Point de presse de la MINUSMA du 04 juillet 2019

7 juillet 2019

Point de presse de la MINUSMA du 04 juillet 2019

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous. Je souhaite également la bienvenue aux auditeurs de la radio de la Paix, MIKADO FM, merci pour votre fidélité.
J’ai le plaisir ce matin de recevoir comme invitée du point de presse, Madame Joanne Adamson, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général. Madame Adamson va nous parler de la Résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation au Mali et le nouveau Mandat de la MINUSMA adoptée à l’unanimité la semaine dernière, le 28 juin. Mais avant cela, je vais vous présenter les activités de la MINUSMA sur les deux dernières semaines.
Activités de la Force de la MINUSMA
Des changements ont été opérés au sein du leadership de la Force de la MINUSMA, avec l’arrivée du nouveau Commandant adjoint, le Général Paul Ndiaye du Sénégal et le nouveau Chef d’Etat-major, le Général Gougeon de France. Voici quelques éléments de leurs parcours respectifs.
Le Général de division Paul Ndiaye qui est le nouveau Commandant adjoint de la Force MINUSMA depuis le 15 juin 2019, a intégré l’armée du Sénégal en 1982.
Dès 1984, il devient Chef de section au Bataillon de Commandos p/c jusqu’en 1987, puis commandant de la 3ème Compagnie du Bataillon de Commandos de 1988 à 1990. Il occupe plusieurs postes de Chef de bureau au sein de différentes divisions de 1990 à 1994.
En 1995, pour le compte du Sénégal, il effectue sa première Mission d’observation des Nations Unies, en Angola (UNAVEM III) jusqu’en 1996. De 1998 à 2000, il revient au Sénégal, où il dirige le Corps du Bataillon de Commandos puis le Centre d’Opérations Permanent des Armées (COPA) de 2001 à 2003.
Le Général de division Paul Ndiaye, bénéficie également d’une vaste expérience opérationnelle internationale. En effet, de 2003 à 2010, il participe activement à plusieurs Missions internationales pour la CEDEAO et l’ONU. En Guinée-Bissau, au Libéria, au Burundi, en Côte d’Ivoire et en RDC.
En 2012, il regagne le Sénégal, pour devenir le sous-chef Opération de l’Etat-Major général des Armées. Depuis le 1er mai 2015, jusqu’à sa nomination au poste de Commandant adjoint de la force MINUSMA, il était le Directeur général du Centre des hautes Etudes de Défense et de Sécurité.
Titulaire d’un diplôme du “Defense Language Institute” du “English Language Center” aux Etats-Unis, et d’un diplôme spécial de sécurité et de lutte antiterroriste obtenu en Grande-Bretagne, le Général Ndiaye a également un brevet d’Etudes militaires supérieures du Collège Interarmées de Défense. Il est certifié en stratégie de la sécurité intérieure suite à une formation aux Etats-Unis. Le Général Ndiaye est diplômé en Droit International Humanitaire (DIH) et titulaire d’une certification à l’intention des hauts responsables de l’ONU.
Le Général de brigade François-Marie Gougeon quant à lui, est le nouveau Chef de l’état-major de la Force de la MINUSMA depuis le 27 juin 2019.
Officier des troupes de marine, le Général de brigade Gougeon a commencé sa carrière au régiment d'infanterie chars de marine à Vannes et a notamment commandé le 1er régiment d'infanterie de marine à Angoulême de 2011 à 2013, ainsi qu’un groupement tactique interarmes de l’opération des forces armées françaises « Serval » au Mali, en 2013.
Le Général de brigade Gougeon a servi plusieurs années hors de son pays d’origine (France) : deux ans au 5e régiment interarmes d'outre-mer à Djibouti, et trois aux Etats-Unis, en qualité d’assistant militaire du Commandant Allié Transformation de l’OTAN.
Le Général de brigade Gougeon a auparavant servi en état-major en France : à l’Etat-major des armées en qualité de conseiller de communication puis, en tant que chef de cabinet adjoint du chef d’Etat-major des armées, et enfin au sein de l’état-major de la 7e brigade blindée à Besançon au poste d’officier des opérations.
Issu de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, il est diplômé de l’école de Guerre et de l’université du corps de marine américain (Command & Staff College), et titulaire d’un Master en Etudes Militaires.
Activités récentes de la Force de la MINUSMA
· La MINUSMA continue d’assurer le transport des ex-combattants du MOC entre le Nord et le Sud du Mali. Cette semaine, 35 ex-combattants de Gao ont été transportés jusqu’à Bamako pour leur entrainement militaire. Depuis le lundi 10 juin 2019, plus de 600 ex-combattants sur un total de 1 840 à transporter dans le cadre du processus DDR ont rallié Bamako grâce aux avions de la MINUSMA pour suivre la formation commune de base à Kathiala, Tiby, Banankoro, Seguela et Koulikoro.
Plusieurs groupes signataires ont demandé à leurs combattants d’adhérer à ce processus nécessaire pour leur intégration dans les rangs des FAMa dans le cadre de la mise sur pied de la future armée reconstituée conformément à l’Accord de paix. Les autres regroupements de mouvements impliqués dans le processus de paix tardent à appeler leurs combattants à suivre cette démarche. La Force de la MINUSMA les encourage à œuvrer pour la réussite de ce processus de paix au Mali. La question du transport des ex-combattants sera d’ailleurs abordée aujourd’hui même à la 38ème réunion ordinaire de la Commission Technique de Sécurité (CTS).
