POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 1er novembre 2018

2 novembre 2018

POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 1er novembre 2018

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous, chers confrères journalistes, chers auditrices et auditeurs de la radio de la Paix, MIKADO FM, merci de nous être fidèles. Sans plus tarder, je vais commencer par vous présenter l’actualité de la direction ainsi que celles des différentes composantes de la Mission à Bamako et dans les zones de déploiement de ces dernières semaines. Ensuite, je donnerai la parole à M. Samba Tall, directeur de la section Réforme du Secteur de la Sécurité – Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (RSS-DDR) qui va vous parler du DDR-Intégration accéléré.

ACTIVITES DU CONSEIL DE SECURITE

  • Le 18 octobre, le Conseil de Sécurité a tenu une réunion sur la situation au Mali, en présence du Secrétaire général adjoint au Département des Opérations de Maintien de la Paix, Jean-Pierre Lacroix, récemment en visite ici au Mali. M. Lacroix a prévenu le Conseil de sécurité que la situation sécuritaire au Mali était très préoccupante, en particulier dans le centre du pays. Cette insécurité continue également de restreindre l’accès des acteurs humanitaires aux personnes les plus vulnérables et de limiter le champ d’action des interventions de développement. Il a exhorté le Gouvernement et l’opposition à engager un dialogue politique constructif. Dans ce contexte, Jean-Pierre Lacroix a estimé que le Pacte pour la paix, demandé par le Conseil de sécurité et signé le 15 octobre dernier au cours de la réunion du Comité de suivi de l’accord entre le Gouvernement et les Nations Unies, constitue un outil essentiel pour accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix et apporter un nouvel élan au processus de paix. Dans une déclaration publique, les membres du Conseil de Sécurité ont salué la signature du Pacte pour la paix. Ils ont rappelé les dispositions de la résolution 2423 (2018) qui comprenant la requête au Secrétaire général de faire état, six mois après l'inauguration présidentielle, des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l'Accord et, en l’absence de progrès significatif, de fournir des options pour l'adaptation significative du Mandat de la MINUSMA après l'expiration de son mandat actuel en juin prochain. Les membres du Conseil de Sécurité ont exprimé leur profonde inquiétude face à la détérioration continue de la situation sécuritaire au centre du Mali. Ils ont relevé avec satisfaction que le déploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) dans plusieurs villes de la région de Mopti y avait entraîné une diminution de la violence mais ont exprimé de vives préoccupations face aux allégations répétées de violations des droits de l'homme par les FDSM. Ils ont instamment demandé à la MINUSMA et au Gouvernement malien de redoubler d’efforts en vue de parvenir à l’application rapide, intégrale et effective du mémorandum d’accord sur l’appui au redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes Ils ont appelé toutes les parties prenantes maliennes à unir leurs efforts au lendemain de la réélection du Président Keita et à travailler ensemble pour promouvoir une paix durable, les droits de l’homme et relever les défis de sécurité et de développement auxquels le Mali fait face et ont encouragé MINUSMA à continuer sa mission de bons offices, de réconciliation et de protection des civils selon les dispositions de la résolution 2423 (2018).

