POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA du 12 SEPTEMBRE 2019

13 septembre 2019

POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA du 12 SEPTEMBRE 2019

Porte-parole : Myriam Dessables

Bonjour Mesdames et messieurs,

Bonjour aux auditeurs et auditrices de Mikado FM qui nous écoutent et merci pour votre fidélité à nos ondes.

Bienvenue au point de presse de la MINUSMA. Aujourd’hui, notre invité est M. Samba Tall, Directeur de la Section Réforme du secteur de la sécurité / Désarmement, Démobilisation, Réinsertion (RSS/DDR) de la MINUSMA. M. Tall présentera l’ampleur de l’appui de la MINUSMA à la RSS notamment le processus de DDR ainsi que l’intégration des ex-combattants des groupes armes aux Forces de défense et de sécurité maliennes.

Au préalable, je ferai le point sur les activités de la MINUSMA au cours des deux dernières semaines.

Direction de la Mission

  • Ouverture des ateliers de validation des termes de référence du Dialogue politique inclusif. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Mahamat Saleh Annadif, accueille avec satisfaction la tenue des premiers ateliers de validation des termes de référence du Dialogue politique inclusif. Il encourage toutes les parties maliennes à s’investir dans cette échéance politique importante afin de trouver des solutions consensuelles sur les réformes politiques et institutionnelles essentielles et avoir une idée claire du chemin qui reste à parcourir. La MINUSMA réitère son entière disponibilité à accompagner et à appuyer la tenue de ce dialogue axé sur la réconciliation et la cohésion sociale avec toutes les parties prenantes et entre elles.
  • Lutte contre les EEI. Le 3 septembre, un bus civil reliant Douentza à Gao, avec 66 passagers à son bord a heurté un engin explosif improvisé (EEI) à environ 32 km au nord-est de Douentza. L'incident a fait près de 15 morts et environ 30 blessés. La MINUSMA a facilité l'évacuation médicale vers Sévaré. Le Chef de la MINUSMA présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. « Ces méthodes d’une extrême lâcheté ne nous contraindront jamais à baisser les bras. Nous ne ménagerons aucun effort et userons de tous les moyens pour accompagner le Mali dans la mise en œuvre effective de l’Accord pour la paix et la réconciliation ainsi que dans la pacification des régions les plus affectées par la crise sécuritaire » a indiqué M. Annadif.
  • Le 9 septembre, le Représentant spécial du Secrétaire général Annadif a rencontré le Conseiller spécial pour la prévention du génocide, M. Adama Dieng, qui est au Mali à l'occasion du Dialogue régional pour la protection au Sahel. Le Représentant spécial du Secrétaire général a noté l'importance du moment choisi pour la visite de M. Dieng au Mali, compte tenu de la violence intercommunautaire dans le Centre. Le Conseiller spécial, pour sa part, est convenu de la gravité de la situation au Centre avec la possibilité d’une détérioration sans un dialogue permanent. Il a expliqué son intention de rencontrer diverses parties prenantes maliennes au cours de sa visite dans le cadre des efforts de bons offices visant à calmer la situation et à trouver des solutions.
  • Depuis 2013, la MINUSMA a mis en place un vaste programme de renforcement des capacités en appui aux autorités nationales afin de répondre à la menace grandissante des risques explosifs au Mali. C’est dans ce cadre que 15 éléments des forces de défense et sécurité maliennes sont en train de suivre une formation de huit semaines sur la Neutralisation, Enlèvement, Destruction des Explosifs (NEDEX) au Centre de Perfectionnement aux Actions post- conflit de Déminage et de Dépollution (CPADD), au Benin. Le premier niveau de cette formation avait déjà été complété au Mali. Ces opérateurs devront ensuite intégrer les groupes régionaux du Groupement tactique interarmes (GTIA) des Forces armées maliennes afin de sécuriser les régions Centre et Nord du Mali, contribuant ainsi à la protection des populations civiles.
  • Grace au programme de formation de formateurs de la MINUSMA et la construction d’un centre de formation spécialisé à Bamako, les formations NEDEX niveau 1, permettant aux opérateurs de détecter et détruire sur place la munition localisée, sont désormais délivrées par les autorités maliennes avec des instructeurs nationaux. Cette formation s’inscrit dans les priorités stratégiques de la MINUSMA, à savoir l’appui pour la stabilisation et le rétablissement de l’autorité de l’Etat ; le renforcement des capacités pour maintenir la sécurité dans le centre et le nord du Mali ; et la protection des civils.
  • Le Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général de division Dennis Gyllenspore, s’est rendu les 2 et 3 septembre 2019 au Benin et au Togo où il y a respectivement rencontré les chefs d'État-Major général des armées. Les entretiens ont porté sur les contributions des Forces armées togolaises et béninoises à la mise en œuvre du mandat de la Mission. La situation sécuritaire au Mali et l’action de la Force de la Mission ont également été évoquées. Le General Gyllenspore a ensuite participé au Ghana a un séminaire sur le thème « Operations de paix dans le contexte de l’extrémisme violent en Afrique » organisé par le Centre international Kofi Annan de formation au maintien de la paix.