· Par ailleurs, la Force de la MINUSMA continue d’apporter son concours à la sécurisation des trois camps MOC en attendant que les bataillons mixtes aient les capacités opérationnelles nécessaires. Du 19 juin au 03 juillet, la Force de la Minusma a poursuivi ses opérations de sécurisation, de contrôle de zone, d’escortes de convois, de sensibilisation de la population, d’assistance sécuritaire au Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) ainsi que des patrouilles de reconnaissance et de dissuasion dans différents secteurs de déploiement. Une vingtaine d’opérations (permanentes et temporaires) sont actuellement en cours.
Vu l’évolution de la situation dans le Centre du pays, un accent particulier est mis sur la conduite d’opérations dans ces régions.
Le 24 juin à Mopti, a eu lieu le lancement du Secteur Centre de la Force de la MINUSMA. La création de ce secteur a pour but d’améliorer la coordination des efforts de la MINUSMA et des Forces de défense et de sécurité du Mali (FDSM), pour mieux protéger les civils et faciliter le retour de l’Autorité de l’État dans la région.
· La Force de la MINUSMA continue également d’apporter son soutien pour l’accompagnement des FAMa pour la protection et la défense des emprises et la formation de leur personnel. Dans le cadre du partenariat avec les FAMa, la Force de la MINUSMA a facilité le déplacement par voie aérienne, durant les deux dernières semaines, de douze (12) personnels des FAMa de BAMAKO vers Gao et Tombouctou.
· Durant les deux dernières semaines, la Force de la MINUSMA a effectué 1781 patrouilles et 135 escortes et tenu 601 check-points.
Activités de la composante Police de la MINUSMA
· Les 24 et 25 juin derniers, dans la Région de Tombouctou, le Commissaire général de Police Issoufou Yacouba, Chef de la composante Police de la MINUSMA (UNPOL), s’est rendu à Niafounké, afin d’inaugurer des infrastructures et des équipements offerts par la MINUSMA aux Forces de défense et de sécurité malienne (FDSM). Outre ces dotations, des réunions d’information sur le Mandat d’UNPOL et sur le concept de Police de proximité, ont également eu lieu avec les responsables locaux de l’administration malienne, notamment à Goundam.
· Le 26 juin, Madame la Commandante Régionale de la Police des Nations Unies à Gao et les collègues des sections substantives de la MINUSMA, ont animé une séance de sensibilisation à l’intention des jeunes de la Fédération des Organisations de Résistance Civile « FORCE G » au niveau du super camp de Gao. L’objectif était d’éclairer les jeunes sur leur propre initiative, sur la différence entre la Police Territoriale et la Police de Proximité. La Commandante Régionale de UNPOL a souligné l’importance de la Police de Proximité comme l’une des dispositions clé de la stratégie de réforme du secteur de la sécurité. UNPOL a encouragé la « FORCE-G » à renforcer la communication avec les ONG locales et à envisager l'organisation d’une conférence pour sensibiliser les groupes de la société civile, y compris les mouvements de jeunesse.
· La cellule de la coordination de la formation en exécution de sa mission de développement et de renforcement de capacité des Forces de Sécurité maliennes (FSM), prévoit en début juillet des formations sur la police de proximité et la police technique dans les différentes régions de déploiement. À Bamako se poursuivent les formations sur le renseignement en période électorale, les gestes et techniques professionnels en intervention, la fraude documentaire et la fraude d’identité. Du 1er au 03 juillet 2019, 144 éléments des FSM, dont 12 femmes, ont bénéficié des formations organisées par la composante Police de la MINUSMA.
Dans le cadre de son appui aux missions de protection des populations civiles et de stabilisation, la Police de la MINUSMA, en plus des patrouilles ordinaires de sécurisation, a également soutenu les FSM dans des opérations conjointes.
· Le 29 juin 2019, une équipe conjointe UNPOL - FSM a effectué une patrouille de sécurisation et de mise en confiance de la population dans les quatre (04) secteurs du quartier Château et sur les sites des installations de l’ONU dans la ville de Gao. Au cours de cette mission, l’équipe conjointe a sensibilisé les populations sur le partage des informations avec les Forces de Sécurité Maliennes et la MINUSMA. Dans la même journée une autre équipe conjointe composée de UNPOL et FSM a réalisé deux patrouilles de sécurisation et de mise en confiance dans la périphérie de la ville de Gao.
· Dans la soirée du 30 juin, une équipe de UNPOL a effectué deux (02) patrouilles de sécurisation et de visibilité dans la ville de Goundam. L’équipe a sensibilisé quelques habitants sur les pratiques coutumières néfastes. Une autre équipe conjointe UNPOL-FSM dans la nuit du 30 juin au 01 juillet a effectué deux patrouilles de sécurisation et de mise en confiance dans la ville de Goundam, dans la région de Tombouctou.
· Le 01 juillet dernier, une équipe conjointe de UNPOL - FSM a effectué deux patrouilles de sécurisation dans la ville de Douentza, dans la zone commerciale et les check-points.
· Une autre patrouille de longue portée a été effectuée le même jour par une équipe de UNPOL à KARA, village situé à 22 km de la ville de Douentza sur l’axe Douentza-Tombouctou. Au cours de cette patrouille, l’équipe s’est rendue au domicile du chef du village qui a rapporté une situation sécuritaire préoccupante, le village s’étant vidé de sa population suite à des rumeurs d’une attaque. L’équipe a néanmoins sillonné les ruelles du village afin de s’assurer que les habitants restants n’étaient pas en danger immédiat.
