33 représentants de structures étatiques sensibilisés aux enjeux et défis des violences sexuelles liées au conflit

31 octobre 2016

33 représentants de structures étatiques sensibilisés aux enjeux et défis des violences sexuelles liées au conflit

 

Du 26 au 27 octobre 2016 s’est tenu l’atelier de renforcement des capacités des acteurs gouvernementaux sur les violences sexuelles liées au conflit à l’Hôtel El Farouk de Bamako. Cette formation  a été organisée par le Bureau de la Conseillère principale pour la Protection des Femmes en étroite collaboration avec le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille à travers le Programme National de Lutte contre la pratique de l’Excision (PNLE). La formation a permis aux 33 participants (dont 21 femmes et 13 hommes)  de renforcer  et étendre leurs connaissances sur les dynamiques et enjeux des violences sexuelles liées au conflit.

 

Dans le but de mutualiser les efforts de lutte contre les violences basées (VBG) sur le genre en général et en particulier sur les violences sexuelles liées au conflit (VSLC), Le PNLE  a convié en plus du Ministère de la promotion de la Femmes, de l’Enfant et de la Famille,  les représentants de sept autres ministères dont ceux de la Défense et des Anciens Combattants ; de la justice et des droits de l’homme ; de la santé et de l’hygiène publique ; de l’Education Nationale ; de la solidarité et de l’action humanitaire ; de la sécurité et de la protection sociale ; des affaires religieuses et des cultes.

 

Au total, la formation a enregistré la présence d’une quinzaine de structures étatiques illustrant ainsi l’enjeu plurisectoriel des violences sexuelles liées au conflit. Les objectifs principaux de cet atelier qui a alterné durant deux jours présentations pratiques, cas théoriques et travaux de groupe, étaient  non seulement de sensibiliser les participants à la problématique des VSLC, mais également de les former à devenir des points de relais dans leurs structures respectives. Ainsi, le cas du Mali a été longuement abordé et débattu par les participants qui se sont vivement indignés de l’impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs de ces crimes : « Aujourd’hui encore, la majorité des victimes ont peur de parler car celles qui ont voulu que justice leur soit rendu ont tout perdu alors que leurs bourreaux sont toujours dehors. Il faut que l’Etat protège celles qui ont le courage de se manifester ! » C’est ainsi exclamé une participante.

 

 

L’unité  Justice Transitionnelle de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection ainsi que l’Unité Protection de l’Enfance de la MINUSMA ont également contribué à la formation en présentant des modules axés pour le premier sur le cadre juridique national, régional et international de lutte contre les VSLC  de ces crimes de violences sexuel et, pour le second, sur la Protection des enfants contre les violences sexuelles liées au conflit.

 

Les participants ont par ailleurs déploré l’absence d’une loi spécifique réprimant les violences basés sur le genre au Mali. Cette loi changerait la dynamique des sanctions et permettrait une simplification de l’interprétation du code pénal. En effet, malgré la recrudescence des crimes de violences sexuelles liées au conflit  enregistrés par les agences du système des Nations Unies et les ONG au Mali durant la crise, les statistiques portant sur la prise en charge juridique de ces crimes demeurent très basses. Les victimes de VSLC systématiquement stigmatisées, rejetées voir punies, ont bien trop souvent peur de rapporter leurs cas, ce qui complexifie le travail de monitoring.

 

« L’un des défis majeurs sur lequel nous devons concentrer nos efforts est la stigmatisation des victimes. La honte que leur famille, la communauté ou encore leur conjoint leur inflige est un vrai problème. Une personne qui a déjà été atteinte au plus profond de sa dignité a besoin de soutien et de guidance de la part de ses proches si elle veut un jour se construire» a ainsi déclaré la Conseillère Principale pour la Protection des Femme de la MINUSMA.

 

 

Durant l’atelier, les participants ont élaboré une matrice d’actions et d’activités de lutte contre les violences sexuelles liées au conflit. Cette matrice contient trois piliers essentiels à savoir la prévention, la prise en charge des cas de VSLC et la lutte contre l’impunité. Au nombre des résolutions, les participants ont convenu de restituer la formation reçue au niveau de leurs structures respectives et aussi de faire valider la matrice d’action et d’activités par leur différents ministères, afin de faciliter sa mise en œuvre.  

 

La cérémonie de clôture a été conjointement présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Promotion de la  Femme, de l’Enfant et de la Famille, M. Attaher Maiga et le Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies en charge du pilier politique M. Koen Davidse. M. Attaher Maiga a remercié la MINUSMA pour son appui constant au gouvernement du Mali et surtout au ministère la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Il a réitéré le vœu que la MINUSMA accroisse son soutien dans le domaine de la lutte contre les VSLC et les VBG.

 

M. Davidse a en retour, remercié Monsieur le secrétaire général et les participants en ces termes : « Votre présence aujourd’hui témoigne de votre engagement et votre dévouement vis-à-vis de cette cause. En procédant à la remise des certificats de participation à cette formation, je réitère l’engagement de la MINUSMA à mettre en œuvre l’agenda Paix et Sécurité des Nations Unies et à soutenir le Gouvernement du Mali dans la lutte contre les Violences sexuelles liées au conflit. »  

 

La MINUSMA à travers sa résolution 2295, s’engage pleinement dans la lutte contre les violences sexuelles liées au conflit, la protection des civiles et l’impunité des auteurs.