Protection des civils

La protection des civils est une des activités au cœur des opérations de maintien de la paix des Nations unies.

 

A l’heure actuelle, huit missions, représentant plus de 90% des casques bleus, ont un mandat de protection des civils. Il s’agit de l’ONUCI en Côte d’Ivoire, UNMIL au Liberia, UNAMID au Darfour, UNMISS au Sud Soudan, UNISFA à  Abyei, MONUC en République Démocratique du Congo, MINUSTAH en Haïti et la FINUL au Liban.

La MINUSMA devient la neuvième mission avec un tel mandat. Elle est  autorisée à prendre tous les moyens nécessaires pour assurer la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques. Cette responsabilité s’entend comme complémentaire de celle de l’Etat hôte, qui a la responsabilité première de la protection de sa propre population. 

De plus, la mission se doit d’assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés

par le conflit armé et des mesures spécifiques sont prises à cet effet.

De nombreux autres acteurs contribuent à la protection : acteurs assurant la protection au travers de l’assistance humanitaire ou  protection par l’observation et la surveillance/communication relative au respect des droits de l’homme.


Comment les opérations de maintien de la paix de l'ONU protègent-elles les civils?

 

La caractéristique unique des opérations de maintien de la paix de l’ONU est leur capacité à protéger les civils de la violence physique. Pour ce faire, les opérations de maintien de la paix adoptent une approche de l’ensemble de la mission, c’est-à-dire que l’ensemble de ses composantes civiles, de police, et les casques bleus travaillent main dans la main pour atteindre cet objectif.

L’activité de protection des civils adopte une approche en trois tiers. Le premier tiers repose sur le dialogue et le plaidoyer politique. Il s’agit par exemple du soutien à la réconciliation ou aux accords de paix ou encore de la médiation, des liens avec le Gouvernement, ou de la résolution des conflits locaux. Ces activités sont menées principalement au niveau du leadership senior de la mission. Bien que celles-ci ne soient pas toujours très visibles, l’importance de ce travail visant à soutenir l’Etat hôte dans sa responsabilité première ne doit pas être sous-estimée.

Le deuxième tiers est relatif aux activités de protection contre la violence physique, y compris  la présence visible d’acteurs non armés de la mission, les mesures proactives de dissuasion contre les attaquants potentiels, et le soutien logistique pour l’Etat hôte visant à défendre les civils contre les attaques.

Il est important de préciser que celle-ci n’est pas seulement la prérogative des militaires. Les actions menées par les civils, telles que le lien avec la population, en particulier les femmes, les leaders, et les autorités locales font partie de cette approche.

Enfin, le troisième tiers se compose des activités visant à soutenir l’établissement d’un environnement protecteur qui augmente la sécurité et protège les civils de la violence physique. La majorité de ces activités consiste à soutenir les capacités de l’état hôte à protéger, y compris l’Etat de droit, la réforme du secteur de la sécurité, et la formation sur les droits humains, la protection de l’enfant, et la violence sexuelle et sexiste.