Un projet de la MINUSMA pour sauvegarder les archives du diocèse de Bamako

6 mars 2018

Un projet de la MINUSMA pour sauvegarder les archives du diocèse de Bamako

Le mardi 27 février 2018, s’est déroulée la cérémonie marquant la clôture du projet à impact rapide de l’archivage physique et numérique des faits d’état civil de l’Archidiocèse de Bamako. Ce projet vise à conserver les documents précieux archivés dans la cathédrale de Bamako dont les plus anciens remontent à 1888.

Selon le Curé de la paroisse du Sacré Cœur, l’Abbé Timothée Diallo : « l’événement du jour puise ses origines du Conseil des Ministres du 10 octobre 2012, qui a pris un décret classant la cathédrale de Bamako comme patrimoine national, » pour l’abbé : « le classement de ces archives témoigne de la laïcité de l’entreprise et permet en même temps de protéger celles-ci contre les agressions extérieures, surtout que les premiers documents remontent aux années 1888, première année de la présence de l’Eglise au Mali ». En parlant d’agressions extérieurs Timothée Diallo fait référence aux « saccages des lieux de culte et d’autres monuments au nord du pays avec l’arrivée des djihadistes, il était devenu urgent de passer à la numérisation des archives, » a-t-il déclaré, avant de plaider pour que ce projet d’archivage numérique s’étende aux cinq autres diocèses du Mali.

À cette date en effet, le projet a archivé plus de 33 228 faits d’état civil de 11 paroisses de l’archidiocèse de Bamako. Il a été réalisé avec l’appui technique de la Direction Nationale des Archives du Mali et le Bureau d'études, de Conseils, de Traitement en Archives et en Documentation (BECOTAD).

Outre les personnalités religieuses que sont le Vicaire Général, l’Abbé Jean Marie Traore, l’Abbé Timothée Diallo, les Curés et Secrétaires des autres Paroisses de l’Archidiocèse de Bamako et les représentants de la Direction Nationale des Archives du Mali et du Cabinet BUROCAD, cette cérémonie a enregistrée la présence du Ministre des Affaires Religieuses et du Culte, M. Thierno Amadou Omar Hass Diallo, du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nation Unies au Mali, M. Davidse Koen et de Mme le Maire de la C III du District de Bamako, Mme Djiré Mariame Diallo. Mme le Maire qui a d’ailleurs insisté sur la pertinence et l’utilité sociale de ce projet. 

L’Abbé Jean-Marie Traoré, Vicaire Général et représentant le Cardinal Jean ZERBO a pris la parole pour se réjouir de ce progrès pour l’église malienne : « Aujourd’hui, notre diocèse vient de quitter le monde "archaïque" de la gestion des données pour entrer dans l’ère du numérique : plus précis, plus rapide et plus crédible, » a-t-il déclaré, avant d’expliquer qu’en plusieurs endroits : « le système de classement et les méthodes d’archivage des documents produits n’étaient pas au point ». Aussi, a-t-il exprimé la sincère gratitude du Diocèse de Bamako aux bienfaiteurs, notamment la MINISMA, pour l’aboutissement de ce projet. Cet acte a ouvert la voie aux mesures de sécurisation des archives de la Cathédrale, à travers le projet d’archivage physique et numérique des faits d’état civil de l’Archidiocèse de Bamako, permettant de dater avec exactitude les faits d’état civil de l’église catholique.

« La MINUSMA voudrait préserver une partie de l’histoire du Mali par le biais de ces archives qui ont été soigneusement conservées par l’Eglise mais qui ne résisteront pas à l’épreuve du temps, si elles ne sont pas numérisées, » a déclaré le Représentant Spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, M. Koen Davidse. Selon lui : « une bonne conservation de ces archives aide à régler de nombreuses contestations ou controverses mais aussi, des litiges au niveau des instances administratives ».

M. Davidse, dira également que « la Mission onusienne, à travers sa Division des Affaires Civiles, apporte un appui technique, financier et logistique aux organisations de la société civile, y compris les structures religieuses, pour promouvoir son agenda de paix, de développement et de réconciliation. Car il est inconcevable de réaliser la paix et la réconciliation sans implication active de la société civile qui en constitue le fondement et la finalité ».

« Ce partenariat entre l’Eglise et la MINUSMA a permis de faire un travail remarquable à tout point de vue, de nature à faciliter la tâche du maire et du préfet, à certains égards, » tels ont été les mots du Ministre Diallo qui a ensuite exhorté les municipalités à s’inspirer de ce projet afin de fiabiliser le principe de la continuité de l’administration et des services publics. Le Ministre des Affaires religieuse et du Culte a, lui aussi, invité l’Eglise à étendre son projet à d’autres diocèses et localités du pays, souhaitant que son action fasse tache d’huile parmi d’autres communautés religieuses et la Société civile en général.

La cérémonie a pris fin par la découverte de la Plaque du Projet, la coupure du ruban symbolique, la visite de la salle définitive des archives, définitivement achevée par un cocktail.