JUSTICE: La MINUSMA et le PNUD réhabilitent les Maisons d’Arrêt de Niafounké et Diré

20 octobre 2016

JUSTICE: La MINUSMA et le PNUD réhabilitent les Maisons d’Arrêt de Niafounké et Diré

 

Une mission conjointe de la MINUSMA s’est rendue, du 14 au 17 octobre dernier , à Diré et Niafunké où la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires (SAPJ) a inauguré deux projets à impact rapide de réhabilitation des maisons d’arrêt et de correction des deux cercles.

 

Conformément à la Résolution 2295 du Conseil de sécurité, ces projets à impact rapide visent à faciliter le retour des institutions étatiques et le rétablissement de l’état de droit dans la région de Tombouctou. La MINUSMA a financé la réhabilitation de la Maison d’Arrêt et de Correction de Diré à hauteur de 17,172,250 Francs CFA et celle de Niafunké a coûté 26,889,890 Francs CFA.

 

Depuis son déploiement dans la région en juillet 2013, la Mission onusienne au Mali travaille en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dans le cadre d’un programme de restauration de l’autorité de l’état et de l’accès à la justice. C’est dans ce contexte que l’agence onusienne a fourni des mobiliers de bureau, des chaises, des ordinateurs, des imprimantes, des lits, des matelas, des draps, des ustensiles de cuisine, un réfrigérateur ainsi que des détecteurs de métaux et d’explosifs, aux directions pénitentiaires de Diré et Niafunké. 

 

Deux cérémonies distinctes ont été organisées les 15 et 16 octobre en présence des autorités administratives et politiques, des chefs des services techniques, des chefs des services de sécurité, du Juge de Paix de Diré, des associations de défense des droits de l’homme ainsi que des représentantes des Associations féminines. Le chef par intérim de la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA M. Honoré Tougouri, également présent à ces cérémonies, a indiqué que le renforcement du système pénitentiaire est l’une des premières conditions pour lutter efficacement contre l’impunité. « C’est un premier pas vers la restauration de l’autorité de l’Etat », a-t-il déclaré, tout en exhortant les bénéficiaires à utiliser avec soin les matériels reçus. Pour sa part, le préfet du cercle de Diré, M. Ousmane Sow, a remercié la MINUSMA pour son engagement aux côtés du gouvernement malien dans la protection des personnes en conflit avec la loi.

 

De son côté, le Directeur Régional de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée (DRAPES) a fait remarquer que « ces remises et donations de la part de la MINUSMA et du PNUD renforcent nos capacités et rentrent en droite ligne dans la politique d’humanisation des conditions de détention avec son volet réinsertion sociale des détenus ». Selon M. Adama Guindo, « le meilleur moyen de lutter contre la délinquance ne réside plus dans l’emprisonnement mais dans la nécessité de faire sortir de prison des hommes et des femmes meilleurs qu’ils ne l’étaient en y entrant ».

 

En effet, la réhabilitation des infrastructures de l’administration pénitentiaire malienne par des projets comme ceux-ci, non seulement répondent à l’objectif d’améliorer les conditions de vie et de sécurité des détenus et des agents pénitentiaires mais apparaît également, comme un prérequis au développement d’autres projets visant, en particulier, à la réinsertion sociale des détenus.

 

 

La MINUSMA étend ses actions aux zones reculées

 

Hormis la remise officielle des maisons d’arrêt et de correction de Diré et Niafounké réhabilitées à l’aide des projets QIPs, la SAPJ a entrepris, au cours desdites cérémonies, de sensibiliser les participants au mandat de la SAJP ainsi qu’à divers aspects du droit malien par l’intermédiaire d’un certain nombre de dépliants préparés et distribués par la Section. Elle a également évalué la situation judiciaire et pénitentiaire dans les localités de Diré, Goundam et Niafunké, et procédé au suivi du projet de construction de la Maison d’Arrêt et de Correction de Goundam.

 

Au cours de cette mission, d’autres sections sont intervenues telle la Division des droits de l’Homme et de la Protection qui s’est penchée sur le monitoring de la situation des droits de l’homme dans les cercles de Goundam, Diré et Niafunké. Dans chacune des localités, la Section des Affaires Civiles s’est entretenue avec les leaders communautaires, des membres de la société civile et les autorités locales autour du nouveau mandat de la Mission et la mise en place des autorités intérimaires.

Au cours des entretiens, certains membres de la société civile ont déploré la situation d’insécurité prévalant notamment à Niafunké et due au banditisme récurrents sur les routes principales. Par ailleurs, plusieurs autres citoyens ont fait remarquer que si ces cartes électorales restaient toujours indisponibles jusqu’à la fin d’octobre, cela pourrait constituer un obstacle à une large participation citoyenne à l’élection communale prévue au mois de novembre.

Toujours à Niafunké, la représentante de la Direction de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, a attiré l’attention de l’équipe sur l’état de vétusté du bureau local. Mme Koumba Maiga a expliqué que « Ce service de proximité dédié à la promotion des femmes joue un rôle très important dans l’accompagnement de la Société Civile, par conséquent, nous souhaitons que son renforcement et sa réhabilitation soient inscrits parmi les priorités des partenaires du gouvernement, tel que la MINUSMA ».

L’équipe missionnaire a longuement échangé avec les différents acteurs rencontrés sur les activités de la mission onusienne et identifié avec eux les futures actions à mener.  La police des Nations Unies (UNPOL) et les Affaires civiles ont par ailleurs profité de cette mission, pour évaluer l’état d’avancement des projets actuellement en cours dans ces cercles. La composante police onusienne a aussi eu des entretiens avec les responsables des Forces de Sécurité malienne, de la Gendarmerie, la Garde nationale ainsi que les autorités administratives locales afin d’évaluer la situation sécuritaire de leurs zones et sur les axes, ainsi que la collecte des informations sur les élections communales.  

 

Enfin, cette mission a aussi été l’occasion pour UNPOL et la Force d’effectuer des patrouilles de dissuasion dans les zones visitées et sur les axes routiers fréquentés. Au terme de ces trois jours de mission dans le désert de Tombouctou, l’équipe multidimensionnelle du Bureau régional de la MINUSMA a regagné la cité des 333 saints avec la perspective d’intensifier ses actions en faveur des populations les plus éloignées.