Les Forces armées maliennes formées en Droit international des droits de l’Homme

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25 mai 2022

Les Forces armées maliennes formées en Droit international des droits de l’Homme

Le Droit international des droits de l’Homme et le Droit international humanitaire étaient au centre d’une formation des Forces armées maliennes (FAMa). Organisée par la MINUSMA, cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de renforcement de la coopération entre la Mission onusienne et les Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) lancé en février 2022.

Le droit international humanitaire, la protection des droits de l’homme dans le contexte du conflit ; la protection des civils ; le droit des réfugiés sont les principaux modules au programme de cette formation de trois jours ouverte le 17 mai 2022. D’autres notions juridiques dans un contexte de conflit ont ensuite été présentées par des experts en droits de l’homme.

Pérenniser les formations en Droit international des droits de l’Homme

Ces séances de formation entrent dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement de la coopération avec les FDSM. Celui-ci vise à rendre systématique l’enseignement sur les droits de l’homme dans le cursus des institutions de formation des Forces de défense et de sécurité maliennes. Le projet de coopération avec les FDSM émane d’un partenariat de longue date entre l’Etat-Major général des Armées et la MINUSMA, notamment à travers sa Division des droits de l’homme et de la protection. In fine, un manuel de formation sur les droits de l’homme sera réalisé et un pool de formateurs sera constitué pour assurer la formation continue des FAMa en la matière.

L’importance des droits de l’homme

Guillaume NGEFA, Directeur de la Division des Droits de l’homme et de la Protection de la MINUSMA (DDHP) et Représentant au Mali du Haut-commissariat au Droit de l’homme de l’ONU a souligné la complexité du contexte actuel de lutte antiterroriste. Il a également rappelé les difficultés et défis pour les FDSM qui doivent garantir l’intégrité du territoire, la sécurité des personnes et des biens et ce, dans le respect des obligations conventionnelles du Mali.

« Je suis conscient de la charge de travail, surtout le poids de la responsabilité qui vous attend durant et après cette formation », a indiqué le Président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH), Aguibou BOUARÉ aux participants. « Je vous exhorte à l’assiduité, afin d’être à la fin de cette formation des relais pour animer des activités de renforcement de capacités au profit de vos collègues des régions et centres de formation militaires, » a-t-il insisté.

Pour sa part, l’adjoint au Chef d’Etat-Major général des Armées, le Général de brigade Ousmane WELE, a exprimé la gratitude du commandement pour les actions de renforcement des capacités et les sessions particulières de travail avec la DDHP. De son avis, elles « permettent de renforcer leurs capacités opérationnelles ». Il a souligné le fait que cette session est un préalable pour l’intégration du Droit international des droits de l’Homme dans la préparation et la conduite des opérations militaires. Enfin, le Général WELE a exhorté les participants à s’approprier les notions de Droit international des droits de l’Homme, de Droit international humanitaire afin, a-t-il dit « d’être mieux outillés pour servir d’ambassadeurs des droits de l’homme aussi bien dans la sphère publique que privée ».

Des formations de qualité pour un public qualifié …

Présentée par M. Kiven FONYUY spécialiste des droits de l’homme, la première session s’est articulée autour de la protection des droits de l’homme dans le contexte de conflit dans le cadre du Droit international des droits de l’Homme.

La seconde session quant à elle était relative au cadre juridique international en matière de Droit international humanitaire. Elle portait également sur la protection des personnes dans le contexte de conflit. Présentée par Elizabeth Kany COULIBALY du CICR, cette session a permis d’aborder de façon approfondie les notions de base du Droit International humanitaire ainsi que de nombreuses notions sur les règles essentielles en temps de guerre qui doivent être respectées. « Même dans la guerre il faut respecter et protéger la dignité humaine, » a déclaré Mme COULIBALY. « On ne peut pas mener une guerre humanitaire mais on peut rester humain dans la guerre » a-t-elle souligné. Le droit des réfugiés a quant à lui été abordé par Mahamadi NABALOUM, Fonctionnaire des droits de l’homme de la MINUSMA.

Les journées qui suivront porteront essentiellement sur les limitations juridiques sur le recours à la force, la protection des civils dans le contexte des conflits armés, le rôle des forces de défense dans un contexte de conflits armés, le traitement des personnes privées de liberté dans le contexte de conflit armé. Le contexte malien de lutte contre l’extrémisme violent et le rôle de la Commission nationale des droits de l’homme dans la promotion et la protection des droits de l’homme feront également l’objet d’échanges.