La promotion des droits de l’Homme, une responsabilité des élus

1 août 2016

La promotion des droits de l’Homme, une responsabilité des élus

L’Assemblée Nationale du Mali a mis en place un réseau des parlementaires pour la défense des droits de l’Homme en 2015. En soutien au réseau, la Division des droits de l’Homme de la MINUSMA a organisé une table- ronde les 22 et 23 juillet. Le but : sensibiliser les parlementaires sur le sujet et créer un cadre de réflexion et d’échange sur le rôle de l’Assemblée nationale en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.

 

« Le respect et la protection des droits de l’Homme étant une quête de plus en plus forte de la société malienne, il apparaît nécessaire que l’Assemblée nationale intègre désormais cette question dans ses débats », a souligné le Président du Réseau des Parlementaires Maliens pour la défense des droits de l’Homme, l’honorable Idrissa Sankaré.

Cette table-ronde de deux jours visait ainsi à promouvoir une culture des droits de l’Homme au sein du Parlement malien, et à les sensibiliser aux enjeux et défis entourant le respect de ces droits au Mali. Elle a aussi servi de cadre de réflexion sur les engagements internationaux auxquels le Mali a souscrit et d’échange entre l’Assemblée Nationale et les autres acteurs des droits de l’Homme.

 

« Comme partout dans le monde, de nombreux défis relatifs au respect et à la promotion des droits de l’Homme persistent au Mali. En effet, la lutte contre l’impunité, la mise en place d’un processus crédible de justice transitionnelle, le respect des droits des femmes et des enfants, et l’accès aux services sociaux de base, sont autant de questions qui se posent au Mali », a indiqué Madame Annie Rashidi Mulumba, Représentante du Directeur de la Division des droits de l’Homme de la MINUSMA.

En tant qu’élus et représentants du peuple, les parlementaires ont une responsabilité et un rôle central dans la protection et la promotion des droits de l’Homme. « L’activité parlementaire dans son ensemble, notamment l’élaboration des lois, l’adoption du budget et le contrôle de l’exécutif, couvre toute la sphère des droits politiques, civils, économiques, sociaux et culturels et a donc un impact immédiat sur la jouissance des droits de l’Homme », a ajouté Madame Mulumba.

 

Afin de diversifier les échanges, en plus des députés maliens, la Division des droits de l’Homme a également invité d’autres institutions et organisations, notamment des représentants de la Cour Constitutionnelle, du Ministère de la Justice et des droits de l’Homme, du Bureau du Médiateur de la République, et des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme. Au total, 49 participants, dont 29 membres de l’Assemblée Nationale, ont pris part à l’événement.

 

Cette table-ronde s’inscrit dans la stratégie de la Division des droits de l’Homme qui vise à renforcer les institutions nationales en matière de droits de l’Homme et à créer un cadre d’échange entre les différentes organisations et institutions qui ont des mandats en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme.

Respect des droits de l’Homme et développement

 

Cinq panélistes se sont succédé au cours des deux jours de travail pour animer les travaux de réflexion, les débats et les échanges sur les notions de base des droits de l’Homme, les obligations internationales du Mali en la matière, le rôle des parlementaires ainsi que les mécanismes onusiens et africains de protection des droits de l’Homme. Des travaux de groupe ont permis d’approfondir davantage la réflexion autour des thématiques de l’accès à la justice et la privation de liberté ainsi que le dialogue avec la société civile. 

 

Selon le Professeur Abraham Bengaly, l’un des panélistes, les parlementaires ont un rôle important à jouer, notamment pour la ratification des instruments relatifs aux droits de l’Homme et à travers le contrôle de l’action gouvernemental en lien avec la mise-en-œuvre des instruments juridiques relatifs aux droits de l’Homme et l’adoption des lois d’application de ces instruments.

À l’issue de la formation, les participants ont été appelés à formuler des recommandations pour servir d’assises au plan d’action pour le réseau des parlementaires pour les droits de l’Homme. Parmi celles-ci, la création d’un cadre de concertation entre le Parlement et la société civile ; la mise en place d’un groupe d’assistants parlementaires devant servir d’interface entre la société civile et le Parlement ; la relecture de la loi sur l’assistance judiciaire ; le plaidoyer pour la mise en place d’un fonds d’assistance des victimes ; et la ratification du protocole facultatif relatif à la peine de mort.

 

« Sans le respect des droits de l’Homme, il n’y a pas de développement. La présence massive des honorables députés témoigne tout l’intérêt qu’ils ont pour le sujet », a souligné pour sa part Monsieur Zoumana N’Tji Doumbia, président de la Commission des lois.

 

L’Assemblée Nationale a adopté en novembre 2015, au cours d’une session plénière, la Résolution N°039/AN-RM portant sur la création du Réseau des Parlementaires maliens pour la Défense des Droits de l’Homme (RPD-DH). Le Réseau a pour objectif fondamental d’assurer une participation plus active des députés sur les questions des droits de l’Homme. Pour ce faire, le Réseau entend porter les questions des droits de l’Homme dans les débats à l’Assemblée Nationale, notamment lors de l’examen des projets et propositions de lois et des séances d’interpellation du Gouvernement.