Droit de l’Homme et Protection

  • Du 24 au 30 août 2019, la MINUSMA a enregistré 11 incidents de sécurité qui ont eu des répercussions négatives sur la situation des droits de l'homme et la protection des personnes. Au cours de cette période, la MINUSMA a organisé trois sessions de sensibilisation à Gao sur les droits de l'homme et le droit international humanitaire pour 15 éléments de la Garde nationale, 19 agents pénitentiaires et 12 représentants des autorités locales. Les 28 et 29 août, pour 60 membres du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) ont bénéficié dans le cadre de leur formation militaire à Koulikoro sur les aspects essentiels des droits de l'homme, du droit international humanitaire, de la protection de l'enfance et leur application pratique au Mali.

Appui aux communautés

  • La MINUSMA a donné accès à la population de Tessalit aux hôpitaux de la MINUSMA pour consultation et traitement, suite aux graves inondations qui ont affecté la ville.
  • A la demande du Maire d'Ansongo, l’action rapide de l'unité du génie du bataillon nigérien a permis de réparer un pilier électrique endommagé par des pluies. Cela posait un risque sérieux pour la population et leurs biens y compris une rupture de courant pendant plusieurs semaines.

Force et Police

  • Conformément à son mandat, du 1er au 12 septembre 2019, la composante de police de la MINUSMA (UNPOL) a accompli dans toutes les régions ainsi que dans le district de Bamako, ses missions relatives à la protection des populations civiles, au développement et au renforcement des capacités des Forces de sécurité maliennes.
  • Ainsi, à Sévaré, 32 éléments des Forces de sécurité maliennes ont bénéficié d’une formation sur la prévention et la prévision des incendies. L’objectif était de renforcer leurs capacités opérationnelles en la matière. De juillet à septembre 2019, 1 225 éléments des Forces de sécurité maliennes dont 120 femmes ont bénéficié de programmes de renforcement des capacités initiés par UNPOL.
  • Toujours dans le cadre du renforcement des capacités, des Forces de sécurité maliennes, UNPOL lance aujourd’hui, 12 septembre, le projet de construction de trois salles de cours à l’Ecole nationale de Police de Bamako.
  • Du 25 août au 8 septembre 2019, 189 patrouilles conjointes avec les Forces de sécurité maliennes et 306 patrouilles pédestres ont été réalisées dans le District de Bamako et dans les régions. A Tombouctou par exemple, le 31 aout au cours d’une patrouille de sécurisation, UNPOL a sensibilisé 100 femmes du quartier Bella Farandi à la lutte contre les violences basées sur le genre.
  • Après 11 mois de service dans la région de Mopti, les Casques bleus togolais de la MINUSMA ont conduit 600 patrouilles de longue portée et 1 045 patrouilles de proximité. Un seul objectif : la protection de la population civile. 139 membres de l’Unité de police constituée du Togo, dont 12 femmes, ainsi que 5 femmes sur les 27 officiers de police individuels venant de 13 différents pays ont reçu, le 4 septembre 2019, la médaille des Nations unies en reconnaissance de services méritoires rendus en faveur de la paix au Mali.
  • De même, 139 éléments de l’Unité de police constituée du Bangladesh dont 23 femmes, ont été décorés de la médaille des Nations unies pour services rendus en faveur de la paix, le 7 septembre 2019 au Quartier général de la MINUSMA à Bamako. Déployés depuis le 4 octobre 2018, ils ont effectué plus d’un millier de patrouilles à Bamako dont 475 conjointement avec les Forces de sécurité maliennes. Ils ont également réalisé 135 escortes tout en s’acquittant de leur mission de protection du personnel et des installations des Nations unies.
  • Pour sa part, la Force a mené ces deux dernières semaines sur l’ensemble de sa zone d’opération, 1 514 patrouilles ainsi que 82 escortes intégrant les piliers civils et les autorités de la MINUSMA.

