À Tombouctou la MINUSMA aide à promouvoir le cinéma, pour la paix

15 décembre 2021

À Tombouctou la MINUSMA aide à promouvoir le cinéma, pour la paix

Les 06 et 07 décembre derniers, la MINUSMA à Tombouctou a soutenu l’organisation par Accountability Lab Mali, de séances de projection publique de courts-métrages. Réalisés par 10 jeunes femmes maliennes, ces courts-métrages sont des outils de sensibilisation et de plaidoyer qui visent à contribuer à l’amélioration des politiques et des pratiques.

Interpeler et susciter la réflexion

Les dix courts-métrages réalisés par dix jeunes filles de diverses régions du Mali, traitent de thématiques en rapport avec leurs différentes localités. Parmi ceux-ci, les violences sexuelles basées sur le genre, l’importance de l’éducation dans le milieu rural à Tombouctou, l’engagement des femmes dans les zones rurales à Koutiala, l’environnement ou encore les conditions dramatiques des jeunes femmes à la recherche d’un avenir meilleur sur les sites d’orpaillages à Yanfolila.

Ces films documentaires ont suscité beaucoup d’intérêt et d’interactions avec le public. « Les réalisatrices ont pu mettre en exergue les problèmes de la société malienne, c’était un moment exceptionnel, à un moment donné j’avais les larmes aux yeux. J’espère que leurs expériences vont motiver les jeunes, particulièrement les femmes de Tombouctou, pour évoquer les maux qui les touchent, » a déclaré Garba Bouya HANDANE, l’un des participants.

De l’initiative et de son soutien

Ce projet est mis en œuvre par l’organisation Accontability Lab Mali, dans le cadre du projet Real Change : la bourse de cinéma Yali pour le leadership responsable des femmes au Mali. Financé par le département d’Etat américain à travers l’ambassade des Etats-Unis au Mali, il a permis de former 10 jeunes femmes en réalisation et production de courts métrages. Une formation à l’issue de laquelle chacune d’entre elle a réalisé un court métrage sur les problèmes et enjeux sociaux que rencontrent les femmes dans leurs communautés. « Je remercie la MINUSMA, à travers son Unité genre de Bamako pour le transport des réalisatrices et le bureau de la communication de Tombouctou pour leur hébergement et l’appui financé de ces séances de projection. Leurs efforts ont contribué à la diffusion à Tombouctou des talents de nos cinéastes et l’appropriation par les jeunes du contenu de leur travail, mettant en lumière le quotidien sombre et les souffrances des communautés, notamment les femmes et les jeunes filles, » a souligné Zeinabou Wallet Mohamed ALI, chargée du projet Yali Film School Fellowship à Accountability Lab Mali.

Le soutien de la MINUSMA à cette initiative s’inscrit en ligne droite de la résolution 1325 du Conseil de sécurité (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité. Le texte encourage la communauté internationale à promouvoir et appuyer la participation active et significative des femmes aux mécanismes de prévention et de résolution des conflits, tant de façon informelle que formelle et intégrer une perspective de genre dans toutes les stratégies et opérations visant la paix et la sécurité. « Le contenu des thématiques est orienté sur la problématique du genre. Elles sont actuelles et sont en lien direct avec ce que nous défendons, en matière de protection des femmes, de prévention des violences et même de participation des femmes sur la scène publique » a affirmé Marie-Therese Atsena ABOGO, de l’Unité genre de la MINUSMA/Bamako.

Des courts-métrages pour aider la lutte

La cérémonie d’ouverture tenue au Centre Ahmed Baba, a réuni une cinquantaine des participants, parmi lesquels des représentants de l’administration régionale, d’associations et de la MINUSMA.

« Nous sommes d’autant plus heureux que ce soient des Maliennes qui aient développé cette initiative que nous soutenons pleinement. Elle contribue à élargir la réflexion au niveau des jeunes, particulièrement les femmes très souvent peu, ou pas concertées, sur les questions qui les touchent, » a soutenu Abel KAVANAGH, Chef d’équipe de la Division de la Communication de la MINUSMA à Tombouctou.

Malgré les mutations que connaît le monde, certaines professions sont toujours perçues comme réservées à une couche sociale bien déterminée. Cette perception des choses reste une préoccupation inquiétante dans un monde globalisé. « MA PASSION » de Mama Djelika qui parle de l’intégration des femmes dans le milieu artistique est une parfaite illustration des multiples préjugés dont les femmes sont victimes dans le choix de leur métier.

Cette initiative vient en soutien à des années de lutte, des activités de sensibilisation à travers des associations, mouvements féministes ainsi que de plaidoyer des partenaires - dont la MINUSMA - en matière de promotion des droits des femmes. « Ce cadre a servi d’échange direct et de partage d’expérience avec nos sœurs de Tombouctou, qu’on veut motiver à emboîter les pas dans le combat contre les violences basées sur le genre, pour donner de l’espoir à d’autres générations » a soutenu Awa dite Mah CAMARA, réalisatrice.

En marge de ces sessions de projection, les participants ont été sensibilisés sur le Mandat et les activités de la MINUSMA ainsi que sur son rôle, en matière de promotion des droits des femmes notamment dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre.