Discours du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Mali, Chef de la MINUSMA, El-Ghassim WANE

27 octobre 2022

Discours du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Mali, Chef de la MINUSMA, El-Ghassim WANE

Célébration de la Journée des Nations unies, 27 octobre 2022 - Bamako

Unis dans l’action pour la paix et le développement au Mali

Monsieur le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,

Chers collègues représentants des agences, fonds et programmes du Système des Nations Unies,

Mesdames, Messieurs les représentants des organisations de la société civile,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Tous les ans, le 24 octobre, nous célébrons la Journée des Nations unies. Celle-ci marque l’anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte des Nations unies en 1945, une véritable avancée pour la paix et la sécurité, dans un esprit de solidarité et de fraternité, au lendemain de ce qui fut une immense catastrophe mondiale.

La Charte consacre aussi la diversité dans tous ces aspects, en termes de provenance géographique, de croyances religieuses, de genre et de culture, une véritable aubaine pour les Nations unies, que notre assemblée reflète parfaitement.

Nous sommes ici réunis par la volonté commune de faire vivre les valeurs et les principes de la Charte, aujourd’hui vieille de près de huit décennies.

Pour reprendre les propos du Secrétaire général des Nations unies, nous le faisons :

-              en donnant une chance à la paix et en mettant fin aux conflits qui mettent en péril des vies et compromettent l’avenir et le progrès ;

-              en se dévouant pour mettre fin à l’extrême pauvreté, réduire les inégalités et réaliser les objectifs de développement durable ; et 

-              en rééquilibrant la balance en faveur des femmes et des filles en matière d’égalité des chances et de liberté, et en garantissant les droits humains pour tous et pour toutes.

Le 18 octobre dernier, j’étais devant le Conseil de sécurité des Nations unies lors de la présentation du rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali. Les dernières avancées enregistrées dans les processus de paix et de transition offrent de réels motifs d’optimisme.

Evidemment, les défis qui restent à relever sont nombreux, complexes et, pour tout dire, formidables. Mais j’ai la ferme conviction qu’ils n’ont rien d’insurmontable. Avec la somme de nos volontés, l’aspiration forte des Maliens de voir émerger un autre Mali, le dynamisme de sa jeunesse et les talents dont le pays est riche, la réussite sera immanquablement au rendez-vous

Ce n’est donc pas un hasard si nous avons choisi de célébrer la Journée des Nations unies, dont le thème est : « Unis dans l’action pour la paix et le développement au Mali », en mettant à l’honneur la créativité malienne.

Le rôle de la culture et son potentiel inestimable pour venir à bout des incompréhensions et des mésententes et promouvoir durablement la cohésion sociale et la réconciliation est bien connu. Tout aussi connu est le dynamisme des acteurs culturels maliens, qui font preuve d’une résilience extraordinaire en dépit d’un contexte d’ensemble on ne peut plus difficile.

Comme j’ai coutume de dire, le Mali est certes en crise, mais tout n’est pas que crise au Mali. Il est de notre devoir, en tant qu’acteur de la paix et du développement, d’intégrer la variable culturelle dans les stratégies de mise en œuvre de nos différents mandats.

Il me plait, à cet égard, de relever le talent des artistes que la Maison africaine de la photographie a eu l’amabilité de présenter à nouveau au travers son exposition itinérante « Mali Jakura » ou le « le Mali nouveau ». Traversant tout le Mali, cette exposition a à cœur de mettre en exergue la diversité culturelle du Mali et surtout de magnifier le rôle des acteurs culturels et l’atout formidable qu’ils constituent pour le retour de la paix entre les communautés.

Nous nous devons d’appuyer ces initiatives qui projettent une autre facette des réalités maliennes, et ce sous le prisme de l’art. C’est par une telle mobilisation que nous pouvons donner un élan fort au secteur culturel pour le propulser davantage et en faire un puissant levier pour la paix.

Je suis très heureux que 30 artistes maliens, femmes et hommes, œuvrant dans les domaines de la photographie et des arts plastiques, aient accepté d’exposer leurs plus belles œuvres pour célébrer avec nous la Journée des Nations unies. Je salue aussi la présence des musiciens qui sont parmi nous.

Consciente de la valeur ajoutée que représente la culture dans la quête de la paix, la MINUSMA est de plus en plus impliquée dans l’appui à ce secteur. Plusieurs initiatives ont déjà été lancées avec notre soutien à Bamako et dans les régions. Nous devons et voulons faire plus.

C’est dans ce contexte que la Radio des Nations unies, qui produit déjà plusieurs programmes culturels, enrichira son offre dans les mois à venir, avec une nouvelle émission mensuelle culturelle intitulée: « Le grin des artistes ». Animé, le temps d’une émission par un artiste, cette émission sera un espace offert aux artistes pour débattre de questions importantes pour le développement du secteur culturel. Dans la pratique, le « grin des artistes » existe déjà et est un groupe de discussion informel sur les questions que je viens d’évoquer et auquel je m’invite de temps en temps.

Après l’escale à la MINUSMA de l’exposition “Mali Jakura”, j’ai aussi demandé à mes collègues d’organiser tous les trimestres, à notre siège, une exposition éphémère afin de renforcer la visibilité du travail des artistes maliens.

D’autres initiatives sont en cours et nous aurons l’occasion de vous en parler en temps voulu. Je voudrais m’arrêter ici pour vous permettre de visiter l’exposition et d’en profiter.

Bonne Journée des Nations unies.

Je vous remercie.