Présentation de M. Samba Tall

Directeur de la Section Réforme du secteur de la sécurité / Désarmement, Démobilisation, Réinsertion (RSS/DDR) de la MINUSMA

Processus de DDR et intégration des ex-combattants des groupes armes aux Forces de défense et de sécurité maliennes.

Mesdames et messieurs bonjour,

Membres de la presse nationale et internationale, c’est toujours un plaisir pour nous de vous recevoir à la MINUSMA pour vous faire périodiquement le point de la Réforme du secteur de la sécurité et du DDR au Mali.

Slide 1 - Missions prioritaires de la MINUSMA

Comme vous le savez, l’une des missions prioritaires de la MINUSMA, c’est de soutenir la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, notamment la Réforme du secteur de la sécurité dans ses quatre volets principaux.

Le premier volet est le cantonnement et le DDR des ex-combattants. C’est un programme que la MINUSMA appuie depuis 2013-2014. Aujourd’hui, il y a déjà 8 sites de cantonnement qui ont été construits et équipés pour un montant de 15 millions de dollars américains. Ils sont prêts à accueillir tous les combattants qui ont été enregistrés.

Le second volet est le soutien au Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) ainsi que l’intégration des ex-combattants des mouvements signataires et de certains mouvements non-signataires dans les services de l’Etat et particulièrement dans les Forces de défense et de sécurité. A ce titre, 3 camps du MOC ont été réhabilités depuis 2016. Ce sont d’anciennes casernes des Forces armées maliennes pour un montant de 3,5 millions de dollars et les 3 unités du MOC ont été activées à l’époque.

Le troisième axe est la gouvernance du secteur de sécurité, tout ce qui touche à l’inspection interne et à l’audit des forces de sécurité à savoir le ministère de la Défense, les Forces armées, l’armée de terre, l’armée de l’air, ensuite au niveau du ministère de la sécurité, l’inspectorat du ministère de la sécurité et de la protection civile et les différents inspectorats de la police et de la gendarmerie, de la garde nationale et de la protection civile.

Le troisième axe est la mise en œuvre des stratégies et politiques nationales qui ont déjà été élaborées. Il y a une Politique nationale de Réforme du secteur de la sécurité, une politique nationale de DDR et d’intégration, la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent, la gestion des frontières, la loi de programmation militaire 2014-2019 et la loi de programmation de la sécurité intérieure 2015-2020.

La MINUSMA a soutenu les différents ministères concernés dans l’élaboration de toutes ces stratégies en donnant une expertise dans certains domaines, en fournissant les moyens logistiques pour l’élaboration de toutes ces politiques nationales et aussi certaines capacités financières pour mener à bien cette tâche.

