Point de presse de la MINUSMA du 16 janvier 2020

16 janvier 2020

Point de presse de la MINUSMA du 16 janvier 2020

Porte-parole : Olivier Salgado

Bienvenus à tous au point presse régulier de la MINUSMA. Bonjour aux auditeurs et auditrices de Mikado FM qui nous écoutent et merci pour votre fidélité à nos ondes. Tout d’abord, laissez-moi vous présenter nos meilleurs vœux pour 2020, à vous, mais aussi aux Maliens et à tout le personnel de la MINUSMA œuvrant pour la paix au Mali.

Aujourd’hui je recevrai ici même Monsieur Samba Tall, Directeur RSS-DDR à la MINUSMA.

Direction de la Mission

Conciliation entre la MINUSMA et les communautés des cercles de Bandiagara, Bankass et Koro

Les 9, 10 et 11 janvier, une délégation composée du Ministre Housseïni Amion Guindo, des autorités locales et de représentants de la MINUSMA s’est respectivement rendue dans les cercles de Bandiagara, Bankass et Koro. Cette initiative de paix et de compréhension mutuelle fait suite à une série de blocage par certains de quelques patrouilles de sécurisation de la MINUSMA. Ces rencontres avaient donc pour objectifs de lever certains malentendus et restaurer les relations de confiance et de collaboration qui doivent permettre à la MINUSMA de mener à bien son Mandat. Elles ont permis aux populations ainsi qu’aux différents acteurs de s’exprimer et à la MINUSMA d’expliquer sa présence dans le Centre du pays. À la suite de ces rencontres, les parties se sont engagées à mieux et davantage collaborer pour le retour de la paix et de la sécurité dans les cercles concernées. La MINUSMA rappelle que la protection des civils est la responsabilité souveraine des autorités maliennes au travers de ses Forces de défense et de sécurité. La Force et la Police des Nations unies ont un rôle d’appui et de soutien multiforme permettant d’atteindre les objectifs de protection du Mali.

De retour de sa mission dans le Centre, le Ministre s’est entretenu avec le Chef de la MINUSMA.

Dans cette optique, dès le 14 janvier, la Force de la MINUSMA et les Forces armées maliennes ont pu conduire une patrouille coordonnée dans la région de Bandiagara. D’autres sont prévues dans les jours qui viennent.

Présentation du Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali

Le rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali était discuté hier à New York au Conseil de sécurité. Le rapport vous a été communiqué en amont, il est également disponible comme tous les autres rapports sur notre site internet (minusma.unmissions.org)

Hier à New York, l’ONU a réitéré au Conseil de sécurité sa détermination à travailler avec tous ses partenaires pour lutter contre les causes profondes du terrorisme, de l'instabilité et de la violence au Mali et dans la région du Sahel.

« La situation sécuritaire au Mali et dans l'ensemble de la région du Sahel se détériore à un rythme alarmant », a alerté le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix qui présentait le rapport trimestriel.

Pour le Secrétaire général adjoint, le redéploiement des unités reconstituées des Forces de défense et de sécurité maliennes dans le nord du Mali reste une priorité urgente. Le 6 janvier, les autorités maliennes ont entamé le déploiement du premier bataillon reconstitué de Bamako à Kidal via Gao. Il devrait arriver à Kidal d'ici la fin du mois. « Il s'agit d'une étape importante vers la restauration de l'autorité de l'État à travers le pays », a-t-il souligné.

Rencontre du chef de la MINUSMA avec les acteurs du paysage politique malien

Entre le 14 et le 16 janvier, le Chef de la MINUSMA a rencontré les acteurs de la vie politique malienne de la majorité, de l’opposition et du centre, afin d’échanger sur les développements majeurs dans le pays et le Mandat de la MINUSMA. Lors de ces rencontres, M. Annadif a salué la tenue du Dialogue national inclusif (DNI) ainsi que la participation de certains partis politiques et des organisations de la société civile, tout en relevant que les conclusions de ce dialogue engagent le pays à entreprendre des actions concrètes notamment, l’organisation des élections législatives et la révision constitutionnelle. Le Chef de la MINUSMA s’est déclaré disponible pour faciliter toutes discussions de nature à renforcer l’adhésion et la participation de tous les maliens aux échéances à venir.

Rencontre avec le ministre des Affaires étrangères

C’était le 10 janvier. Les discussions entre le Chef de la MINUSMA et M. Tiébilé Dramé ont porté sur les conclusions du dialogue national inclusif, la prochaine session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord (CSA) et la situation dans le Centre du pays.

