Soutien de la MINUSMA aux Eaux et Forêts pour réduire insécurité et braconnage des éléphants du Gourma

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9 octobre 2015

Soutien de la MINUSMA aux Eaux et Forêts pour réduire insécurité et braconnage des éléphants du Gourma

Du 2 au 5 octobre 2015, la MINUSMA, représentée par l'unité Environnement etCulture, la Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité, la Police des Nations Unies (UNPOL) et la Section du Génie Civil, a effectué une mission conjointe avec des représentants de la Direction Nationale des Eaux et Forêts et de l'ONG Wild Foundation, dans le cercle de Douentza. L'objectif de cette mission était d'évaluer les sites des futurs postes forestiers où seront déployés les 50 nouveaux gardes forestiers, récemment formés, dans le but de protéger les éléphants du Gourma contre le braconnage.

 

Alertée par l'ONG WildFoundation qui est active dans la protection des éléphants dans la région depuis de nombreuses années, la MINUSMA a ainsi visité les localités de Boni, Mondoro et Hombori où elle a pu s'entretenir avec les autorités locales. « Pour nous, la commune de Mondoro, les éléphants c’est notre première richesse. C’est comme si c’est l’argent de notre poche. Je lance un appel à toute la communauté, les partenaires et les autorités pour nous prêter main forte pour que nous préservions ce patrimoine qui est international » interpelle le Maire de Mondoro, M. Idrissa Ongoiba.

 

Quand on parle d'éléphants d'Afrique, peu savent en effet que le Mali héberge dans le Gourma une espèce unique qui a su s'adapter aux conditions du désert. Malheureusement, les braconniers sévissent également, et malgré la signature du Mali pour Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), la première moitié de l'année 2015 a vu une augmentation importante d'assassinats d'éléphants (57), pour alimenter le trafic d’ivoire. « De 2007 à aujourd’hui, les éléphants ont été évalués à 344, mais aujourd’hui on ne sait plus combien ils sont » indique le Capitaine Mahamadou Seydou Maiga,chef du cantonnement des Eaux et Forêts de Douentza.

 

Les gardes forestiers,très peu équipés, sont eux-mêmes des cibles des groupes armés terroristes : « L’unique véhicule que le cantonnement possédait a été attaqué le 1er juillet [2015]. Lesagents étaient en mission, le chef de poste de Mondoro même a été tué danscette mission » selon le Capitaine Mahamadou Seydou Maiga.

 

Le braconnage alimente l'insécurité dans la région qui affecte directement les populations. SophieRavier, chef de l'unité environnement et culture de la MINUSMA estime ainsi que"Le soutien au déploiement de services de l'état, tels que les gardes forestiers, dans cette région, peut à la fois prévenir le braconnage mais aussi améliorer la protection des civils".La MINUSMA compte aussi renforcer ses échanges sur le sujet avec les forces de défense et sécurité maliennes, afin d'organiser des patrouilles régulières dans les régions de déplacement des éléphants, et d'enquêter sur les auteurs de ces crimes.

 

Ces actions vont dans le sens de la résolution adoptée le 30 juillet dernier par l’Assemblée Générale des Nations unies sur la surveillance du trafic des espèces sauvages. Cette résolution demande aux États Membres d'ériger en infraction au sens de la CITES dès lors qu'y participent des groupes criminels organisés.