A la date d’aujourd’hui, toutes ces stratégies nationales ont un plan d’action pluriannuel qui est en train d’être mis en œuvre avec aussi bien le soutien de la MINUSMA que des autres agences spécialisées des Nations Unies et d’autres bailleurs bilatéraux et multilatéraux.

Slide 2 - RSS-DDR

Donc, tel que formulé dans l’Accord pour la paix et la réconciliation, la MINUSMA soutient les parties dans la Réforme du secteur de sécurité qui englobe le DDR et l’intégration. Il s’agit de restaurer l’état malien comme unique détenteur légitime de la force armée dans ce pays. Comme le savez, il y a des mouvements signataires de l’accord de paix et des mouvements non signataires mais qui adhèrent à l’Accord de paix et beaucoup de milices d’auto-défense. Tous ces gens, il faut les désarmer et les cantonner et en intégrer certains dans les services de l’Etat.

Ensuite, il faut établir des institutions de sécurité efficaces, protégeant les populations, soutenables par le budget de l’Etat, redevables devant les autorités démocratiquement lues et sous bonne gouvernance. Ce sont les phases RSS. Les phases RSS et DDR sont tantôt simultanées, tantôt successives mais c’est le même processus global qui est là.

Slide 3 - Processus global de Cantonnement-DDR-Integration

Pour vous donner une idée de ce qu’est le processus cantonnement-DDR et intégration, dans la colonne de gauche, il y a les choses qui devait être faite avant le cantonnement, pratiquement, toutes sont faites aujourd’hui. Les parties signataires sont d’accord sur certaines choses. Le cantonnement effectif des combattants n’a pas encore commencé. Le désarmement et la démobilisation ont été faits pour les éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC). Dans l’Accord de paix, le MOC est un mécanisme tripartite entre le Gouvernement, la CMA et la Plateforme. S’y sont ajoutés plus tard des mouvements non-signataires mais qui adhèrent à l’Accord de paix. Trois unités ont été constituées à Gao, Tombouctou et Kidal. Il se trouve qu’il y avait quelques difficultés dans le fonctionnement du MOC à l’époque parce que c’étaient des gens qui appartenaient aux mouvements signataires mais administrés par les Forces armées maliennes. C’était un schéma qui ne permettait pas d’être efficace. A partir de 2018, en accord avec toutes les parties signataires, il a été décidé de les intégrer dans les forces armées maliennes pour leur permettre de continuer à remplir les taches de l’Accord de paix.

Ces éléments du MOC ont été démobilisés et intégrés. Une fois cette partie faite, il faut penser à la réinsertion économique des combattants tout en poursuivant la Réforme du secteur de la sécurité. Ou en est ont aujourd’hui ? Quel est le statut actuel de la RSS - DDR ? Nous appuyons l’établissement et le fonctionnement effectif de la Commission nationale. Dans un but d’appropriation nationale, la mise en œuvre de l’Accord de paix est faite par les maliens et pour les Maliens. Toutes les parties signataires en font parties et le maitre d’œuvre est le Gouvernement. C’est ainsi qu’a été libellé l’Accord de paix.