Session du CSA

Une session de haut niveau du CSA aura lieu dimanche 19 janvier à Bamako. L’objectif de cette rencontre est d’échanger sur les voies et moyens à même de donner une nouvelle impulsion au processus de mise en œuvre de l’Accord pour en accélérer la cadence.

Relations avec les partenaires

Visite d’une délégation finlandaise

Elle a été reçue par Mahamat Saleh Annadif le 9 janvier. Les discussions ont porté sur l’engagement de la Finlande au sein de la MINUSMA. Pour sa part, le Représentant spécial a remercié la Finlande pour son soutien, notamment en termes de police spécialisée. Il a partagé avec la délégation un aperçu du contexte politique et sécuritaire prévalant au Mali. La délégation était conduite par Mme Kirsi Henriksson, Cheffe de mission du Centre de gestion de crise de la Finlande.

Evénements à venir

La MINUSMA organise le 21 janvier une session de plaidoyer de haut niveau sur les Violences sexuelles liées aux conflits auprès du Président du Haut conseil islamique. Les objectifs recherchés sont de conduire un plaidoyer sur les violences sexuelles liées aux conflits avec 100 leaders religieux du Haut Conseil Islamique et d’obtenir son adhésion pour combattre ces violences liées aux conflits et toute autre forme de violation des droits de l’homme. Un cadre d’échange entre le Haut Conseil et la MINUSMA sera également établi pour répondre aux problématiques issues de ces questions. De janvier à octobre 2019, 1 708 cas de violences sexuelles ont été enregistrés dont 734 cas dans un contexte lié au conflit.

Nouvelles du Fonds fiduciaire

Le 10 janvier, la MINUSMA a effectué une mission dans la commune de Madougou, dans le cercle de Koro, dans le cadre d’un projet du Fonds fiduciaire intitulé « Construction de la paix et renforcement des moyens de résilience des populations vulnérables affectées par les conflits du cercle de Koro dans la région de Mopti ». Financé par l’Autriche sur un budget de plus de 176 millions de FCFA, l'objectif de cette mission était de sensibiliser la communauté Dogon sur le retour potentiel des déplacés peuls de Binedama et de Karakinde désireux de retourner à Madougou tout en renforçant la cohésion sociale entre Dogon et Peuls afin d’obtenir une cessation des hostilités entre les deux communautés.

Les 300 participants y compris le maire de la commune de Madougou ainsi que des chefs traditionnels et religieux se sont engagés à cesser les actes de violence à l'égard de la communauté peule qui pourraient conduire à la reprise des hostilités. Ils se sont également engagés à participer à un forum de sur la paix et la cohésion sociale permettant aux Peuls de retourner à Madougou en toute sécurité. Ce projet inclut l’Equipe régionale d'appui à la réconciliation (ERAR) de Mopti et l’ONG locale Initiative malienne pour le développement local (IMADEL).

Appui aux institutions

Projet de loi sur la justice traditionnelle

Du 8 au 9 janvier, la MINUSMA, le ministère de la Justice et des Droits humains et le Projet Justice Mali de l’USAID ont organisé conjointement un atelier sur la consolidation du projet de loi sur le statut des cadis (juges traditionnels) et des autorités traditionnelles dans l’administration de la justice. Cet atelier, qui a réuni plus de 40 participants, principalement des experts juridiques nationaux, visait à consolider le projet de loi pour permettre son adoption dans les meilleurs délais.

Cet atelier s’inscrit dans un processus lancé par le ministère de la Justice en 2017 avec l’appui de la MINUSMA et de l’USAID pour l’élaboration d’une législation qui déterminera le cadre de la revalorisation des autorités de justice traditionnelle, y compris les cadis, conformément à l’article 46 de l’Accord de paix.

Appui aux communautés

Activité civilo-militaire

Le contingent ghanéen de la MINUSMA a participé au nettoyage, le 10 janvier, du monument de la paix situé dans le quartier d’Abaradjou à Tombouctou. Cette activité s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Festival du vivre ensemble prévu ce weekend. Elle contribue aussi à la sauvegarde et la promotion de ce symbole de la paix.

Appui aux médias communautaires

Au travers d’un Projet à impact rapide, la MINUSMA a doté la Radio Alghafiat, seule station de Djebock, commune d'Anchawadji (région de Gao) en matériels modernes et neufs pour une valeur de près de 25 millions de FCFA. Cette radio est d’une importance particulière car elle est le seul moyen d'information pour le village. Ce don bénéficiera indirectement aux 29 000 habitants du village de Djebock qui bénéficient maintenant d’un accès régulier à l'information.