· Du 16 au 23 juin 2019, la Police de la MINUSMA a effectué 808 patrouilles dont 174 patrouilles conjointes avec les FSM dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et le District de Bamako.
DDR-RSS
· Le 26 juin passé, la section RSS-DDR a effectué une visite conjointe avec la division de la Communication, la composante Police de la MINUSMA et l’ONG Nord et Développement de Tombouctou, afin d’observer l’avancement du projet de réduction de la violence communautaire portant sur la formation professionnelle de 100 bénéficiaires, dont des femmes et des jeunes. La délégation a visité sept ateliers où les bénéficiaires ont participé à leurs formations dans différents domaines comme la menuiserie, la couture, la soudure, l’énergie solaire, la mécanique, la boulangerie et la maroquinerie. Les bénéficiaires ont exprimé leur gratitude envers la MINUSMA pour le financement de ce projet et l’opportunité qui leur a été donnée de créer un travail autonome. Une fois conclu, ce projet aura créé des opportunités d’emploi pour les jeunes à risque et pourra contribuer à la réduction du niveau de l’insécurité à Tombouctou.
Affaires civiles
· Le premier juillet dernier à Bamako le projet intitulé "Promotion de la paix par l'intégration socio-économique des jeunes à Bamako et Mopti" a été lancé. Ce projet vise à soutenir des actions de promotion de la paix à travers la formation professionnelle de jeunes hommes âgés de 18 à 26 ans, en mettant l'accent sur les talibés ou étudiants des écoles coraniques de certains quartiers de Bamako et de la ville de Mopti. Il est financé par la contribution de la Suède au Fonds fiduciaire de la MINUSMA, à hauteur de 182 millions de FCFA (environ 313 610 USD) à travers le. Le lancement à Mopti est prévu pour le 8 juillet.
· Les 15 et 16 juin, la MINUSMA à travers sa Division des Affaires Civiles, a parrainé une formation sur la protection des civils et les mécanismes communautaires d'alerte rapide dans la ville de Tombouctou. L'atelier a été organisé par l'Agence internationale de développement d'urgence (IEDA Relief Inc.) et a réuni 42 participants, dont 12 femmes, des communes de Tombouctou, Alafia et Bourem Inaly. La rencontre a été financée par la MINUSMA et menée dans le cadre d'un projet plus élargi visant à établir, étendre ou renforcer les mécanismes d'alerte précoce communautaires et de protection des civils dans les régions Nord et Centre du Mali.
· Le 24 juin, la Division des Affaires civiles a parrainé et animé un atelier de formation à l'intention des membres du Comité communal de réconciliation de Borondougou dans le cercle de Mopti. L'activité a été financée par la MINUSMA et a réuni 30 participants (dont 8 femmes) incluant des leaders communautaires et religieux ainsi que des organisations de la société civile (dont le Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement -RECOTRADE-, le Comité des associations et des organisations féminines et de la jeunesse).
· Le Fonds d'affectation spéciale de la MINUSMA a permis de financer le projet de « Prévention des conflits communautaires par l'amélioration de l'accès à l'eau dans la ville de Douentza". D’un montant de 115 millions 844 000 francs CFA, ce projet devra contribuer à réduire les tensions intercommunautaires et à prévenir les conflits grâce à la construction et à l'équipement d'un réseau de forage et d'approvisionnement en eau à Douentza. Pour assurer la pérennité et l'entretien des installations, le projet comporte également 11 sessions de formation pour le compte du Comité de gestion de l'eau. Le projet aurait déjà permis d'améliorer considérablement le réseau de distribution d'eau potable, ce qui profite en grande partie à la population locale de Douentza. L’inauguration a été faite le 18 juin dernier.
· Le 19 juin, le Président de l'Autorité intérimaire régionale de Kidal a.i., et le Chef du Bureau de la MINUSMA de Kidal ont lancé conjointement le projet "réhabilitation-équipement de la salle de conférence et du bureau annexe de l'Autorité intérimaire régionale. La cérémonie s'est déroulée dans la ville de Kidal en présence des autorités locales, des membres de la société civile, du partenaire d'exécution (la société Tadamakat) et des membres de l'Agence de Développement Régional (ADR), qui apporteront leur soutien technique. Le projet a coûté 19 millions de FCFA et parrainé par la MINUSMA.
· Le 18 juin, le Gouverneur de Ménaka et le Chef du Bureau de la MINUSMA à Ménaka, ont lancé conjointement la construction d'un système d'approvisionnement en eau et la réhabilitation de trois forages (puits et points d'eau) respectivement situés à Inedgam (commune d'Inekar), Tabangout II (commune de Ménaka), Intadeyni (commune de Tidermane) et Tinagorof (commune de Anderamboukane). La cérémonie s'est déroulée dans le village de Tabangout II en présence du chef de village et des représentants de la société civile, dont le Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRADE). Ces derniers ont encouragé les responsables communautaires à faire bon usage de ces points d'eau, afin de permettre l'amélioration des conditions de vie des populations locales et de rétablir la cohésion sociale entre les communautés.
Ces réalisations ont coûté 83 millions de francs CFA. Affaires Électorales
· Le Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) avec l’appui technique et financier de la Division des affaires électorales de la MINUSMA a organisé les 02 et 03 juillet 2019 à Bamako, un atelier de réflexion sur la mise en place d’un Club Médias-Élections-Bonne Gouvernance. L’activité avait pour but de mener la réflexion sur la création d’un réseau de professionnels regroupant en son sein les hommes et femmes de médias, les animateurs de réseaux sociaux, notamment les blogueurs et blogueuses spécialisés dans les questions de démocratie et élections ainsi que les responsables des unités de communication des différents départements ministériels et organes impliqués dans le processus électoral. Au total, 45 patrons de presse et hommes/femmes de médias ont pris part à cet atelier et ont convenu de la mise en place d’un Club dont l’appellation sera, « Club Médias - Élections », (CME).
