Bamako: la MINUSMA soutient le 1er festival de Cinéma sur les droits humains et la liberté d’expression

18 janvier 2016

Bamako: la MINUSMA soutient le 1er festival de Cinéma sur les droits humains et la liberté d’expression

Les rideaux sont tombés samedi en soirée sur le premier festival ’’Ciné Droit Libre’’ à Bamako. Ce rendez-vous cinématographique annuel sur les droits humains et la liberté d’expression, un des plus importants d’Afrique, et soutenu par le MINUSMA, a connu trois jours d’intenses activités du 7ème art au service de la promotion des droits fondamentaux de l’homme.

 

Le festival de cinéma pour la promotion des droits humains et de la liberté d’expression dénommé ’’Ciné Droit Libre’’ a, en effet, déroulé son tapis pour la première fois au public cinéphile de Bamako, du 14 au 16 janvier 2016, sous le thème général ’’Quand la jeunesse se met debout!’’. Ce genre de cinéma itinérant a pour objectif de porter le 7ème art aux populations jusque dans leur cadre de vie quotidienne.

 

A cet effet, plusieurs sites ont été choisis pour abriter la projection de la grande variété de productions cinématographiques d’Afrique et sur l’Afrique, afin de donner à la jeunesse bamakoise la possibilité de voir un grand nombre de réalisations, sans trop avoir à se déplacer. Il s’agit de: l'Institut Français du Mali, la Maison de la Presse, l'Espace plein air du Point G, la Colline de Badalabougou, la Salle de cinéma Babemba, et le Terrain de basket-ball de Torokorobougou. Le menu comportait aussi des concerts, des débats publics et autres opportunités d’échanges sur les droits humains et la liberté d’expression dans toutes ses dimensions.

 

De nombreux invités de marque et des artistes engagés en provenance du Burkina Faso, du Sénégal et du Mali ont honoré le festival, pour optimiser le partage et la mutualisation des expériences de luttes citoyennes. Il s’agit entre autres des artistes musiciens Didier Awadi, membre de collectif ’’Y en a marre’’ du Sénégal, de Smockey du ’’Balai citoyen’’ du Burkina Faso, mais aussi de l’artiste-maison, Master Soumy des Sofas du Mali.

 

La MINUSMA, à travers sa Division des Droits de l’Homme, a soutenu l’initiative de trois jours au cours desquels des films engagés pour la cause des droits de l’homme et de la liberté d’expression ont été projetés, avec en prime des débats passionnants sur l’engagement de la jeunesse malienne face aux défis de la préservation des acquis démocratiques.

 

La MINUSMA en faveur d’initiatives visant au respect des droits de l’Homme et de la liberté d’expression

 

Guillaume Ngefa, directeur de la Division des droits de l’Homme de la MINUSMA, a dans son discours d’ouverture, à juste titre souligné que ’’chaque œuvre cinématographique peut devenir un redoutable instrument pour porter la voix des opprimés et nous mettre devant nos consciences et nous forcer à réfléchir’’, et d’ajouter le cinéma peut également être ‘’un formidable vecteur d’espoir et de réconciliation’’.

 

Et c’est conscient de l’importance que peuvent revêtir l’art et le cinéma dans le processus de la réconciliation et la consolidation de la paix au Mali, qu’il a assuré du soutien permanent de la MINUSMA à toute initiative similaire, avant d’inviter les jeunes à ’’jouer un rôle central dans la protection et la promotion des droits de l’Homme au Mali et ailleurs’’.      

 

Le long métrage "Human" de Yan-Arthus Bertrand, diffusé pour la première fois au Mali, a ouvert le bal de la vingtaine de productions sélectionnées pour cette édition. La projection a été suivie de débats animés notamment à la MINUSMA. Le public, majoritairement jeune, a pu apprécier l’excellente qualité des films qui, dans leur quasi-totalité, traitent de thématiques liées à la jeunesse et aux luttes citoyennes. Un domaine où, comme en en témoigné les échanges, ils se sentent bien à leur aise.

 

Le concept ’’Un film, un thème, un débat’’, qui a sous-tendu le festival, s’est traduit par la programmation de films autour des thématiques principales retenues pour cette édition. Projections qui ont donné lieu à des discussions d’après autour des œuvres, souvent en présence de leurs producteurs ou réalisateurs. Des occasions rares et inoubliables pour les cinéphiles bamakois qui ont pu interroger ces spécialistes du 7ème art sur leurs motivations réelles, leur démarche pédagogique, et l’impact social qu’ils attendent de leurs œuvres.

 

Projections, conférences-débats, ateliers d’écriture artistique

 

Parmi la vingtaine de films projetés, on en retrouve qui étaient de très grand intérêt pour la population cinéphile malienne, en l’occurrence: ’’365 jours au Mali’’ de Ladj Ly, ’’Autoportrait du Mali: les obstacles à la paix’’ de Moctar Menta et Ibrahim Haidara, ‘’’Le vivre ensemble’’ de Habibou Diaou, mais aussi ’’MINUSMA, 2 ans’’ de Diakité Hadama, qui retrace l’apport multidimensionnel de la mission onusienne à la paix et à la réconciliation nationale au Mali.

 

La grande conférence-débats de cette première édition dont le thème ’’L’engament de la jeunesse malienne face aux défis de la préservation des acquis démocratiques’’ a été animée par le Docteur Naffet KEITA, enseignant chercheur à l'Université de Bamako. A l’occasion, et vu l’importance de l’évènement, il était entouré de Hafizou TOURE, président du Conseil d'administration de la plateforme ’’Ensemble nous sommes un peuple’’, de Bernadette-Mah IPPET et de Cheichk Oumar DIALLO tous membres de la société civile jeune.

 

Les deux icônes du Rap africain Smockey et Didier Awadi ont saisi l’occasion de leur présence pour former une quinzaine de jeunes artistes maliens sur l’écriture Rap, afin de les aider à s’intéresser un peu plus aux questions importantes que sont les droits de l’Homme, la liberté d’expression, la démocratie, etc.

 

Un atelier de pratique du film documentaire sur les droits humains a également été animé par des professionnels de la webtélé, à l’intention des jeunes préalablement formés, afin de renforcer leurs capacités à produire de vrais reportages d’images.

 

Le grand objectif de ’’Ciné Droit Libre’’ est de créer un cadre de partage et de mutualisation des expériences de lutte en vue d’une plus grande efficacité pour relever les défis qui se dressent sur la voie de la jeunesse africaine. S’il est trop tôt pour en tirer des conclusions, la mobilisation remarquée autour de ce festival laisse croire que le terrain était favorable pour faire entendre le message des initiateurs.