Depuis 2014, la MINUSMA a réalisé huit projets à impact rapide en soutien aux radios du réseau de l’URTEL dans les trois cercles de la région de Gao et à Ménaka, dont un en soutien à l'antenne régionale de l'ORTM. Ces projets ont directement bénéficié à 63 radios de l’URTEL ainsi qu’à l’ORTM pour un montant de près de 189 millions de FCFA.

Appui au dialogue intercommunautaire

Résolution pacifique des conflits et mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation

Les 11 et 12 janvier, la MINUSMA a organisé à Tonka et à Goundam (Cercle de Goundam) un atelier de consultation sur les méthodes alternatives de résolution pacifique des conflits. 50 participants appartenant à des organisations de femmes et de jeunes de Tonka et Goundam y ont pris part. Un atelier similaire a été organisé les 6 et 7 janvier à Tombouctou en collaboration avec le Conseil régional de la Jeunesse (CNJ).

Dialogue intercommunautaire entre Idaksahaq et Imajaghane à Ménaka

C’était le 7 janvier à Ménaka. La trentaine de participants a révélé que l’instabilité que connait la région de Ménaka est, entre autres, et selon eux, causés par l’insécurité grandissante, la criminalité, l’insuffisance de la présence de l’état, le chômage des jeunes, la déscolarisation et l’analphabétisme, le communautarisme et les effets négatifs des réseaux sociaux.

Droits de l’homme et Protection

Du 14 au 27 décembre 2019, la MINUSMA a enregistré 19 incidents liés à la sécurité et qui ont eu des répercussions négatives sur la situation des droits de l'homme et de la protection. Ils ont principalement eu lieu dans les régions de Gao, Kidal, Mopti, Ségou et Tombouctou. Ces incidents ont fait 39 morts parmi les civils et de nombreux blessés.

S’agissant des activités de promotion des droits de l’homme :

  • Le 6 janvier à Mopti, la MINUSMA a formé 44 acteurs de la Police nationale, la Garde nationale, la Gendarmerie nationale et la Protection Civile ont été formés sur les concepts de base des droits de l'homme. Dix éléments de la garde nationale avaient bénéficié de cette formation le 2 janvier à Gao, ont été formés sur les concepts de base des droits de l'homme. Le respect des droits de l'homme lors des opérations d'arrestation fait également partie des modules de formation.
  • Le 7 janvier, 23 officiers de police judiciaire de à l'École nationale de police de Bamako ont été sensibilisés aux normes des droits de l'homme avec un accent particulier sur la prévention de la torture.

Appui aux Forces armées maliennes (FAMa)

Au cours des quatre dernières semaines, à la demande des autorités militaires, 39 éléments des FAMa et civils maliens ont été transportés à bord des avions de la Force pour se rendre dans les régions principalement à destination de Gao, Ménaka et Tombouctou à partir de Bamako.

Activités de la Force de la MINUSMA

4 importantes opérations en cours

La Force de la MINUSMA poursuit l’opération Seka, qui vise à renforcer la sécurité, à assurer la protection des populations et à faciliter le redéploiement des institutions de l'État, y compris les Forces de sécurité maliennes dans le cercle d'Ansongo, dans la région de Gao. Plusieurs centaines de Casques bleus ont participé à l'opération. Elle a été menée sous la forme de patrouilles longue distance afin de sécuriser la principale route d'approvisionnement et les infrastructures clés dans la zone située entre Ansongo et la frontière du Niger.

Elle a mis l’accent sur la localité de Labezanga et ses environs et a mis en place plusieurs postes de contrôle pour surveiller la circulation dans la région. Les opérations nocturnes menées dans une région située à 60 kilomètres au sud d'Ansongo et de Katakombé dans la région de Ntilit, ont permis de dissuader les actes criminels et terroristes. Parallèlement, plusieurs activités de sensibilisation sur le Mandat de la MINUSMA ont été menées. Débutée depuis le mois dernier, cette opération durera trois mois.

L’opération Jade qui a également commencé en décembre 2019 dans le même secteur vise à renforcer la sécurité à Ménaka et à Anderamboukane. Elle a pour objectif de rassurer les populations suite au conflit qui a éclaté le 21 décembre 2019 entre groupes armés.

D’autre part, la Force de la MINUSMA poursuit également l’opération Buffalo qui se déroule en coordination avec les FAMa dans les cercles de Koro, Bankass et Bandiagara, dans la région de Mopti. Nos forces déployées dans les bases opérationnelles temporaires (TOB) de ces localités assurent de manière proactive la sécurité, la protection de la population locale et par ce biais facilitent le retour et le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes ainsi que les services de l’Etat. Ainsi, la Force a effectué une patrouille coordonnée avec la FAMa dans le village de Sibo, à 22 km au nord-ouest de la ville de Bandiagara, afin de dissuader la présence de groupes armés terroristes, de réduire les affrontements intercommunautaires et de montrer la présence de la MINUSMA et son partenariat positif avec les FAMa.