Division des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA
· Le 2 juillet, la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA à Tombouctou en collaboration avec le cadre de concertation des acteurs de la chaîne pénale et l’Organisation internationale du droit du développement (INGO IDLO), ont organisé un atelier de trois jours pour renforcer la capacité des directeurs de prison et les agents de sécurité sur la gestion de la sécurité dans les prisons.
Division des Affaires politiques
· Le 2 juillet, les mouvements signataires de l’Accord Plateforme et CMA (Coordination des Mouvements de l'Azawad), avec le soutien de la Division des affaires politiques de la MINUSMA, ont ouvert un atelier de trois jours pour préparer leur participation au dialogue politique inclusif à venir. L'atelier porte sur la mise en œuvre de l'Accord de paix et son appropriation par la population et les partis politiques maliens, les réformes politiques et institutionnelles, et le processus électoral.
Incidents sécuritaires :
· Le 21 juin, un camion du contingent tchadien de la Force de la MINUSMA, contenant des réserves d’eau et faisant partie d’un convoi logistique a heurté une mine ou EEI à Tessalit. Deux Casques bleus ont été blessés et par la suite évacués à Kidal. Une équipe de neutralisation des explosifs a été dépêchée sur place.
· Le même jour, des individus armés sur des motos ont intercepté un camion de la MINUSMA qui transportait du carburant pour le camp de la MINUSMA à Douentza. Les assaillants ont fait sortir le chauffeur et son assistant du véhicule, et ont pris leur téléphone portable et sont ensuite partis avec le camion.
· Le 24 juin, un Engin Explosif Improvisé (EEI) a été découvert par les forces armées françaises à Tessalit. Elles en ont informé la Force de la MINUSMA et une équipe de neutralisation d’explosifs a été dépêchée sur place, en coordination avec les forces françaises.
· Le 26 juin dernier, lors d’une patrouille à l’est de la ville de Tombouctou, entre deux bâtiments, les FAMa ont découvert un engin explosif improvisé de 25 kilos dans la zone d’ATT Bougou et Bella Farandi. Alerté, une équipe de la MINUSMA s’est rendue sur place. Après la sécurisation du périmètre par les FDSM et la MINUSMA, l’équipe a procédé au déplacement et à la neutralisation de l’engin, dans un lieu sécurisé qui ne représentait aucun danger pour la population, en dehors de la ville.
· Le 27 juin, trois rockets ont heurté le village d’Aguelhok, sans faire de blessés. Une force d’action rapide de la Force de la MINUSMA a été déployée sur place.
· Sans plus tarder je donne la parole à Madame Joanne Adamson, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général en charge du pilier politique de la MINUSMA. Madame Adamson va nous parler de la nouvelle Résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Mali, la résolution 2480.
Introduction de Madame Joanne Adamson, représentante adjointe spéciale du Secrétaire général au point de presse du jeudi 04 juillet 2019
Mesdames et messieurs,
Chers journalistes,
Bonjour !
Mon intervention va principalement porter sur la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation au Mali. La résolution a été adoptée vendredi dernier à l’unanimité à New York.
Comme vous le savez, dans sa nouvelle résolution 2480 (2019) qui proroge le mandat de la MINUSMA pour un an supplémentaire, le Conseil de sécurité a exprimé des attentes par rapport à la situation au Mali. Nous sommes en train de voir comment nous adapter et discuter avec les parties maliennes. Cette adaptation, cette mutualisation, cette fédération des efforts.
En adoptant à l'unanimité cette résolution au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a prorogé le Mandat de la Mission jusqu'au 30 juin 2020 et maintenu sa priorité stratégique principale consistant à soutenir la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, notamment par le gouvernement et les groupes armés Plateforme et Coordination.
Le Conseil a en outre décidé que la deuxième priorité stratégique était de « faciliter la mise en œuvre d'une stratégie malienne globale visant à protéger les civils, à lutter contre la violence intercommunautaire dans le Centre du Mali.
