Priorités de la stabilisation de la région de Tombouctou : le PNUD et la MINUSMA facilitent le dialogue

précédent suivant
9 octobre 2015

Priorités de la stabilisation de la région de Tombouctou : le PNUD et la MINUSMA facilitent le dialogue

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en partenariat avec la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et la Banque Islamique de Développement a organisé, le 6 octobre dernier, un atelier de validation des besoins identifiés dans le cadre de la Mission d’Identification et d’Evaluation Conjointe dans le Nord (MIEC/Nord Mali). 

 

Le Gouverneur de la région de Tombouctou, Monsieur Adama KANSAYE, a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, tenue dans la salle de conférence du Conseil Régional. Ont pris part une soixantaine de participants parmi lesquels des élus locaux du cercle de Tombouctou, des représentants des  services techniques, partenaires au développement et des représentants de la société civile.

 

La MIEC vise, d’une part, à évaluer les besoins et les priorités immédiates pour la période transitoire en vue d’appuyer la paix, la stabilité et la mise en œuvre de l’Accord. D’autre part, elle permettra aussi d’identifier les mécanismes de mise en œuvre, les modalités de financement et de contribuer à une stratégie de développement de long terme pour hisser les régions du nord au même niveau que le reste du pays en termes de développement.

 

« La rencontre ouvre un cadre de dialogue avec les populations pour leur faire le compte rendu du travail qui a été fait, confronter cela avec leur propre point de vue afin de nous assurer que nous sommes sur la bonne voie et que les résultats de notre travail sont en phase avec les aspirations des populations », a révélé Madame Hélène N’Garni Ganga, représentante spéciale résidente de la Banque Africaine de Développement au Mali.

 

Ce programme fonctionne sur trois axes stratégiques : renforcement de la paix, la stabilité et la résilience sociale; rétablissement des services sociaux et de la gouvernance locale ainsi que la promotion de la reprise économique et des infrastructures. Toute la journée, les participants, répartis en trois groupes de travail, ont travaillé sur ces trois thématiques.

 

A l’issue des travaux de groupes, les intervenants ont formulé des recommandations et des propositions qui serviront à valider les besoins de relèvement rapide à plusieurs niveaux. « Nous sommes pressés de tourner la page de l’occupation et aussi oublier les affres que nous avons subis pendant cette période. Mais nous ne pouvons la tourner que si nous voyons la réalisation d’actions concrètes dans le sens du développement pour nous aider à oublier hier », a fait remarquer Monsieur Mohamed IBRAHIM, Président du Conseil Régional de Tombouctou.

 

Les participants souhaitent vivement que cette mission d’évaluation soit la dernière afin de laisser place à la concrétisation de projets de développement répondant aux besoins exprimés. Parmi les recommandations formulées, les participants sont surtout insister sur le renforcement des patrouilles mixtes FAMA-BARKHANE-MINUSMA; la Réouverture de tous les postes de sécurité de la région; le respect du calendrier de la mise en œuvre de l’Accord de paix ; le mise sur pied des activités génératrices de revenus à l’endroit des femmes ; le développement des infrastructures routières; l’identification des sites de cantonnement et la mise en œuvre du processus de démobilisation, désarmement et réintégration des groupes armés ; la réhabilitation et l’équipement de l’hôpital régional de Tombouctou; l’ouverture d’une université à Tombouctou; le renforcement des services sociaux de base dans toute la région.

 

Pour Yehya H. Konta, Maire de la commune rurale d’Alafia « cet atelier relève d’une importance capitale pour nous, car nous avons dit exactement ce qu’il faut pour nos communautés afin de ramener la paix, relancer les activités économiques et assoir les services sociaux de base ».

 

La MINUSMA, à travers sa Section de Stabilisation et de Relèvement (SSR), a facilité cette Mission  d’Identification et d’Evaluation Conjointe, dans le cadre de son mandat de mobilisation de ressources. « Ces trois axes stratégiques de la MIEC cadrent parfaitement avec trois des cinq axes prioritaires du plan de stabilisation en cours de validation pour la région de Tombouctou », a expliqué Assaïtou Barry, cheffe de la Section Stabilisation et Relèvement dans la région.

 

Plus loin, elle a souligné que la SSR appuie activement l’articulation du plan régional de stabilisation dans le but de préparer le terrain pour le retour de tous les acteurs humanitaires et d’aider au développement.

 

Présente dans toutes les régions affectées par la crise au Mali, la Section de Stabilisation et de Relèvement travaille déjà en synergie avec les partenaires internationaux et nationaux pour la tenue d’ateliers similaires à Gao, puis Kidal, les 7 et 8 octobre prochain.

 

Les résultats obtenus par la Mission d’évaluation dans les différentes régions du Nord seront remis au Comité de Suivi de l'Accord de paix, après consultation avec le gouvernement malien et les bailleurs de fonds.