ACTIVITÉS À BAMAKO

  • Les 18 et 19 octobre, la Division des Affaires civiles a fourni une assistance technique et logistique au Gouvernement du Mali lors d'un atelier de lancement du Programme d'appui au fonctionnement de l'état civil et à la mise en place d'un système d'information sécurisé (PAECSIS). Le PAECSIS est une campagne nationale sur la gestion sécurisée des informations d'état civil au niveau administratif local. L'atelier a réuni 150 participants, dont des représentants du gouvernement, des membres de la société civile et des donateurs.
  • Le 24 octobre, la Journée des Nations Unies était célébrée partout dans le monde. Cette année, au Mali, la célébration de la journée était placée sous le thème « Les Nations Unies aux côtés du Mali : Paix, croissance et opportunités » a été organisée au Palais de la Culture à, Bamako. Un «village des Nations Unies » a été monté où les agences des Nations Unies, la MINUSMA et leurs partenaires présentaient leurs actions et leur mandat au Mali. La cérémonie s’est déroulée en présence de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnatrice résidente et cheffe de la MINUSMA par intérim, Mbaranga Gasarabwe, du représentant de la Ministre des Affaires étrangères, des représentants des agences des Nations Unies au Mali et du corps diplomatique accrédité. Des activités de sensibilisation auprès de lycéens se sont également déroulées à Tombouctou.
  • Le 31 octobre, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la MINUSMA par intérim, Mme Mbaranga Gasarabwe, a rencontré, au Quartier Général de la Mission, la Sous-Secrétaire générale de l’ONU et Directrice exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), Mme Michèle Coninsx. Les échanges ont porté sur sa mission dans le pays. A la tête d’une délégation d’experts, Mme Coninsx est en visite de trois jours au Mali, afin d’évaluer les efforts du Gouvernement du Mali dans la mise en œuvre des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies relatives à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

LA FORCE

  • Du 22 au 26 octobre, pour mieux appréhender les activités opérationnelles qui s’exécutent sur le terrain et rehausser au passage le moral des troupes, le nouveau commandant de la Force, General Dennis Gyllensporre a entrepris une tournée de prise de contact dans les Secteurs Nord (Kidal), Est (Gao), Ouest (Tombouctou et Mopti).
  • Le 30 octobre 2018, la Force a procédé à l’inauguration de deux salles construites et équipées à l’infirmerie du camp de la base aérienne 101 de Sénou en présence du général de brigade, chef d’état-major de l’armée de l’Air, du commandant de la région militaire de Sénou et de la représentante du maire de Sénou.
  • Dans le cadre du processus DDR-Intégration accéléré qui se déroulera à partir du 5 novembre 2018, la Force se prépare à déployer un dispositif sécuritaire à Gao, Tombouctou et Kidal en liaison avec les Forces de défense et de sécurité maliennes.
  • Statistiques de la Force entre le 17 et le 30 octobre : 545 patrouilles, 586 check-points tenus, 156 escortes effectuées.

UNPOL

  • Le vendredi 26 octobre 2018, en présence du Commissaire Général de Police Issoufou Yacouba, Chef d’UNPOL, et du Directeur Général de la Police Nationale du Mali, l’Inspecteur Général de Police Moussa Ag Infahi, la composante Police de la MINUSMA a procédé à la clôture d’une formation de 15 fonctionnaires de police sur la police de proximité et au don de 20 motos et autres matériels de service.
  • Statistiques entre le 14 et le 28 octobre : 160 patrouilles UNPOL, 122 patrouilles conjointes UNPOL-FSM, 277 patrouilles pédestres, 30 patrouilles de longue portée et 24 escortes ont été réalisées.

ACTIVITÉS EN RÉGIONS

GAO

  • Le mercredi 17 octobre, les Casques Bleus Sénégalais de la MINUSMA ont procédé à la remise d’un important lot de médicaments à l’hôpital de Gao. Ce don s’inscrit dans le cadre des actions de proximité de la Force de la MINUSMA. Elle vise à renforcer le climat de confiance entre les populations et les soldats sénégalais déployés à Gao.
  • Le 18 octobre, la section SSR-DDR de Gao a organisé un atelier de renforcement des capacités pour les ONG locales qui mettent en œuvre des projets de réduction des violences communautaires. Cet atelier a réuni 21 participants de 15 ONG basées dans les régions de Gao et Ménaka.
  • Du 23 au 25 octobre derniers, la maison des jeunes de la commune urbaine de Gao a abrité un atelier de formation sur le journalisme citoyen et la communication sur les réseaux sociaux. Initié par la Fédération des Organisations de Resistance Civile de Gao (FORCE G) et la Communauté des Blogueurs du Mali (Doniblog), cet atelier, financé par la MINUSMA a été suivi par une cinquantaine de participants de la société civile et des médias de Gao.
  • Durant cette semaine, la Division des Droits de l’Homme et de la Potection a sensibilisé dans les régions de Gao et Mopti, une centaine de personnes sur les droits de l’homme et le droit international humanitaire dont 21 chefs traditionnels, 60 éléments du Mécanisme Opérationnel de Coordination et 22 éléments des forces de défense et de sécurité maliennes.