Dans la résolution, je vais vous donner plusieurs points qui peuvent être considérer comme des objectifs et des tâches. Commençons par la mise en œuvre de l’Accord. Dans la résolution, le Conseil de sécurité :
- Exhorte le Gouvernement malien et les groupes armés que sont la Plateforme et la coalition Coordination (« les parties maliennes ») à continuer d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord en prenant d’urgence des mesures substantielles, constructives et irréversibles, et exhorte également les parties maliennes à signer sans délai une feuille de route révisée assortie d’un calendrier clair, réaliste et contraignant, portant sur un nombre restreint de priorités liées aux principaux piliers de l’Accord ;
- Regrette vivement que la mise en œuvre de plusieurs dispositions de l’Accord évoquées au paragraphe 4 de la résolution 2423 de l’année dernière ne soit pas encore achevée, voire amorcée dans certains cas, malgré ses appels répétés dans ce sens ces derniers mois, rappelle le paragraphe 3 de la résolution 2423 (2018), dans laquelle il a manifesté son intention de répondre au moyen des mesures prévues par la résolution 2374 (2017) dans le cas où les parties ne respecteraient pas les engagements pris dans la Feuille de route adoptée le 22 mars 2018 selon le calendrier établi ;
- Souligne que les personnes ou entités inscrites sur la Liste relative aux sanctions imposées par la résolution 2374 (2017) ne bénéficieront d’aucun appui financier, opérationnel ou logistique de la part des entités des Nations Unies déployées au Mali, et ce jusqu’à leur radiation de la Liste, sans préjudice des dérogations prévues aux paragraphes 2, 5, 6 et 7 de la résolution 2374 (2017) ;
- Exhorte les parties maliennes à prendre immédiatement des dispositions concrètes pour mettre en œuvre les mesures prioritaires suivantes avant la fin du mandat actuel de la MINUSMA c’est-à-dire avant juin prochain : – assurer l’achèvement de la réforme constitutionnelle, y compris les réformes institutionnelles envisagées dans l’Accord, à l’issue d’une consultation sans exclusive à laquelle auront pleinement participé les parties maliennes, l’opposition politique et la société civile; – achever le transfert aux collectivités territoriales des services déconcentrés de l’État, selon leurs domaines de compétence respectifs, achever le transfert de 30 pour cent des ressources de l’État aux autorités locales, en fonction d’un système de distribution équitable, en accordant une attention spéciale aux régions du Nord et adopter, à la suite de consultations en bonne et due forme, une loi portant création d’une police territoriale à l’échelle régionale ;
- Demande à toutes les parties maliennes d’assurer la participation pleine, effective et véritable des femmes aux mécanismes créés dans le cadre de l’Accord pour en appuyer et en suivre la mise en œuvre, notamment en veillant à accroître la représentation des femmes au Comité de suivi de l’Accord, en instaurant un quota de 30 % de femmes dans toutes les fonctions et institutions politiques, comme énoncé dans la législation malienne, et en assurant la réalisation des objectifs liés à l’Accord énoncés dans le troisième plan national adopté par le Mali aux fins de l’application de la résolution 1325 (2000) et prie le Secrétaire général d’accorder une attention particulière à ces points dans ses rapports périodiques sur la MINUSMA .
Pour moi, il y a cinq tâches si vous voulez. Et pour me rappeler de cela, j’utilise les lettres CDDDW. C pour la constitution et la réforme institutionnelle, D pour décentralisation, D pour développement en référence à la zone de développement du Nord et D pour défense et sécurité parce qu’il y a quelque chose dans la résolution sur le redéploiement des Forces maliennes de défense et de sécurité et W (Women) pour moi c’est l’inclusion des femmes, ça peut être F ou W.
J’aimerais revenir sur les deux priorités stratégiques et préciser plusieurs choses sur le Mandat de la MINUSMA. Le mandat reste une mission de stabilisation et dans cette mission de stabilisation, il y a deux grands objectifs comme je l’ai déjà mentionné.
La première priorité stratégique de la MINUSMA comme mentionné plus haut, va rester le soutien à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Pour insister sur la première priorité qui est la mise œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, pour moi, nous devons compléter le travail. Les gens ont pris des engagements, il faut les respecter. Il ne faut se laisser distraire. Je vais insister davantage sur les 5 tâches ou objectifs si je peux m’exprimer ainsi pour résumer les différents éléments que je viens de mentionner plus haut. Il y a la réforme constitutionnelle, le redéploiement des forces armées maliennes après une formation des ex-combattants ; il y a la mise en œuvre du programme de développement dans le Nord ; il y a ce qui va soutenir la décentralisation dans le pays, c’est-à-dire, donner aux collectivités les fonds qu’il faut. Et finalement il y a un appel à une meilleure représentation des femmes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et de réconciliation. Nous allons continuer à travailler avec les parties signataires et il faut accélérer en attendant une nouvelle feuille de route et nous sommes à l’attente de cela.
Je vais passer à une nouveauté dans la résolution. Ce qui est nouveau est que la deuxième priorité qui concerne le Centre serait de venir en appui au Gouvernement et au peuple malien. Il y a aussi beaucoup de références à la protection des civils, protection des femmes, protection des enfants et il y a un appel à combattre l’impunité. Pour moi, c’est comme un fil conducteur qui est partout dans la résolution, tout ce qui est protection et droit de l’homme.
En revenant à la question du Centre, le rôle de la MINUSMA serait de venir en appui à une approche, à une stratégie, à des actions maliennes. C’est-à-dire que nous ne pouvons pas nous substituer à l’Etat et au peuple malien. Je crois que cette résolution va nous donner une impulsion pour mieux faire, pour agir peut-être plus vite, à nous permettre de nous adapter et voir si nous avons des effectifs dans un endroit particulier au Mali et nous aurons besoin de nous renforcer dans le Centre. Je dois aussi préciser que le Conseil de sécurité ne nous donne pas plus d’effectifs. Nous allons rester avec près de 15 000 personnes en uniforme dont quelques 13 000 militaires et le reste des policiers. C’est là où on devrait s’adapter pour maitriser les attentes. On a les mêmes effectifs et on doit faire plus avec. Cela renforce l’importance de mutualiser nos efforts, les efforts de tous les partenaires comme Barkhane, le G5 Sahel et bien sûr les Forces sécurité et défense maliennes. Nous avons aussi un nouveau budget qui vient juste d’être adopté et là aussi, nous n’avons pas plus de ressources. Nous avons un peu plus moins que l’on demandait à l’Assemblée générale. Mais nous devons prioriser et adapter. Dans le langage sur le Centre, je précise que le Conseil de sécurité a parlé d’un axe politique du gouvernement malien. C’est-à-dire, le centre de la Stratégie doit être basé sur la politique. Ce qui va de même avec la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, c’est pourquoi on parle souvent de la primauté du politique dans notre travail. C’est la politique qui est au centre, soutenue par les autres volets, c’est-à-dire le développement, la sécurité, justice, etc. la politique reste donc au centre de l’approche.