Au Nord-ouest du pays, l’opération Wiki lancée en décembre, effectue des patrouilles au Nord et au Sud de Goundam. Son objectif est de contrôler les postes de contrôle illégaux et vérifier les convois des groupes armés signataires de l’Accord de paix, dans le cadre de l’opération FARRIER, de plus grande envergure.

Au cours des deux dernières semaines et sur l’ensemble de sa zone d’opération, le Force de la MINUSMA a effectué 1 520 patrouilles (patrouilles de jour et de nuit, de longue et de courte portées). Ces opérations aussi bien terrestres qu’aériennes, contribuent à réduire les violences sur les populations et à ramener le calme dans les zones où les tensions communautaires sont signalées.

Incidents

18 Casques bleus tchadiens ont été blessées, dont plusieurs sérieusement, la semaine dernière dans une attaque à la roquette ou au mortier contre notre camp à Tessalit. Nous leur souhaitons à tous un prompt rétablissement.

Enfin, sachez qu’hier soir, à la demande des FAMa, la MINUSMA a effectué vers 22h30 une évacuation médicale d’urgence d’un de leurs soldats. Un hélicoptère de la MINUSMA et 3 médecins ont été dépêchés à Boulkessi, l’hélicoptère était de retour à 2h du matin, le patient a été transféré à l’hôpital, nous lui souhaitons un complet rétablissement.

Propos introductif de M. Samba Tall, Directeur de la division Désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) et Réforme du secteur de la sécurité (SSR)

Bonjour mesdames et messieurs. Ce début d’année et l’annonce de la reprise des travaux du CSA le dimanche prochain 19 janvier, nous donnent l’opportunité de faire le point sur tout ce qui concerne le processus d’intégration et de DDR au Mali. Comme vous le savez, ce processus simultané d’intégration et de DDR est une résultante de l’Accord de paix. Dans les quatre piliers de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, il y a un pilier qui concerne la défense et la sécurité. Au sein de ce pilier, il a été prévu de mettre en œuvre le désarmement, la démobilisation des combattants, l’intégration de certains d’entre eux dans les services de sécurité de l’Etat et le DDR proprement dit, donc la réinsertion socioéconomique dans des projets individuels ou des projets collectifs.

Ce dont il faut se féliciter aujourd’hui, c’est que tous les organes nationaux qui étaient prévus par cet accord de paix ont été mis en place et sont fonctionnels. Vous avez un Conseil national de Réforme du secteur de la sécurité qui a un Secrétariat exécutif qui s’appelle le Commissariat à la Réforme du secteur de la sécurité. Vous avez la Commission nationale de DDR, vous avez la Commission d’intégration, vous avez la Commission vérité, justice et réconciliation. Je dois préciser que tous ces organes nationaux sont tripartites ou même élargis à la société civile. C’est-à-dire que tous les mouvements signataires de l’Accord de paix ainsi que le gouvernement et la société civile dans certains cas, sont représentés dans tous ces organes qui sont des organes nationaux.

Le rôle de la MINUSMA et d’autres partenaires a été d’aider à la mise en œuvre, à l’installation de ces commissions nationales depuis 2015. Progressivement comme le disait tout à l’heure mon collègue, que ce soit en expertise, en soutien dans la rédaction des textes, en logistique et en fonctionnement au quotidien, tout ça fonctionne à la date d’aujourd’hui. Une fois que ceci a été fait, à partir de l’année 2019, la MINUSMA a soutenu la Commission nationale de DDR pour faire le recensement de tous les combattants des mouvements dans tout le Nord.

Ensuite, comme il y a eu la crise au Centre, cela s’est aussi étendu à ce niveau. Le pré-enregistrement des gens a été fait. Je ne dis pas des combattants. Il y a des gens qui se sont déclarés membres de ces mouvements, qui se sont déclarés combattants. Ils sont à peu près au nombre de 74 000. Au niveau international, le DDR a des standards. Pour faire partie d’un programme de DDR, il faut être membre d’un mouvement signataire de l’Accord de paix, il faut justifier de sa qualité de combattant, il faut venir avec une arme fonctionnelle. C’est ce qu’on appelle les critères d’un DDR. Il y a un document qui a été signé en octobre 2015 par le gouvernement et tous les mouvements signataires qui a bien fixé qui sera considéré comme combattant au Mali. Donc c’est être membre d’un mouvement signataire reconnu, justifier d’une expérience de combattant (il y a des techniques d’interview pour démontrer cela) et venir avec une arme qui fonctionne pour montrer que vous étiez un combattant. Cette vérification est en cours.  Et qu’est ce qui sera fait de ces 74 000 personnes ? Il y en a parmi eux qui ont dit dès le départ, « nous irons dans le DDR ». Le DDR c’est aller dans la vie civile, être réinséré dans un projet socioéconomique.

