Après l’attaque qui avait tragiquement frappé le MOC le 18 janvier dernier, la Commission Technique de Sécurité (CTS) s’est réunie pour procéder au pourvoi des postes laissés vacants par les disparus. Ainsi, les signataires de l’accord ont soumis de nouvelles listes qui ont été validées par la CTS.

De commun accord, les différentes parties, en partenariat avec la MINUSMA, ont procédé à l’enregistrement de 18 nouveaux combattants dont deux de la CMA et 16 de la Plateforme. C’était le lundi 11 septembre dernier au siège du MOC. La MINUSMA, à travers sa section DDR/SSR, a organisé ce nouvel enregistrement des combattants du MOC. « Nous avons reçu une note de la CTS nous demandant de remplacer ceux qui étaient décédés lors de l’attaque du 18 janvier. Nous avons au total 45 remplaçants dont 26 de la CMA et 19 de la plateforme. Aujourd’hui nous sommes là pour faire le profilage et l’enregistrement manuel des 18 combattants qui sont arrivés, » a expliqué Madame Aimée Thérèse Faye, responsable régional de la section DDR/RSS de la MINUSMA à Gao.

Pour remplacer au sein du dispositif les postes laissés vacants par leurs combattants disparus, les groupes armés ont privilégiés le recrutement des proches des défunts qui sont aussi des combattants membres desdits groupes. « Nous avons perdus 18 combattants au niveau de la plateforme lors de l’attentat. Nous sommes ici aujourd’hui pour remplacer ces frères. Nous avons d’abord consulté les familles des victimes pour savoir s’ils n’ont pas de proches qui sont aussi des combattants pour les remplacer, » a précisé M. Djibril Diallo, Secrétaire Général du CMFPR1 (Plateforme).

Cette activité a mobilisé toutes les composantes de la MINUSMA accompagnées des plus hauts responsables. Dès l’aube, les civils, la Force et la Police étaient au siège du MOC pour commencer ce processus qui complètera le bataillon du MOC. « C’est un signe très important du progrès qui arrive. Nous voyons les anciens ennemis qui se mettent ensemble pour participer au processus de désarmement. La MINUSMA est donc là pour accompagner ce processus à travers plusieurs sections de la Mission. Notre défi est que le MOC puisse réussir dans les autres régions comme ici à Gao. Nous devons rester mobilisés et unis pour bâtir la paix et surtout ne pas nous laisser distraire par les ennemis de cette paix, » a lancé le Général de division Marc Ollier, Chef d’état-major de la force de la MINUSMA en visite à Gao.

« Un grand jour pour le MOC »

Cet exercice de recrutement complétera l’effectif des combattants du MOC et l’opérationnalisation des actions de ce bataillon qui doit effectuer les patrouilles mixtes, la sécurisation des autorités intérimaires et celle des sites de cantonnement. Tout ce processus se déroule sous la vigilance de la division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA, entre autre chargée de veiller au respect des droits de l’homme. Un rôle très clair qu’explique Madame Ndeye Yandé Kane, la responsable régionale de la division des droits de l’Homme à Gao : « nous nous assurons que tous les combattants enregistrés ne sont pas impliqués dans des cas de violations des droits de l’homme ». La MINUSMA a également impliqué son unité chargée de la Conduite et de la Discipline et celle en charge de la prévention du VIH/SIDA. Selon M. Leonard Ndikiminwe, officier de l’unité Conduite et Discipline à Gao, il s’agit : « d’apporter un message aux combattants du MOC qui sont aujourd’hui des combattants de la paix, afin qu’ils se comportent avec exemplarité vis-à-vis des populations pour lesquelles ils sont engagés ». 

La présence du Commandant du Secteur Est de la MINUSMA, du Chef régional de la Police des Nations Unies, accompagné par le Chef d’Etat-major de la MINUSMA venu de Bamako, n’a pas laissé le Coordinateur du MOC indifférent. « Aujourd’hui est un grand jour pour le MOC, » a lancé le Colonel Sidi Mohamed Ag Rhissa, Coordinateur régional du MOC, avant de poursuivre : « c’est l’occasion pour changer les éléments que nous avons perdu le 18 janvier. Malgré cette attaque et les nombreux affrontements entre les deux groupes armés, la cohésion est restée au beau fixe au sein du MOC. Nous saluons l’accompagnement de la MINUSMA à chaque étape du processus ».

Le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) est un instrument de confiance prescrit par l’Accord de Paix et Réconciliation issu du processus d’Alger. Il fait partie des mesures les plus importantes de cet accord. Son opérationnalisation est donc un pas de plus vers la paix.