Les Maliennes se penchent sur l’expérience tirée de la mise en œuvre de la Résolution 1325 (2000) de l’ONU sur femme paix et sécurité 

12 décembre 2020

Les Maliennes se penchent sur l’expérience tirée de la mise en œuvre de la Résolution 1325 (2000) de l’ONU sur femme paix et sécurité 

Les 9 et 10 décembre derniers s’est tenu un atelier de capitalisation relatif à la mise en œuvre de la Résolution 1325 (2000) : « les actions des femmes pour la paix ». Soutenu par la MINUSMA, à travers son unité Genre, il a regroupé une trentaine de participantes sur deux jours à la Maison de la Femme de Bamako. Cet atelier qui se tient chaque année fait intervenir des représentantes d’organisations de la société civile de Bamako et de tout le Mali, y compris des régions où la MINUSMA n’est pas présente (Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso). Le thème de cette année était : la « Participation des femmes au processus de paix un défi à relever ».

Le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace CEDEAO lance ses travaux

L’ouverture de l’atelier et le lancement des travaux du Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace (RESPEFCO) ont été effectués par sa Présidente, Me Saran KEITA.  S’exprimant tour à tour, Me KEITA et Bintou MACOULO de la Coalition des femmes du Mali et responsable des femmes de Bamako, ont souligné le fait que les femmes formées continuent la sensibilisation, surtout auprès des jeunes femmes. Elles ont également mis l’accent sur la nécessité pour les femmes de participer aux formations pratiques données par le RESPEFCO, dans le cadre de l’autonomisation économique des femmes. Des modules qui portent sur la transformation agroalimentaire, l’artisanat ou encore l’entreprenariat (ex : fabrication de savon). Au plan de la paix et de la réconciliation, pour les deux intervenantes, les travaux menés par les femmes de la société civile s’inscrivent dans le cadre de la diplomatie préventive. C’est-à-dire d’actions menées en prévision des conflits pour éviter qu’ils n’éclatent.

Vers des actions qui préviennent les conflits

Plusieurs actions ont été identifiées par les femmes en groupes de discussion. Quelques catégories de recommandations ont été faites, parmi lesquelles, la sécurité, l’éducation et l’autonomisation des femmes. Elles ont ensuite déclinées une quinzaine de propositions concrètes.

Les actions de plaidoyer politique liées aux droits des femmes sont également ressorties des travaux, notamment chez le groupe des femmes de Ségou. Ces dernières ont déploré le fait que les femmes ne puissent pas s’exprimer sans qu’il n’y ait des représailles. Elles ont aussi fait un plaidoyer pour plus de moyens de recours en pareils cas, ainsi que pour plus de documentation gratuite liées aux droits des femmes et un accès plus facile aux médias locaux avec des programmes adaptés (émissions de radio ciblées, etc.).

Ces recommandations finales ont été présentées au Gouvernement malien, à la MINUSMA et au Système des Nations Unies ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers. C’était le 11 décembre dernier, lors de la Journée Portes Ouvertes, célébrant le 20e anniversaire de la mise en œuvre de la Résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité de l’ONU sur Femmes, Paix et Sécurité.