La Police des Nations unies sécurise un évènement majeur de la vie sociale d’Hondoubomo

13 mai 2019

La Police des Nations unies sécurise un évènement majeur de la vie sociale d’Hondoubomo

La Gendarmerie nationale, appuyée par la Police des Nations Unies (UNPOL), a assuré la sécurité de la pêche collective dénommée « quarantaine », qui se tient chaque année à Hondoubomo. C’était le 9 mai dernier, l’évènement a mobilisé une centaine de piroguiers-pécheurs et environ un millier de spectateurs. Parmi ceux-ci, des acheteurs venus des villages voisins de la commune urbaine de Tombouctou. Des membres du personnel des Nations Unies dont ceux de l’Information publique, des Affaires Civiles, d’UNPOL et des Milobs (observateurs militaires) de la MINUSMA, étaient également présents. La sécurisation de cet évènement revêt une importance particulière aux yeux des populations qui ont sollicité le concours de la MINUSMA à travers les notables du village.

Initiée en 1973, cette action collective autour du fleuve Niger, facilite le brassage entre les différentes communautés. Cette "moisson" de poissons se déroule chaque année au mois de Mai, selon l’ordre suivant : Toya (à 15 km de Tombouctou) ; Djeguelia (13 km de Tombouctou) ; Hondoubomo (25km) et enfin Yiloa (30 km). Cependant, à cause de la grande insécurité l’évènement n’a pu avoir lieu en 2014.  

Le village d’Hondoubomo est habité par des sédentaires qui pratiquent l’agriculture, mais aussi, par des éleveurs et des pécheurs, pour la plupart nomades. Ce sont ces communautés qui pêchent ensemble lors de cette activité également appelée quarantaine. En effet, c’est d’un commun accord, qu’elles observent une période franche de 40 jours durant laquelle, aucune activité d’exploitation n’est menée sur le fleuve. Cela laisse le temps aux alevins de grandir et de se multiplier dans le bas-fond du fleuve. D’où l’appellation quarantaine.

La zone de pêche concernée est longue d’environ deux kilomètres, et son accès est soumis au payement d’une somme forfaitaire allant de 1 500 FCFA à 3 000 FCFA, en fonction de la taille du filet de pêche. Les montants ainsi générés, servent à payer les jeunes ayant gardé la zone, afin d’empêcher certains pêcheurs d’enfreindre les règles. Il faut souligner que cette activité contribue de façon très significative au renforcement de la cohésion sociale entre les communautés riveraines et même au-delà, d’où l’intérêt de la MINUSMA pour sa sécurisation. « Toute chose qui peut contribuer au retour de la paix et renforcer la cohésion sociale est la bienvenue pour nous. C’est pourquoi sécuriser cette activité est plus que nécessaire pour nous. » a expliqué Riccardo Maia, Chef du bureau régional de la MINUSMA.

Le représentant du Chef de village d’Hondoubomo, Mahamane Alidji s’est dit très honoré par la présence de la MINUSMA à leurs côtés. « Nous sommes très reconnaissants envers la MINUSMA pour sa disponibilité, à chaque fois que le besoin se fait sentir. La sécurisation de cet évènement est d’une importance capitale pour nous, car il réunit plusieurs personnes et le moindre incident peut être fatal. Nous sommes d’autant plus satisfaits de voir la bonne collaboration qui existe entre les forces de sécurité maliennes et onusiennes », a conclu le représentant du Chef de village.

À l’issue de la pêche, une partie du poisson pêché est vendu sur les berges du fleuve Niger, à des acheteurs aux aguets, venus d’un peu partout. Les invendus sont eux destinés à la consommation des pêcheurs et de leurs familles.

Preuve de l’existence d’une vie sociale dans la région malgré l’insécurité, cette fête annuelle contribue non seulement à la cohésion sociale, à la promotion de la paix mais aussi, à l’amélioration de la situation socio-économique de la zone.