Le Conseil de sécurité engage la MINUSMA à poursuivre les efforts visant à faciliter le rétablissement de la présence et de l’autorité de l’État ainsi que des services sociaux de base dans le centre du Mali, notamment en aidant les autorités maliennes à atténuer les tensions intercommunautaires, à redéployer les Forces de défense et de sécurité maliennes, à assurer une protection efficace, dynamique et intégrée des civils et à lutter contre l’impunité, et engage également la Mission à renforcer ses activités de communication pour souligner le rôle des autorités maliennes et les responsabilités qui leur incombent en matière de protection des civils, tout en sensibilisant le grand public à son rôle et à ses limitations à elle. Je viens de rappeler que nous aurons les mêmes moyens en termes d’effectifs mais budgétaires.
- La résolution 2480 demande également au Secrétaire général de mener dans six mois c’est-à-dire en fin décembre, une « évaluation approfondie de la situation dans le Nord et le Centre du Mali et de la configuration de la Mission en ce qui concerne la mise en œuvre de sa priorité principale et de sa deuxième priorité stratégique » notamment la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et notre soutien à une stratégie malienne pour stabiliser le Centre.
 
Questions / Réponses
Moumine Sindebou, Studio Tamani : le renouvellement de ce Mandat intervient au moment où les violences intercommunautaires s’accentuent au centre du Mali. Concrètement, quel rôle la MINUSMA va jouer pour rétablir la paix dans cette zone ?
Comme deuxième question, où en sommes-nous exactement avec le processus DDR ? au Nord, les populations attendent toujours, il y a les armes qui circulent et c’est l’insécurité assurée pour ces populations. La preuve en est que pour quitter Gao pour Bamako, il faut passer par le Niger.
Avant on ne parlait que du Nord, aujourd’hui c’est le Centre qui effraie le plus, est-ce que c’est une stratégie pour les Forces étrangères pour se maintenir sur le territoire malien ?
Joanne Adamson :
Pour revenir sur la question du Centre, je dirais que notre action sera basée sur le soutien à un axe politique du gouvernement et de la population malienne. D’un point de vu plus pratique, je crois en ayant visité Mopti la semaine dernière, il y a plusieurs volets que l’on doit regarder. Il y a le volet politique. Dans celui-ci, nous voyons qu’il y a des activités en cours, des tentatives de réconciliations parmi les acteurs communautaires et politiques. Pour ça, nous soutenons tous les efforts qui peuvent faire arrêter la violence.
Le deuxième volet c’est la sécurité et là, nous avons déjà envoyé plus d’effectifs dans le Centre avec l’objectif de renforcer la protection des civils. C’est encore un effort mutualisé avec les FAMa et nous voulons à ce stade aussi, voir quelle sera la stratégie des autorités maliennes pour le centre et mutualiser nos efforts. Faire une planification approfondie avec les Forces maliennes.
Par rapport à la question de développement de l’humanitaire, vous avez dû voir le communiqué publié par mon homologue Madame Mbaranga Gasarabwe qui est la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général, chargée du volet humanitaire, dans lequel elle dit qu’il y a déjà des planifications dès cette semaine pour livrer des semences aux agriculteurs pour leur permettre d’aménager leur champ. C’est aussi un volet. Là il y a toute une équipe pays des agences, fonds et programmes des Nations Unies qui s’occupe de ce volet. Au niveau du Système des Nations Unies, il y a une division du travail si vous voulez. Mais ce volet il y a un volet humanitaire est déjà en cours pour fournir l’assistance sur le terrain mais aussi alerter qu’on risque d’avoir une crise alimentaire. Pour nous ce sont des alertes. C’est aussi demander aux bailleurs de fonds de nous mettre à disposition les fonds qui sont demandés pour répondre aux besoins et aux attentes sur ce volet humanitaire. Nous avons commencé la lutte contre l’impunité et pour cela, nous sommes en partenariat avec le Procureur et la Police pour pouvoir faire des enquêtes sur les massacres qui ont été perpétrés dans le Centre. Je ne dois pas citer tous les noms, Koulongo Peul, Ogossagou, Sobane et autres. Dans notre stratégie, il y a un appel à voir l’importance de combattre l’impunité, pour rendre la justice, cela pourrait être un outil de dissuasion pour les gens de poser d’autres actes. La communication est très importante pour nous. Dans la résolution on nous a demandé de faire plus de communication pour expliquer notre mandat avec nos partenaires du Gouvernement mais aussi les autres acteurs. Les mots peuvent faire un effet. Les mots qui appellent à la violence peuvent également avoir un effet sur le terrain. Nous lançons un appel pour que les gens réfléchissent vraiment sur l’impact des mots. On peut apaiser la situation ce que nous souhaitons, on peut enflammer la situation. Je crois que nous devons tous avec les collègues de la presse mais nos collègues sur le terrain et dans le Gouvernement, réfléchir aux mots, avoir un plan pour utiliser les mots d’une façon à apaiser la situation.