A l’heure où je vous parle, la CNDDR est en train de s’occuper du cas de ces gens qui dès le départ ont dit, « nous on a une arme, on a la qualité d’un combattant, mais on veut rejoindre la vie civile », donc la CNDRR a signé avec la banque mondiale plusieurs conventions et ils sont en train de travailler sur ça dans les régions. Pour les autres, on va les passer au DDR comme prévu. Quand on les aura désarmés, démobilisés, certains d’entre eux, s’ils remplissent les critères, intégreront les services de sécurité de l’Etat, selon un code défini entre le gouvernement et les mouvements. Les autres vont aller à la réinsertion socioéconomique. Ça aussi a commencé. La première phase de cette intégration a été, d’intégrer les combattants du mécanisme opérationnel de coordination (MOC). Il avait été créé, composé d’un tiers des FAMa, d’un tiers des éléments de la Plateforme et un tiers d’éléments de la CMA.  Et il y avait des unités du MOC à Gao, Kidal et Tombouctou. Tous ces gens qui faisaient partir du MOC, ont été intégrés dans l’armée pour ceux qui remplissent les conditions. C’est bien fixé, ce sont des critères qui ont été bien acceptés.

Pour les militaires qui ont été acceptés, s’ils veulent être officier, ils doivent remplir les mêmes conditions que n’importe quel Malien. Au total, à la date d’aujourd’hui, il y a 1 300 anciens membres du MOC qui ont déjà été intégrés, qui sont partie intégrante de l’armée malienne. Il y a 500 autres toujours membres du MOC qui étaient en retard pour diverses raisons. Il y aura une séance de rattrapage pour ces 500. Ce qui va nous amener à un total initial de 1 800. Donc ceci est la première phase d’intégration.

Les 1 300 qui ont déjà été intégrés, ont été affectés dans des unités qui vont être redéployées. On appelle cela les unités reconstituées des FAMa. Pour faire partie de ces unités reconstituées, il faut avoir fait le processus de DDR en venant d’un mouvement, il faut avoir rempli les critères pour être membre de l’armée et ensuite être redistribué dans les unités comme accepté et redéployé. Donc, le processus ne s’est jamais arrêté.

Il est prévu de redéployer initialement une unité à Gao, une à Tombouctou et une à Kidal. La priorité étant Kidal. Donc, la première unité de l’armée reconstituée qui sera redéployée le sera à Kidal. L’état-major des armées et les mouvements ont beaucoup travaillé avec nous sur ce plan de redéploiement de ces premières unités. Nous soutenons l’état-major général. Une partie de ces éléments sont déjà à Gao. L’état-major doit finaliser toutes ces étapes et les redéployer.

Notre intervention dans tout cela en tant que MINUSMA est de soutenir tout ce qui est mouvement de ces combattants, tout ce qui est hébergement dans les camps donc tout le soutien logistique que l’Etat-major nous demandera. Nous avons travaillé dessus. Le camp de Kidal a été réfectionné, nous avons déjà un élément de la MINUSMA qui est dans ce camp. Il sera donc prochainement rejoint par cette unité reconstituée dès que l’état-major général des armées et le ministère de la Défense vont donner leur feu vert.

Ce bataillon reconstitué, son rôle est premièrement d’assurer la protection du Gouverneur à Kidal. Le Gouverneur, c’est l’élément numéro un du Gouvernement à Kidal. Il va être protégé, sa sécurité sera assurée par ce bataillon reconstitué. Les autorités intérimaires, leur sécurité aussi sera assurée par ce bataillon ainsi que la sécurité du camp des FAMa qui est l’ancien camp du MOC. Ensuite, ils vont participer à la sécurité globale de Kidal grâce à des patrouilles conjointes avec la MINUSMA.

Ce bataillon, une fois pleinement opérationnel, soutiendra le processus de DDR-Intégration dans toute la région de Kidal. Il en sera de même après pour Gao, Tombouctou et Ménaka. C’est un processus qui est en cours qui doit commencer par Kidal. Pour l’instant tout est fin prêt pour le faire, il ne reste que le feu vert de l’état-major et du ministère de la Défense.

Je vous remercie