KIDAL

  • Du 23 au 25 octobre, la Division des Affaires civiles a interviewé les dirigeants locaux et les bénéficiaires de trois projets MINUSMA à Kidal pour évaluer leur perception de la Mission et l'impact des projets sur le terrain. Les projets étaient (1) la construction d'un château d'eau à Takalot ; (2) la construction d'un centre de santé à Aguelhok ; et (3) l'équipement d'un atelier de tapisserie à Tessalit. Les personnes interrogées ont exprimé une opinion généralement positive des projets qui ont, selon eux,  amélioré leur qualité de vie. A Tessalit, les bénéficiaires ont particulièrement souligné l'impact positif sur leurs moyens de subsistance.

 

MENAKA

  • Du 15 au 19 octobre 2018, la Division des Droits de l’Homme et de la Protection a conduit une mission d’enquête des droits de l’homme dans le cercle de Inékar (Inékar Ouest) région de Ménaka. Il ressort que ces exactions découlent des conflits intercommunautaires dans la région de Ménaka, provoquant le déplacement interne d’au moins 1300 personnes.

TOMBOUCTOU

  • Le 11 octobre, le bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou a procédé à un don de médicaments aux Centres de Santé Communautaires de la région. Ce don de médicaments s’élève à près de 24 millions de francs CFA. Ce don couvrira les besoins en médicaments essentiels de 10 aires de santé dans neuf communes de la région pendant au moins six mois.
  • Le 18 octobre, le bureau régional de la MINUSMA, à travers la composante Police (UNPOL), a procédé à la remise officielle de deux projets. Il s’agit, pour le premier, de la réhabilitation et de la construction d’un entrepôt d’armement, ainsi que de la dotation en équipements bureautique et informatique à la brigade prévôtale de la Gendarmerie de Tombouctou, pour un montant d’environ 25 millions de FCFA. Le second projet concerne la construction d’un bâtiment et la dotation en engins à deux roues à la Compagnie de la garde nationale qui s’élève à environ 22 millions de FCFA.
  • Le 25 octobre, le bureau de la MINUSMA à Tombouctou a organisé un atelier avec les partenaires locaux et les ONG sur la réduction des violences communautaires dans le but de faciliter la mise en œuvre de ce type de projets dans les régions de Tombouctou et Taoudénit.

 

MOPTI

  • Du 22 au 26 octobre 2018, la Division des Affaires Électorales a effectué une mission conjointe avec la section Ingénierie dans la région de Mopti, notamment à Bandiagara, Koro et Bankass, dans le cadre du suivi des travaux de construction de magasins de stockage du matériel électoral dans certaines circonscriptions administratives du pays lancés en février 2014. Ils ont constaté le bon état des trois magasins qui sont déjà fonctionnels et contiennent du matériel et des équipements électoraux telles qu’armoires, Isoloirs, Urnes, Tables, Chaises Cartons d’archive, Encre. D’autres missions similaires sont prévues à Goundam, Niafunke, Bourem et Djenne, dans les prochaines semaines, à l’issue desquels les magasins seront officiellement remis aux autorités administratives maliennes.
  • Depuis le 26 octobre, le réseau des femmes engagées de la région de Mopti dispose d’un centre multifonctionnel. Ce centre est mis à leur disposition à travers un projet à impact rapide du bureau de la MINUSMA à Mopti à travers la division des affaires civiles. Le centre permet désormais aux femmes d’officier dans plusieurs corps de métiers et de pouvoir améliorer ainsi leur quotidien.

