Goundam : Le renforcement de la cohésion sociale à travers un festival soutenu par la MINUSMA

6 octobre 2021

Goundam : Le renforcement de la cohésion sociale à travers un festival soutenu par la MINUSMA

Le cercle de Goundam, situé dans la région de Tombouctou, regorge de grandes potentialités. L’une d’elles est le réseau de lacs favorisant l’agriculture, l’élevage et la pêche, entre autres. Toutefois, ces activités sont menacées avec le cycle de faibles crues entraînant l’insuffisance de l’eau en certains endroits du Faguibine. Conséquences : des tensions surgissent entre les communautés dont les activités sont tributaires de cette ressource naturelle. Pour les mettre ensemble, l’Association Action Citoyenne pour le Développement Durable au Mali (ACIDEM) en partenariat avec le Bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou, organise depuis quatre ans le Festival International du Faguibine (FIF).

Cet évènement annuel se veut une tribune d'expression de la richesse culturelle de la cité des lacs mais aussi un espace de réflexion sur les actions pour la cohésion sociale et le développement. « Le FIF représente pour Goundam une opportunité de raffermissement des liens séculaires que nous avons tissé en tant que communautés respectueuses les unes des autres ».

Prestations musicales d’artistes, foires-expositions, ateliers thématiques, visites guidées et activités sportives ont constitué l’essentiel de cette troisième édition.

 

 

Les expressions artistiques et culturelles comme vecteur d’union et de dialogue

L’acceptation mutuelle, la tolérance et le vivre ensemble indispensables à la réalisation d’une paix durable ont été les messages phares véhiculés à travers les sketchs et les prestations musicales, à l’image de celle des Tinguireguief, un groupe de musique traditionnelle qui a ouvert les festivités devant plusieurs centaines de personnes dont les préfets et maires des communes rurales du cercle, les membres des autorités intérimaires, les autorités religieuses, les notables, les leaders d’opinion, les femmes, le personnel civil ainsi que la composante UNPOL de la MINUSMA basés à Goundam. « Le choc des épées fait du bruit mais ce sont les battements de mains, les tambours et les chants qui font la mélodie » ont chanté les Tinguireguief avant les allocutions d’ouverture du festival.

 

 

Une opportunité pour poser les jalons du développement

La zone lacustre de Goundam, appelée Faguibine, est en proie aux tensions entre éleveurs, agriculteurs et pécheurs. Elles ont causé le déplacement de nombreux ménages selon Ali Ibrahim TRAORE, maire de la commune rurale de Issaberi. « Beaucoup de nos frères et sœurs sont partis, à la recherche d’horizons plus accueillants. Pour nous, le temps du festival est celui des réflexions sur les voies et moyens de sortir de ce cycle conflictuel défavorable à l’essor de notre contrée », a-t-il affirmé. En plus des difficultés liées aux ressources, les populations de Goundam déplorent l’insécurité latente qui résulte de l’absence de l’Etat et de l’exercice de son autorité dans certaines localités du cercle.

 

 

Favoriser la convergence des actions pour la paix

De nombreux acteurs sont engagés dans la recherche de la paix et la cohésion sociale à Goundam. Les associations et groupements de femmes, les instances de jeunes, les organismes non gouvernementaux et les structures publiques comme les comités communaux de réconciliation. Mais leurs efforts peinent à produire les résultats escomptés. En les réunissant tous pendant trois jours, le Festival International du Faguibine ouvre la voie à la convergence des actions.

Le soutien de la MINUSMA à ce festival s’inscrit d’ailleurs dans la droite ligne de son Mandat qui l’encourage à appuyer les initiatives en faveur de la paix, du vivre ensemble et de la cohésion sociale.

Deux ateliers thématiques sur les défis à relever pour le développement intégré du cercle et le rôle de la culture dans la consolidation de la paix ont été animés. En marge de ces activités, une session de sensibilisation sur le Mandat et les activités de la MINUSMA a été organisée au festival, par le bureau de la Communication de la Mission onusienne au Mali.

 

 

Pour boucler en beauté les festivités, un match de football opposant des équipes mixtes composées de toutes les communautés de la ville de Goundam.

« La paix ne se fait pas seulement le temps d’un festival mais le rapprochement qui crée la confiance mutuelle est un excellent départ. C’est pourquoi nous saluons tous ceux qui ont permis à l’évènement de se tenir ; particulièrement la MINUSMA dont les éléments ont aussi contribué à renforcer la sécurité ici, » a conclu Mahamane ALIDJI, maire de la commune urbaine de Goundam.