Où en sommes-nous avec le DDR ? comme a mentionné Madame Dessables, nous sommes en train de donner un appui aux Maliens, aux signataires de l’Accord, pour faire venir dans le Sud un grand nombre d’ex-combattants pour faire leur formation pour la réinsertion au sein de FAMa avec l’objectif d’un redéploiement des Forces de sécurité et de défenses maliennes dans le Nord. Je sais que la population a beaucoup de craintes, des attentes. La MINUSMA à travers son mandat de protection des civils est toujours présente sur le terrain dans les grandes villes et ailleurs dans le Nord. Nous allons continuer avec ça dans le nouveau mandat mais la solution c’est aussi le redéploiement des Forces maliennes, que ce soit militaires ou les services de base. C’est pourquoi j’ai mentionné la décentralisation.
La troisième question c’est si on regarde le Centre est ce qu’on va oublier le Nord ? Non. De ce que j’ai dit déjà, il y a des engagements qui ont été pris. Nous avons un accord, nous attendons la nouvelle feuille de route, nous voulons voir le plan, le plan d’action avec quel délai. Nous avons déjà l’ordre du jour si vous voulez. Par rapport à la mise en œuvre de l’Accord, on doit finir le travail qu’on a commencé. Dans cette nouvelle résolution, il y a un paragraphe qui dit que notre Commandant de la Force et le Représentant spécial du Secrétaire général ont la possibilité de prendre des effectifs militaires ou civils à les faire bouger de façon à avoir un plus grand appui au Centre. Ça c’est une décision qui peut être prise par le leadership de la MINUSMA, mais je veux vraiment souligner que ce nouveau Mandat n’est pas une raison pour se distraire de ce qui reste à faire dans le Nord. Ça c’est pour les parties signataires de l’Accord qui doivent faire des avancées avec nous en soutien.
Yaya Kanitao, Journal l’Indépendant :
Ma question porte toujours sur la question du Centre particulièrement dans la région de Mopti, Koro, Bankass et Bandiagara dont vous avez parlez dans vos explications, une guerre intercommunautaire ; qu’est-ce qui vous prouve réellement que la guerre au Centre est une guerre intercommunautaire ?
Madi Kebe, Journal le Jour :
Je reviens sur l’Accord pour la paix et la réconciliation, quels sont les blocages par rapport à sa mise en œuvre ?
Par rapport au MOC, peut-on savoir combien d’éléments ont été identifiés ? où en est-on avec leur formation et leur redéploiement, est ce que ça progresse comme on le souhaite ?
Au Centre, vous avez expliquez que le Conseil de sécurité estime que la solution doit être politique, mais comment atténuer les tensions communautaires sans pour autant passer par une offensive plus robuste, parce que nous savons que le problème au Centre du Mali n’est pas entre les dogons et les peuls ?
Il y a en tout cas une main invisible. Quelles sont les dispositions au niveau de la MINUSMA que vous comptez entreprendre pour atténuer les souffrances de la population.
Joanne Adamson :
Pourquoi peut-on qualifier de guerre entre communautés ce qui se passe dans le Centre ? Je ne le pense pas comme ça que ce soit une guerre entre communautés. Ce que je constate est quand nous avons fait nos enquêtes sur ce qui se passait dans les massacres, nous avons constaté qu’il y a eu des villages où la majorité de la population appartenait à une certaine communauté. Mais je reste dans les faits. À un certain moment, on peut constater que les violences ciblaient peut-être des communautés, donc on dit qu’il y a un élément ethnique dedans. Quand j’ai été sur le terrain la semaine dernière, j’ai vu des représentants des communautés peuls et dogons et les deux m’ont dit, bien sûr que ça a commencé par une instrumentalisation du conflit, il y a eu des gens qui ont poussé les communautés les unes contre les autres mais avec ce qu’on voit maintenant qui est un cercle vicieux, on voit qu’il y a un effet, même si ça a commencé quelque part. Maintenant le fait est que les deux communautés sont ciblées et qu’il y a des actions en réaction peut être. Il n’y avait pas de doute qu’il y avait cet aspect où les communautés ethniques étaient visées ou ciblées. Voilà comment je réponds à la question. Je parle des faits qui se sont déroulés et je ne veux pas restée trop dans ce débat pour caractériser la guerre. Il faut passer à l’action pour apaiser la situation. Et avec cela, il y aura besoin de toutes les forces vives que ce soit à Bamako ou dans le Centre. Que les forces vives se disent, nous pouvons mettre fin à cette violence. C’est ce qui est le plus important pour moi. Mais en répondant à cette question, on doit discuter avec les représentants de plusieurs communautés. Si vous voulez voir les résultats de nos enquêtes, nous avons fait des rapports sur les massacres, vous pouvez voir comment nous mettons les faits. Je ne veux pas m’attarder sur ce débat car il est académique. Je veux voir comment on peut passer à l’action.
Pour notre collègue du journal le jour, ce qui se passe au niveau du MOC, dans la résolution qui vient de terminer on nous a demandé le transfert de plus de 1000 effectifs des MOC du Nord vers le Sud pour une formation et la réintégration. Nous n’avons pas encore atteint le nombre de mille mais nous sommes proches de ce chiffre. Il y a aussi eu la réinsertion des ex-déserteurs je crois qui est autre chose à part mais le Momentum est là. On a organisé beaucoup de vols du Nord vers le Sud et on est en train de discuter avec les parties s’il y a un blocus particulier. On est en train de travailler avec les autorités maliennes sur comment trouver la solution. Dans la nouvelle résolution par contre, nous sommes appelés à faire la réintégration de 3000 effectifs dans les forces. Voilà les chiffres. On travaillait avec 1000, nous nous approchons de ce chiffre, mais dans la nouvelle résolution, avant fin juin de l’année prochaine, ils demandent 3000 pour la réinsertion. Quand vous parler de blocage, bien sûr, on doit avoir un consensus politique sur ce que j’appelle le RSS, la réforme du secteur de la sécurité. Là on a la vision pour les forces régaliennes de la nation. Je crois que ça reste un travail à faire avec toutes les parties signataires. Dans la nouvelle feuille de route, nous attendons quelque chose sur cela.