INCIDENTS

  • Le samedi 27 octobre, la MINUSMA a été touchée par deux attaques distinctes, à Ber, près de Tombouctou, et à Konna, près de Mopti, à quelques heures d’intervalle. Les Casques Bleus de la MINUSMA basés à Ber ont repoussé une attaque complexe lancée simultanément par plusieurs pickups armés de lance-roquettes et de mitrailleuses et d’autres chargés d’explosifs, et ont poursuivi les assaillants. Deux Casques bleus burkinabè ont perdu la vie et onze autres ont été blessés. Deux mineurs civils ont également été blessés par balles. Quelques heures après l’attaque de Ber, des Casques Bleus de la MINUSMA ont également été l’objet d’une attaque à l’engin explosif improvisé (IED), à Konna dans la région de Mopti, faisant quatre blessés parmi le contingent togolais. La MINUSMA, de concours avec le Secrétaire Général de l’ONU, ont adressé leurs sincères condoléances et sympathies aux familles et Gouvernements des victimes et souhaitent un prompt rétablissement aux Casques bleus blessés. Le Représentant Spécial du Secrétaire général, Mahamat Saleh Annadif a condamné cette attaque et a rappelé que les attaques contre les Casques bleus constituent des crimes de guerre selon le droit international. « Je condamne fermement cette attaque brutale qui n’entamera pas notre détermination à appuyer le Mali dans sa marche vers la paix », a déclaré M. Annadif. « Les auteurs de ces crimes doivent être poursuivis et payer pour leurs actes ». Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a réitéré l'appui et la solidarité des Nations Unies avec le Gouvernement et le peuple maliens et sa détermination à appuyer leurs efforts en vue de la stabilisation de leur pays. Les membres du Conseil de Sécurité ont également fermement condamné ces attaques et ont réaffirmé que les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables et que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales.  Ils ont souligné que les auteurs, les organisateurs et les commanditaires de ces actes de terrorisme inqualifiables et ceux qui les finançaient devaient être traduits en justice.

Je vais maintenant laisser la parole à M. Samba Tall, directeur de la section RSS-DDR.

Samba Tall : Bonjours Mesdames, Messieurs, la presse ici présente ainsi que les chers auditeurs de radio Mikado. Permettez-moi d’abord de rappeler que l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali met l’accent sur la stabilisation du pays, particulièrement au Nord afin d’assurer la sécurité des populations et des biens sur l’ensemble du territoire de la République du Mali. A ce titre, l’accord contient des prescriptions claires en ce qui concerne la défense et la sécurité. Ces prescriptions prévoient une réforme en profondeur du secteur de la sécurité qui englobe, et le DDR de certains combattants, et l’intégration d’une autre partie des combattants. Aussi, lors de la réunion du Comité de Suivi de l’Accord du 23 mars 2018, les trois parties signataires maliennes ont présenté un chronogramme pour accélérer la mise en œuvre de ces prescriptions en matière de défense et de sécurité, relatives notamment au MOC, au DDR et à l’intégration. Comme vous le savez, le MOC est un mécanisme de sécurité conjoint qui a été insufflé dans l’Accord par les trois parties. Le MOC a son quartier général à Gao, une unité mixte à Gao, une autre à Kidal et une à Tombouctou. Ces trois unités mixtes, dans l’Accord de paix, sont chargées d’assurer la sécurité des sites de cantonnement. Ensuite, d’assurer la sécurité du processus de DDR et d’intégration. Donc, ce chronogramme vise à accélérer la mise en œuvre de toutes ces dispositions. D’où l’accord qui a été trouvé d’intégrer en priorité les combattants qui sont présents au niveau de ces unités du MOC pour que nous puissions tous avancer dans le processus global. Depuis mars, nous travaillons sur cela, en soutien à la Commission nationale de DDR et à la Commission d’intégration qui pilotent ce programme ad hoc qui doit se dérouler du 5 au 30 novembre dans les trois régions de Gao, Kidal et Tombouctou. Chaque combattant décidera au cours de ce processus s’il veut rester dans le MOC qui sera intégré dans les Forces armées maliennes. Ou bien, s’il veut rejoindre la réinsertion socio-économique. Il faut noter que tous ceux qui vont être intégrés dans les forces de sécurité et de défense maliennes doivent remplir les critères qui ont été acceptés par les trois parties au mois de novembre passé. Ceux qui ne les rempliraient pas pourraient toujours opter pour la réinsertion socio-économique au sein de leur communauté. Une fois intégrés, ces bataillons du MOC seront les premières unités reconstituées chargées d’assurer la sécurité sur les sites de cantonnement et lors du processus global de DDR et d’intégration. Cela pourrait nous permettre d’avancer rapidement dans le processus régulier global prévu dans l’Accord de paix. Cela va concerner environ 1 600 combattants, affiliés à la CMA, à la Plateforme ou aux autres groupes signataires ou dissidents. Ils seront ciblés au cours de ce processus car ils font tous partie du MOC. Les parties ont convenu que la CMA et la Plateforme qui ont déjà chacune 200 combattants dans le MOC de Gao, qui auront 200 dans le MOC de Kidal et 200 dans le MOC de Tombouctou, soit 400 combattants venant de ces deux mouvements, plus 200 venant du gouvernement et les gens venant des mouvements dissidents. Cela nous fait un total de 1 600. Cela va commencer simultanément à Gao, Kidal et Tombouctou. Le rôle du MOC ne change pas avec cette intégration. Les activités menées dans la période du 5 au 30 novembre seront d’approfondir l’identification des combattants, de faire une série d’activités de sensibilisation, d’orientation, d’examens médicaux et d’examens de capacités militaires pour pouvoir prendre ceux qui répondront aux critères agréés et les intégrer au niveau des FDSM. Les autres combattants, parce qu’ils ne remplissent pas les critères ou parce qu’ils ont volontairement opté pour la réinsertion socio-économique, seront immédiatement pris en charge par la Commission nationale de DDR qui mettra en œuvre un programme de réinsertion économique financé par la Banque Mondiale. Tandis que ceux qui sont intégrés seront pris en charge aussi au niveau des FDSM pour approfondir leur intégration avec des formations. Voilà donc l’exercice auquel nous allons nous atteler : DDR-Intégration accéléré des gens du MOC dont la finalité est d’intégrer les éléments du MOC dans les FDSM. La partie DDR est un préalable juridique parce que l’Accord de paix que tous ceux qui doivent être intégrés doivent d’abord obligatoirement passer par le processus de DDR. La finalité de cette opération qui aura lieu du 5 au 30 novembre sera d’intégrer les gens du MOC aux FDSM, s’ils remplissent les critères. Merci à vous tous, je reste à votre disposition pour d’éventuelles questions.

