4 ans après : un projet pour offrir de nouvelles opportunités professionnelles à d’ex-détenus

16 septembre 2019

4 ans après : un projet pour offrir de nouvelles opportunités professionnelles à d’ex-détenus

En septembre 2015 les détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Sevaré bénéficiaient d’un projet de production maraîchère et la création d’une unité d’embouche ovine financé par la Mission des Nations Unies au Mali. Ce projet était destiné à améliorer les conditions de vie des détenus. Aujourd’hui, d’anciens détenus témoignent. Ces projets ont ouvert leurs horizons en leur donnant un emploi une fois leurs peines purgées.

Alhousseni « Enfin, je suis libre maintenant »

Alhousseni, 35 ans et natif d’une des régions du nord du Mali, a passé six ans à la Maison d’arrêt et de correction de Sévaré. Comme d’autres détenus, cet ex-combattant d’un des groupes d’auto-défense imaginait un avenir beaucoup plus sombre après tant d’années d’incarcération.

Transféré à la Maison d’arrêt et de correction de Sévaré, « j’ai découvert un autre visage d’un établissement pénitentiaire : l’initiation des détenus aux activités de maraîchage et d’embouche ovine. Et c’est là où j’ai fait la connaissance de la MINUSMA ».

En effet, l’établissement pénitentiaire a reçu un appui cumulé à hauteur de 50 millions de F CFA pour améliorer durablement les conditions de vie des détenus à travers des activités agro-pastorales. En collaboration avec la Direction régionale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DRAPES), la MINUSMA n’a ménagé aucun effort pour accompagner l’administration pénitentiaire dans la production et la commercialisation des légumes issus de ce projet.

L’apprentissage en prison

« Pendant mon séjour en prison, le maraîchage était devenu ma passion », confie Alhousseni qui, une fois la liberté retrouvée, a implanté son propre périmètre maraîcher. Grâce aux bénéfices générés par son nouveau travail, Alhousseni voit plus grand et a acheté une pirogue motorisée appelée « pinasse » dans la région. « Pendant l’hivernage, il est difficile de continuer à travailler la terre. L’eau couvre toutes les surfaces agricoles disponibles et mon champ n’a pas été épargné. Entre-temps, avec ma pinasse, j’ai mis en place un petit service de transport de passagers sur le fleuve Niger de Mopti-ville au village Bien-ville situé sur l’autre rive du fleuve » confie le nouvel entrepreneur. « Tout marche bien. Nous parcourons un trajet de 4 kilomètres en 35 minutes et faisons presque 3 à 4 traversées par jour aller-retour », assure-t-il alors qu’il est prêt à embarquer des passagers pour une nouvelle traversée.