Mandat de la MINUSMA : échanges entre les équipes de Mopti et les populations locales

8 février 2021

Mandat de la MINUSMA : échanges entre les équipes de Mopti et les populations locales

Les 29 et 30 janvier, et ainsi que le 2 février dernier, le Bureau régional de la MINUSMA à Mopti a mené trois activités de sensibilisation sur le Mandat et le travail de la MINUSMA, dans les quartiers de Toguel et Sévaré, dans la commune de Mopti et dans la ville de Sofara, dans le cercle de Djenné. Environ 150 personnes, parmi lesquelles des autorités communales, traditionnelles et religieuses, des chefs de quartiers, les représentants des organisations de femmes et jeunes, ont pris à part ces séances organisées de concert avec le Conseil régional des jeunes de Mopti et celui de la commune de Sofara.

Le Bureau de l’Information publique (PIO/Public Information Office) de la MINUSMA est l’initiateur de ces actions de sensibilisation servant à informer les communautés locales du mandat consigné dans la résolution 2531 (2020) du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce dernier attribue à la MINUSMA, en autres, un rôle d’appui à la fois à la mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger, mais aussi à la protection des civils, ou encore la stabilisation du Centre. En allant à la rencontre des populations au sein de leurs localités, PIO fait intervenir une équipe intégrée dont les membres sont issus de différentes composantes : civile, militaire et policière.

La bonne information pour distinguer le vrai du faux

À Toguel, c’est la maison des femmes qui a servi de cadre pour la rencontre qui s’est tenue en présence du chef de quartier et de ses conseillers, des représentants du conseil de développement du quartier ainsi que les leaders de groupements de femmes. « Je ne regrette pas d’avoir pris part à ces discussions qui viennent dissiper les rumeurs entendues sur le rôle de la MINUSMA. Je ne savais pas que la responsabilité première de protéger les civils revient aux autorités maliennes », a fait savoir une participante. Cette dernière a spontanément indiqué qu’elle partagerait les informations avec les femmes membres de sa tontine.

À Sévaré, plus précisément à Bamako-Coura, au siège de l'association Kawral Suudu Baaba, une équipe s'est entretenue avec les participants, sur le mandat et les activités de la Mission onusienne au Mali. Participant à la séance, une autorité communale d’une zone éloignée a témoigné de l’étroite collaboration avec la MINUSMA, notamment à travers l’appui aux initiatives de cohésion sociale, de réconciliation et de la restauration de l’autorité de l’Etat, y compris les projets à impact rapide (QIP/quick impact projects).

C’est à la maison des jeunes de Sofara, dans le cercle de Djenné, qu’a eu lieu la séance de sensibilisation qui a réuni des autorités administratives et traditionnelles, les représentants des communautés peulh et dogon, les jeunes et les femmes. Les participants ont fait part de leurs préoccupations concernant l'insécurité qui sévit dans les villages avoisinants, et la fermeture des classes dans les zones rurales tout en reconnaissant le soutien de la MINUSMA à travers la mise en œuvre de plusieurs projets à impact rapide et de patrouilles régulières dans la région.

Présidant l’activité, le sous-préfet du district de Sofara, Ali TAMBOURA, a informé les participants des différents projets (passés et en cours) de la MINUSMA dans la commune. « Il est important de s’imprégner du travail de la MINUSMA et de son rôle dans le processus de paix, afin de pouvoir distinguer le faux du vrai. Ici, la MINUSMA nous a appuyés à travers plusieurs projets. À ce titre, la Mission finance les travaux de rénovation de la préfecture qui commencent dans quelques jours », a-t-il souligné.

Sensibiliser sur le rôle des populations dans le processus de paix

À Sofara, la présidente de la branche locale de la Coordination des associations et ONG féminines (CAFO) du Mali a exhorté les participants à relayer dans leurs communautés les informations reçues sur le travail de la Mission. Selon l’un des conseillers du village, ces échanges ont permis de mettre en avant le rôle des populations locales dans le processus de paix. Il a alors exhorté les participants à se joindre aux efforts visant la cohésion sociale et la réconciliation. L'étape de Sofara s'est terminée par l’intervention des chefs traditionnels et des jeunes qui ont déclaré que la session avait contribué à dissiper les rumeurs qui circulaient sur la MINUSMA.

Au niveau des trois localités, les interrogations des participants ont été comblées, exemples à l’appui, par les officiers de la MINUSMA, membres du Bureau de l’Information publique (PIO), l’UNPOL, la Force, la section de Désarmement, démobilisation et réinsertion, et de la Réforme du secteur de la sécurité, la Division des Affaires civiles et celle des droits de l’homme et de la protection. Les plus récurrentes des questions étaient focalisées sur les affrontements intercommunautaires, la situation sécuritaire dans le centre et la mise en œuvre de l’accord.

Lors de ces échanges avec les populations ciblées, l’accent a été mis sur le rôle d’appui des Casques bleus de la MINUSMA à la protection des civils, le soutien de la MINUSMA aux initiatives fédératrices des communautés autour du dialogue, la réconciliation ainsi que leur rôle dans la stabilisation du pays.

« Nous déployons, sur le terrain, nos équipes afin de rester à l’écoute des préoccupations des populations et leur apporter les réponses nécessaires, dans les limites de notre mandat. Ces rencontres sont aussi un moyen de déconstruire les contrevérités », a déclaré, la Cheffe du Bureau régional, Fatou THIAM, en ajoutant, que « c’est par le dialogue que les communautés saisiront mieux la portée de notre travail d’appui à la mise en œuvre de l’Accord de paix et à la stabilisation du centre ».