Slide 4 - Statut actuel de la RSS-DDR

Qu’est-ce qui a été fait à ce jour ? Toutes les commissions nationales, qui je le précise sont toutes tripartites (gouvernement, mouvements signataires, société civile), ont été mise en place. Le Conseil national de la Réforme du secteur de la sécurité est présidé par le Premier ministre. Le Commissariat à la Réforme du secteur de la sécurité est son bras exécutif. Nous avons aussi la Commission nationale de DDR et à côté, la Commission d’intégration. Ensuite, il y a un cadre tripartite de concertation qui lui est présidé par le ministre de la Réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Tous ces organes ont été mis en place avec le soutien de la MINUSMA dans les trois volets : en expertise, en soutien logistique et financier pour leur fonctionnement effectif. A la date d’aujourd’hui, toutes ces commissions fonctionnent et comprennent les membres des parties signataires. Toutes les décisions y sont prises par consensus. Il y a donc un schéma national pour mettre en œuvre les provisions défense et sécurité de l’Accord de paix. En second lieux, il y a eu des critères d’éligibilité pour le DDR et l’intégration qui ont été adoptés et signés par toutes les parties depuis octobre 2015. Entre 2018 et 2019, la MINUSMA a soutenu la Commission nationale de DDR et la Commission d’intégration pour le pré-enregistrèrent de tous les combattants. Les mouvements armés ont donné de gens qui prétendent être affiliés à ces mouvements. Il y a un total de 74 000 femmes et hommes qui disent qu’ils sont affiliés aux mouvements d’une manière ou d’une autre. La particularité est que parmi ces 74 000, il y en a 26 000 qui disposent d’armes. Les critères universels pour le DDR et qui sont repris dans le mode opératoire dont j’ai parlé, qui a été signé en octobre 2015 dit que pour être éligible aux programmes de DDR et d’intégration, il faut être affilié aux mouvements signataires, avoir une arme en état de fonctionnement ou bien faire partie de l’équipage d’une arme collective. Il n’y a que 26 000 combattants parmi les 74 000 qui prétendent faire partie des mouvements qui disposent de ces armes. Il a été arrêté que les 26 000 qui remplissent les critères passeront par un processus. Ils seront soit intégrés soit envoyés à la réinsertion économique. Le restant sera envoyé dans des projets de réduction de la violence communautaire. C’est pour dire que personne ne sera laissé en rade. A ce jour, nous avons commencé par les ex-combattants du MOC. A ce jour, 1 006 d’entre eux ont été désarmés, démobilisés et intégrés dans l’armée et la garde nationale. Je précise que le DDR est un préalable légal mis par l’Accord de paix. Personne ne peut être intégré dans les forces de défense et de sécurité ou dans les autres services de l’Etat si au préalable, il n’est pas passé par la phase DDR. Donc, il y en a 1 006 qui le sont aujourd’hui. Il y a 353 qui sont actuellement dans les centres de formation. Ils sont intégrés et vont être effectivement redéployés vers la fin du mois d’octobre. Ensuite on continuera avec les autres selon un calendrier qui est en train d’être fait par les deux commissions nationales, celle de DDR et celle d’intégration.

En parallèle, on a déjà l’ouverture des programmes de Réinsertion socio-économique et de Reduction des violences communautaires dans les régions Nord et Centre pour tous les non-éligibles à l’intégration dans les services de l’Etat qu’ils soient civils ou militaires. Il y a les inaptes médicaux. Quand il a fallu intégrer les éléments du MOC, il y avait des gens qui médicalement n’étaient pas aptes pour aller dans l’armée. Ils sont immédiatement réorientés vers la réinsertion économique pilotée par la Commission nationale de DDR. Il y a des gens qui ont déjà exprimé le vœu de ne pas rejoindre les services de l’Etat. Ils veulent aller dans la vie civile dans la réinsertion socio-économique au sein de leur communauté. Il y a aussi tous ceux qui sont non-détenteurs d’arme qui ont été pré-enregistrés ainsi que les milices d’auto-défense surtout dans le Centre. Dans le Centre, les milices d’auto-défense ne feront pas l’objet d’un DDR. Ils seront pris en charge par le programme de réduction des violences communautaires et par le programme de réinsertion socio-économique qui s’appelle le PREC, le Programme de réinsertion des ex-combattants, piloté par le CNDDR. Sur le programme de réduction des violences communautaires, depuis 2013, la MINUSMA consacre 3 millions de dollars américains par an à la Commission nationale de DDR et la Commission d’intégration. La Banque mondiale a déjà mis 7 millions de dollars et il y a d’autres partenaires bilatéraux et multilatéraux qui sont prêts à appuyer ce processus une fois qu’il aura effectivement démarré. Qu’est-il prévu dans l’immédiat ? Il est prévu de poursuivre l’intégration d’autres éléments du MOC qui étaient retardataires d’ici la fin du mois. Ensuite, il y a une campagne d’enregistrement biométrique. Les 74 000 éléments dont j’ai parlé se sont déclarés membres des mouvements maintenant, ils doivent être enregistrés biométriquement et leur état de combattant vérifié et confirmé. Cette campagne s’étendra d’octobre à décembre 2019. Les équipes de la CNDDR et de la Commission d’intégration seront sur le terrain à Gao, Mopti, Tombouctou, Ménaka et Kidal avec le soutien de la MINUSMA pour procéder à l’enregistrement biométrique de toutes ces personnes et des armes pour ceux qui en disposent. Ensuite, l’intégration et la réinsertion socio-économique des autres combattants se fera de manière graduelle à partir d’octobre 2019 pour ceux qui sont inaptes et ceux qui sont volontaires et se poursuivra au courant de l’année 2020 pilotée par les commissions nationales et soutenus par la MINUSMA. Nous sommes en train de le budgétiser, c’est dans l’ordre de 25 à 30 millions de dollars américains qui seront nécessaires pour mener à bien tous ces programmes. La MINUSMA est disposée avec les jours agences ainsi que d’autres bailleurs.

