Journée internationale de la femme : La MINUSMA rend hommage aux femmes qui jouent des rôles importants dans leurs communautés

11 mars 2016

Journée internationale de la femme : La MINUSMA rend hommage aux femmes qui jouent des rôles importants dans leurs communautés

 

A l’occasion de la Journée Internationale de la femme (JIF), célébrée le 8 mars de chaque année, l’Unité Genre de la MINUSMA a organisé aujourd’hui vendredi, au siège de la Mission à Bamako, une matinée d’échanges afin de rendre hommage aux femmes maliennes, particulièrement celles victimes de la crise du Nord et celles venues les assister dans le cadre de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali. Une minute de silence a été observée en la mémoire de l’Adjudant Micheline Lamah du contingent guinéen qui, dans sa volonté de ramener la paix au Mali, a perdu la vie à Kidal le 12 février, juste un mois avant cette célébration.

 

 

La tenue de la rencontre sous le thème « Pour un monde 50-50 en 2030 : Franchissons le pas pour l'égalité des sexes » fut une opportunité de présenter, à travers films et témoignages directs, les réalisations faites et autres actions entreprises par des femmes dans le cadre du processus de paix et de réconciliation amorcé au Mali. En campant le décor de la cérémonie de ce matin, Jacoba Tineke Hartmans, Chef de l’Unité Genre de la MINUSMA dira que la JIF est l'occasion de « faire le bilan des progrès accomplis en ce qui concerne la réalisation de l'égalité entre hommes et femmes et l'autonomisation des femmes » mais aussi de « faire le bilan et de relever les obstacles que la MINUSMA doit surmonter en terme de promotion de la carrière de son corps féminin », conformément à la politique genre de la Direction des Opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies.
 
 
Dans le domaine uniquement civil, les femmes au sein de la MINUSMA ne représentent que 25 % du personnel de catégorie supérieure, 29% du personnel international, 30% dans le Programme des Volontaires des Nations Unies et seulement 20% du personnel national. Des chiffres largement en deçà de l’objectif de 50% visant la parité des sexes au sein des missions de terrain et auxquels il est nécessaire d’apporter des corrections.
 
 
“Aucun pays au monde n’a réussi un processus de paix et de réconciliation sans que la femme n’y occupe une place de choix” RSSG Annadif
 
 
Au sujet de la faible représentativité des femmes, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Mahamat Saleh Annadif dira dans son allocution : « Je m’engagerai pour que votre rôle soit le plus valorisé ». Il a fait savoir qu’aucun pays au monde n’a réussi le processus de paix et de réconciliation sans que la femme n’y occupe une place de choix. Pour lui, les femmes dont les parcours viennent d’être présentés sont « des exemples à suivre ». M. Annadif a également invité les hommes et les femmes à combattre, de commun accord, le plus grand ennemi de la paix et du développement que sont les violences faites aux femmes. Joignant le geste à la parole et comme marque de soutien à la lutte contre les violences basées sur le genre en période de crise, M. Annadif a apposé sa signature sur le drapeau géant confectionné pour la circonstance. On pouvait y lire : ‘’ Tolérance zéro, impunité zéro’’, un engagement fort que le Représentant spécial entend maintenir.
 
 
 
Les situations post-conflit ou post-crise comme celle que connait le Mali sont en effet marquées par des défis en matière de sécurité et de développement rendant difficile l’action des autorités locales et des partenaires techniques et financiers. Pour les organisateurs de la session, donner la parole aux femmes est un moyen de rappeler que tout processus de réconciliation passe par la reconnaissance du rôle de la femme dans la société, la nécessaire attention et le traitement approprié aux cas de violations des droits de la femme et des violences de tous ordres qu’elles subissent.
 
 
De son côté, le Secrétaire général du Ministère de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Mohamed Attaher Maiga, qui intervenait au nom du Ministre en déplacement, a loué les efforts effectués par la MINUSMA dans les domaines du respect et de la protection des droits des femmes. Il a à cet effet rappelé l’importance de la mise en œuvre de la Résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur ‘’Femmes, paix et sécurité’’ dans le contexte post-crise du Mali, tout en soulignant l’implication des femmes au processus de réforme du secteur de la sécurité et à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
 
 
Si les femmes représentent 52% de la population malienne, la paix, la réconciliation et le développement durable sont impossibles sans leur implication aux processus de prise de décisions et de gestion des collectivités. La journée de promotion ainsi organisée par l’Unité Genre de la MINUSMA a permis de présenter les réussites de plusieurs catégories de femmes et de faire le plaidoyer pour rehausser le taux de participation des femmes aux instances de prise de décision (actuellement fixé à 30%) et aux opérations de paix en vue d’atteindre l’objectif de 50-50 visé par cette journée. La balle est donc à présent dans le camp des femmes elles-mêmes. Leur adhésion et leur participation active dans des associations leur permettra de devenir autonomes et de réaliser le thème de la journée afin que le développement du Mali suive la paix et la sécurité.