Le 11 décembre dernier à Bamako, la MINUSMA en collaboration avec le Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de la CEDEAO (REPSFECO), a organisé la célébration du 20^e anniversaire de la Résolution 1325 (2000). Une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui traite des droits des Femmes à la Paix et à la Sécurité, en contexte de conflits. La cérémonie solennelle coïncidait avec la sixième édition de la Journée Portes Ouvertes (JPO), organisée chaque année par l’Unité Genre de la Mission onusienne au Mali sur cette résolution majeure.

En prélude à cette double célébration, un atelier préparatoire de deux jours s’est tenu à la maison de la femme à Bamako, regroupant une quarantaine de participantes issues des organisations féminines des régions du Mali, notamment, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, et Bamako. Les femmes leaders présentes y ont exprimé leurs préoccupations quant au processus de paix au Mali et ont formulé des recommandations pour la prise en compte de leurs contributions et de leurs besoins.

Une rencontre de haut niveau

La Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Bintou Founé SAMAKE a co-présidé la cérémonie, au côté du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU au Mali, Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh ANNADIF. La présidente du Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO- REPSFECO, Me Saran KEITA, principale partenaire de l’organisation, conduisait ce jour une délégation de quelques femmes membres de la société civile. Un nombre restreint, afin de respecter les mesures barrières contre la propagation de la Covid-19, qui n’autorisait la présence que d’une quarantaine de personnes dans la salle de conférence de l’hôtel Azalaï Salam. Parmi elles, le Secrétaire général du ministère de l'Administration territoriale, les représentants du ministère de la réconciliation nationale, plusieurs membres du corps diplomatique accrédité au Mali, les représentants de l’Union Africaine, les représentants des parties signataires de l’Accord, plusieurs femmes membres du Comité de Suivi de l’Accord  pour la Paix et la Réconciliation au Mali (CSA), ainsi que des représentantes du cadre de suivi des recommandations de l’atelier de haut niveau. Des représentants d’organisations de la société civile, d’agences du Système des Nations Unies telles qu’ONU Femmes et de plusieurs sections et divisions de la MINUSMA étaient également présents physiquement et en ligne.

Des allocutions empreintes de satisfaction et qui suscitent l’espoir

Première à s’exprimer, la Présidente du REPSFECO Me Saran KEITA, a rappelé le déséquilibre entre les sexes encore existant dans les instances politiques maliennes, surtout dans ce contexte post-conflit. Elle a également appelé à surmonter les défis encore perceptibles dans la mise en œuvre stricte de la résolution 1325 (2000) au Mali.

Mme la Ministre a quant à elle souligné tout le travail abattu par le Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) et la MINUSMA (par l’entremise de son unité genre) pour le renforcement des capacités des femmes maliennes dans la mise en œuvre de l’Agenda Femmes Paix et Sécurité. À titre illustratif, elle a mentionné que les femmes maliennes ont participé a cinq rencontres du CSNU dans lesquelles elles ont été entendues. De plus, selon Mme SAMAKE, des centaines de femmes maliennes ont bénéficié de plusieurs formations en renforcement de capacité et, des actions ont été menées pour que les femmes participent au Comité de suivi de l’Accord de paix.

La disponibilité d’un vivier de jeunes travaillant sur les questions de Femme, Paix, et Sécurité ou encore des milliers de personnes informées sur la résolution 1325 (2000), tel était le bilan des cinq éditions précédentes des JPO. Lors de cet exposé des principaux résultats des JPO, les membres de l’Unité Genre de la MINUSMA n’ont pas manqué de souligner l’une des plus belles avancées qui est l’inclusion de neuf femmes au CSA.

Des recommandations orientées vers la prise en compte holistique des besoins des femmes et de leurs actions

Les recommandations des femmes de la société civile, issues de l’atelier préparatoire tenu à la maison de la femme à Bamako en amont de la célébration, s’adressent au Gouvernement et aux hauts représentants de l’ONU, notamment M. ANNADIF, Chef de la MINUSMA. Elles sont principalement réparties en trois catégories. La première est la mise en place d’actions de veille citoyenne par les organisations de femmes et de jeunes pour l’application effective de la loi 052/2015 aux niveaux national et local (communes, cercles, régions et district de Bamako). À cela s’ajoute le renforcement des capacités des actrices de l’agenda femmes, paix et sécurité et son plan d’action. Le deuxième ordre de recommandations concerne le renforcement de la prise en charge holistique des femmes victimes de violences, notamment les survivantes de violences basées sur le genre et les femmes ex-combattantes dans le processus DDR. Le troisième et dernier champ de recommandations est relatif à la mise à disposition des fonds nécessaires aux organisations des femmes pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle.

Le discours de Monsieur ANNADIF a mis fin à cette cérémonie. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU a salué l’engagement des femmes pour la paix à travers leur participation assidue et la qualité de leurs recommandations.