Slides 5, 6, 7 et 8

Il convient de préciser que jusque-là, l’appui de la MINUSMA a été déterminant dans la mise en œuvre de ces programmes notamment en ce qui concerne le transport des combattants. A ce jour, 1 448 personnes ont été transportées par voie aérienne. Durant le transport, les gens sont pris en charge en alimentation et en soins médicaux. Quand ils arrivent dans les centres de formation, nous soutenons aussi la Commission d’intégration. Aujourd’hui pour les 1 448 personnes, c’est déjà 3 millions de dollar qui ont été dépensés. Vous pouvez donc faire le point pour le futur.

Donc à côté de cela, la réforme du secteur de la sécurité, c’est aussi l’appui aux politiques nationales et aux lois de programmation militaire. Dans ce cadre beaucoup de choses sont faites comme récemment l’inauguration d’infrastructures pédagogiques, un dispensaire, des bâtiments vie et de sport au Lycée militaire de Kati, pour augmenter la capacité de l’école, pour améliorer le cadre de vie et aussi pour augmenter le recrutement des filles. Parmi les bâtiments qui ont été construits, il y en a deux. Comme vous le savez, le Prytanée militaire de Kati, c’est la pépinière des cadres des forces de défense et de sécurité.

Comme je le disais, la gouvernance du secteur de sécurité est très importante. Des forces de sécurité doivent être efficace et redevable devant le parlement et devant l’État. Il y a tout un programme qui se conduit depuis 2014 avec d’autres partenaires comme le National Democratic Institut, EUCAP Sahel et d’autres partenaires bilatéraux pour le renforcement des capacités des services de sécurité mais aussi pour le contrôle parlementaire. Beaucoup de travail a été fait avec la commission sécurité, défense et protection de l’Assemblée Nationale pour le contrôle effective des forces armées. L’Assemblée nationale à un droit de regard sur la gestion du budget puisque c’est elle qui le vote. La société civile également est de mieux en mieux informée sur ce qui se passe dans le secteur de la défense parce qu’elle est aussi l’émanation des populations.

Les combattants qui sont retenus pour l’intégration dans les forces armées doivent quitter les bases de leur mouvement au nord pour suivre des formations dans les camps de formations des FAMA. Ce qui a déjà été fait pour les 1006 combattants intégrés, c’est en cours pour 353 autres à l’heure où je vous parle et d’autres vont suivre. Donc la Minusma apporte aussi un appui conséquent aux Forces armées maliennes à travers la commission d’intégration dans la formation de ces gens et aussi dans leur futur redéploiement partout où le besoin se fera sentir ; que ce soit dans le centre, le nord ou ailleurs sur toute l’étendue du territoire national. Merci mesdames et messieurs.