La MINUSMA encourage les associations de victimes de Ménaka à participer au processus de justice transitionnelle

5 octobre 2018

La MINUSMA encourage les associations de victimes de Ménaka à participer au processus de justice transitionnelle

Les 2 et 3 octobre 2018 à Ménaka, la Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA a participé à une formation d’associations de victimes sur la justice transitionnelle.

Les organisations de la société civile ont un rôle central à jouer pour faciliter l’accès des victimes aux mécanismes de justice transitionnelle, encourager leurs témoignages, documenter les violations, et fournir un appui psychologique. Elles sont ainsi des partenaires clés de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), mise en place en 2015 pour établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme commises depuis 1960 au Mali.

C’est dans ce cadre que la DDHP a fourni un appui matériel et technique à quatre associations de Ménaka : l’Association des Victimes de la Rébellion, l’Association des Parents des Victimes du Conflit, l’Association de la Case de la Jeune Fille, et l’Association des Veuves de Ménaka. La division leur a remis du matériel informatique devant leur servir à documenter et à conserver les dossiers des victimes, en vue de créer de réelles bases de données. Elles recevront également une formation future pour mieux maîtriser ces outils informatiques.

Les deux jours de formation de cette semaine étaient adressés aux représentants de ces associations ainsi qu’aux preneurs de déposition de la CVJR de Ménaka. Elle s’est axée sur les principes, mécanismes et bonnes pratiques de la justice transitionnelle. En particulier, les 17 participants à cette formation (dont 12 femmes) ont appris à développer des stratégies communes de plaidoyer afin de renforcer leur position incontournable dans le processus de justice transitionnelle au Mali : plaidoyer pour l’inclusion de toutes les victimes, plaidoyer pour la prise en compte du genre et des groupes vulnérables, consultation des victimes pour connaître leurs besoins en matière de réparations, sensibilisation et suivi des mécanismes pour s’assurer du respect des principes internationaux.

Selon les participants, d’autres formations seront nécessaires dans cette région, notamment pour renforcer la coopération des associations de victimes avec le bureau de la CVJR à Ménaka. En effet, depuis son ouverture, seules 20 dépositions de victimes ont été recueillies, et de nombreuses victimes vivant dans des localités reculées en dehors de Ménaka attendent encore d’être entendues.