Merci beaucoup

Général Oumar Bikimo

Bonjour, moi je vais m’appesantir un tout petit peu sur le volet de la sécurité et particulièrement sur la tenue de la réunion de la Sous-Commission Défense et Sécurité qui a eu lieu le 22 du mois courant. A travers cette réunion, malgré l’absence de la CMA qui n’y a pas participé, des points ont été dégagés surtout la mise en place et surtout la mise en état opérationnel des mécanismes prévus à travers l’accord. Sur ce, il y a d’abord la CTS qui devrait être relancée et qui était prévue logiquement et dont la première réunion était prévue le 1er septembre prochain.

Et aussi la mise en place du MOV, c’est un mécanisme opérationnel qui nous servirait certes d’abord au regroupement des combattants membres des groupes armés et par la suite, voir leur intégration et c’est aussi une façon de les occuper et de les orienter naturellement à travers ce qui est défini par l’accord de paix. En dehors de cela, je pense bien que la force en elle-même est en train de, et ça été relaté tout de suite par mes deux prédécesseurs, que la force s’emploie et surtout par rapport au dernier évènement d’Anefis.

Tout de suite après les évènements on a déplacé une force sur les lieux qui jusqu’à présent est sur les lieux et ceci dans la mission d’observation. Et la première mission qui est donnée c’est la protection des populations civiles. En dehors de cela, on a déployé tous nos moyens, certes les moyens aériens qui nous permettraient d’observer, on les a déployé, que ce soient des hélicoptères, des avions, des drones on les a déployé sur le terrain. Non seulement à Anéfis où on a pris les dispositions sécuritaires mais il y a aussi Kidal où on trouve qu’il y a une menace. Et sur ce, vous le savez tous qu’il y a une population qui vit à Kidal. Donc on a jugé utile de mettre 20 kilomètres de rayon sécuritaire tout autour de la ville de Kidal. Ce sont des mesures certes provisoires, mais qui sont jusqu’aujourd’hui en vigueur, jusqu’à ce qu’on ait une issue pour l’enlever.

Certes avant cela non seulement Kidal et Anefis, mais il y a eu des tensions un peu partout tels que Ménaka, même avant Ménaka, Tessit, Intillit la force a été toujours déployée. Et parfois, les mêmes mesures ont été mises en place particulièrement à Ménaka, où on a conçu un rayon sécuritaire de 20 km tout autour de la ville et qui tient jusqu’à nos jours.

En bref, je pense qu’on se déploie en fonction de nos moyens et surtout particulièrement du mandat qui est attribué à la Force. J’aimerai bien m’arrêter là pour pouvoir peut-être répondre à vos questions qui parviendraient.

Commissaire Awalé

Juste pour rappeler ce que la police MINUSMA fait ici au Mali. On soutient les forces de sécurité maliennes et plus particulièrement dans les régions du nord. Nous avons développé avec les partenaires maliens un programme de réhabilitation et d’équipement de l’ensemble des structures des forces de sécurité dans le nord, les commissariats, les brigades ont été réhabilités ou sont en cours de réhabilitation sur fond propre des Nations Unies. Un autre point, la police des Nations Unies a formé plus de 4000 agents des forces de sécurité malienne à Bamako mais également dans les régions du nord.

Un autre point important avec les collègues de Justice et Correction dont le Chef est ici présent, nous avons travaillé au relèvement de la chaine pénale dans le nord. Et en ce qui nous concerne pour la police, c’était de relever le niveau et l’équipement des enquêteurs pour les questions de la lutte contre toutes les impunités.

On est intervenu également sur un point, vous savez qu’il y a eu pas mal d’attaques dans les régions du nord et  dont la dernière à Sévaré et dans laquelle les contractuels de la MINUSMA ont été des victimes. Nous appuyons les enquêteurs maliens sous bien entendu le Procureur du pôle anti-terrorisme pour conduire et les aider en termes techniques au niveau des investigations. Et régulièrement nous travaillons et sommes sollicités par le procureur anti-terrorisme. On a un petit laboratoire de police scientifique de Niveau II ici à la MINUSMA. Et on aide autant qu’on peut pour les investigations. Également à souligner, nous avons aussi la capacité de saisir d’autres laboratoires à l’extérieur pour tout ce qui est investigation.
Voilà très rapidement ce que je tenais à partager, bien entendu si vous avez d’autres questions, je suis disponible pour y répondre.

+ Séance Questions / Réponses (le fichier audio est consultable à l'adresse suivante : https://soundcloud.com/minusma/conference-de-presse-minusma)