Mopti : La MINUSMA intensifie son appui à la mise en œuvre de la police de proximité

8 décembre 2020

Mopti : La MINUSMA intensifie son appui à la mise en œuvre de la police de proximité

La MINUSMA multiplie ses actions en faveur du renforcement des capacités professionnelles et techniques des Forces de Sécurité Maliennes (FSM). Dans la région de Mopti, la composante Police des Nations Unies (UNPOL) vient de boucler deux formations au profit d’une trentaine de membres des FSM. La première, organisée du 23 au 26 novembre 2020, a porté sur la police de proximité. La seconde concernant les droits de l’homme et le droit international humanitaire, s’est déroulée du 30 novembre au 3 décembre derniers.

« La police de proximité, nouvelle manière de produire la sécurité, met la communauté au cœur de l’action policière, par leur implication dans la chaine sécuritaire. Pour bien servir la population, les actions de la Police doivent répondre à leur besoin de sécurité », a expliqué l’expert en Police de proximité, le Capitaine Fréjus Mahugnon HOUNSOU, également formateur principal.

Depuis que le gouvernement du Mali a lancé ce concept en 2018, la MINUSMA continue d’apporter son appui technique et opérationnel aux FSM. C’est dans ce contexte que s’est tenue cette formation sur la police de proximité, du 23 au 26 novembre 2020, au camp intégré de la MINUSMA à Sévaré. Elle a vu la participation de 15 agents dont sept de la Police et huit de la Gendarmerie Nationale.

Une contribution au rapprochement entre les FSM et les communautés 

Au cours de cette formation, entre autres sujets, ont été abordés des modules sur la police de proximité et les droits de l’homme, la garantie des libertés dévolues, la condamnation du recours à l’usage de la violence et le maintien de l’ordre. Faisant la distinction entre la police traditionnelle et celle de proximité, le formateur de la MINUSMA a indiqué que « Le concept de police de proximité se veut de renforcer les liens de confiance et de solidarité entre la population et les forces de sécurité ». Un concept bien compris par les participants parmi lesquels, le Sergent Idrissa KANOUTE, pour qui la police de proximité est synonyme de « travail main dans la main avec les communautés pour l’amélioration de la situation sécuritaire ».

Il s’agit donc d’une nouvelle approche qui fait de la population, un partenaire dont la contribution s’inscrit dans une démarche de co-production de la sécurité, au lieu d’en être que le bénéficiaire. La population et les autorités civiles sont des acteurs non-professionnels dans le cadre de cette collaboration avec les professionnels que sont les éléments des forces de sécurité. « Avant cette formation, je ne connaissais pas les six principes fondamentaux de la police de proximité qui en dictent la pratique », a témoigné l’un des participants, le Maréchal-De-Logis KEITA de la Gendarmerie nationale.

En plus des exercices pratiques, les participants et le formateur ont passé en revue plusieurs initiatives, parmi celles déjà réalisées en vue d’une mise en œuvre efficace et efficiente de la police de proximité dans la région de Mopti. « Toutefois, cela passe d’abord par la formation des principaux acteurs professionnels ainsi que la sensibilisation des populations civiles », a insisté le Capitaine, du haut de ses sept années d’expérience en tant que formateur sur ce concept. 

Inscrire le respect des droits de l’homme au cœur des interventions des FSM

Pour leur part, en collaboration avec l’UNPOL, les membres de la Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA à Mopti, ont animé, du 30 novembre au 3 décembre 2020, des sessions de formation sur les droits de l’homme et le droit International humanitaire. Les 18 fonctionnaires de la Gendarmerie, de la Police et de la Garde nationales bénéficiaires ont aussi été sensibilisés sur les violences sexuelles liées aux conflits et les droits de l’enfant.

Lors de cette formation, une approche participative a été priorisée. Cela a facilité des débats ouverts qui ont permis aux participants de mieux comprendre les thématiques abordées. « Je prends davantage à cœur la nécessité de continuer à exercer notre fonction en inscrivant le respect des droits de l’homme au cœur de nos interventions », a déclaré le Sergent Cheick KEITA de la Garde nationale. Pour leur part, les chargés des droits de l’homme de la MINUSMA ont invité les FSM à éviter de commettre des actes de violations des droits de l’homme, et à dénoncer les auteurs de tels actes.

Il est à rappeler que ces sessions ont eu lieu dans le respect des mesures barrières, telles que la distanciation sociale et le port du masque obligatoire sur toute la durée de la formation.