Sur la question comment réduire les tensions, j’ai déjà parlé des différents volets. Pour moi le plus important à ce niveau c’est la politique et quand je parle de politique, il s’agit de la réconciliation, de la réduction des tensions, du dialogue politique.
Si vous allez sur le terrain, la plus grande question de la population, c’est : « qui va me protéger ? » la sécurité c’est le deuxième volet.
Le troisième volet c’est l’humanitaire. Je crois que si on donne un appui, de l’espoir à la population de rester sur place de pouvoir manger, d’accéder aux services de santé, etc. Cela devrait apaiser la situation. Ces trois choses vont ensembles. Ce n’est pas seulement la sécurité, ce n’est pas seulement la politique, ces choses-là vont ensembles. Ce doit être dans une stratégie, un plan intégré.
Moumine Sindébou, Studio Tamani :
Est-ce qu’il y aura plus d’effectifs de la MINUSMA au centre du pays ?
Joanne Adamson :
Ce que je peux dire déjà est que nous sommes actuellement à l’étude de la nouvelle résolution. Nous savons que l’enveloppe globale sera la même. C’est-à-dire 15 000 effectifs. 13 000 militaires et 2000 policiers. C’est à notre Commandant de la Force, notre Commissaire de Police et le Représentant spécial du Secrétaire général de très rapidement faire l’évaluation de cette résolution et de voir est ce qu’on doit s’adapter avec une présence plus accrue ici, par là. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui quels sont les chiffres. De toutes les façons, on ne va pas préciser les chiffres exacts. Parce que quand on fait une campagne et on a un ennemi, on ne donne pas tous les détails d’où sont nos effectifs. Ce n’est pas un secret mais c’est une approche logique. On ne veut pas donner à l’ennemi tous les détails qu’il cherche. Ce que je peux dire déjà, est que nous avons créé un nouveau Quartier général dans le Centre. Avant la fin du mois passé, les opérations dans le Centre étaient dirigées de notre Quartier général à Tombouctou. Il y aura un Commandant dédié à ce secteur et ce sera à lui de faire ses recommandations au leadership ici à Bamako pour dire « voilà j’ai besoin de faire bouger les effectifs ». Pour le moment je dirais que c’est un travail que nous sommes en train de faire. Mais la création d’un Quartier général peut déjà vous donner le signal que nous allons plus concentrer notre planification stratégique dans le Centre.
Jacques Coulibaly, les Echos :
Compte tenu de la situation actuelle au centre du Pays. Qu’est-ce que le nouveau Secteur de la MINUSMA va apporter aux populations ? Par curiosité, j’aimerais connaitre le nouveau fonds alloué la MINUSMA.
Joanne Adamson :
Votre question rejoint un peu celle de votre collègue de Studio Tamani. Ce qui est important c’est de mutualiser les efforts dans le domaine de la sécurité. Bien sûr comme je dis, il y a la Forces de la MINUSMA, les FDSM (Force de défense et de sécurité du Mali), il y a le G5 Sahel, il y a Barkhane. Il est très important qu’il n’y ait pas de substitution. Ce n’est pas aux Nations Unies de se substituer. Ce que nous attendons c’est de voir la stratégie, la disposition des forces maliennes, et après nous nous viendrons en appui. D’un point de vue pratique, c’est une coordination entre le Commandant de notre Force et le Commissaire de Police et le CMGA et ses effectifs pour voir qui fait quoi dans la région ? Si je peux parler des actions déjà menées, il y a eu des actions de dissuasion. On peut parfois envoyer un avion à survoler le terrain pour dire nous sommes là. Quand on nous envoie des alertes sur des attaques dans des villages, on peut se mettre en route très rapidement, on peut prendre en charge les gens. Je veux souligner que c’est en partenariat avec les Forces maliennes. Ce n’est pas une nouvelle approche ou on est là que les seuls garants de la sécurité. Ce n’est pas ce qui est prévu. Parfois quand je vois dans les rapports, pourquoi la MINUSMA ne fait X, Y ? comme si la MINUSMA est le premier. Dans la politique des Nations Unies, c’est venir en appui à la Nation souveraine. Je crois que c’est important de clarifier cela dans les attentes, parce que nous pouvons dire est ce qu’on doit transférer des effectifs d’ici par-là ? Ça doit être dans un partenariat avec les Maliens. J’aimerais que vous posiez la même question au ministre de la sécurité et de la défense, au CMGA. Ce sera bien de voir comment on peut mutualiser et fédérer les efforts. Et le territoire est vaste. Je ne dois pas vous dire combien le Mali est vaste et avec les effectifs qu’on a. Et pourquoi aussi les outils de dissuasion ? ce n’est pas seulement la présence physique. C’est la réconciliation entre les communautés, c’est la lutte contre l’impunité qui montre qu’on ne peut pas faire des actes comme ça sans être puni. Il y a plusieurs outils dans la protection des civils. C’est le cadre politique, c’est le cadre judiciaire et la protection physique. Il ne faut pas oublier un de ces volets. Ça va de pair.
Fin