Myriam Dessables : Merci, nous allons maintenant prendre des questions. Merci de vous identifier ainsi que votre média.

Christelle Pire, Radio Medi1 : Selon le dernier compte-rendu, nous n’étions même pas à la moitié des combattants du MOC qui étaient sur place. Vous avancez le chiffre de 1 600 alors que nous sommes à 700 personnes à peine. Comment est-ce possible que, d’ici fin novembre, on arrive à faire passer les 1 600 personnes dans le processus de DDR alors qu’elles ne sont même pas aujourd’hui sur place ? Merci.

Samba Tall : Merci pour cette question. Effectivement, la cible que nous visons sont les 1 600 combattants qui doivent tous être présents au MOC. Comme vous l’avez dit, actuellement, pour les MOC de Gao et de Tombouctou, on en est encore à un tiers de l’effectif car il avait été accepté entre les parties que le MOC serait établi graduellement. Il fallait amener les structures de commandement, de soutien, la première unité de combat, puis la deuxième et la troisième unité. Le tiers dont nous parlons ici est donc la structure de commandement, la structure de soutien et la première unité chargée d’assurer la sécurité du site. A partir du moment où les trois parties ont convenu d’accélérer le processus, rien n’empêche que le restant des combattants du MOC de Kidal et de Tombouctou soit présents avant le 30. Toute l’infrastructure et le soutien logistique sont sur place. Le MOC est prêt à les accueillir pour qu’on puisse tous ensemble continuer ce processus qui a déjà été convenu. Il n’y a aucun obstacle à cela.

Imirana Kilou Maïga, Studio Tamani : Pouvez-vous nous rappeler les critères d’intégration du MOC ? Concernant le DDR, le Premier ministre avait dit que les milices dogons seront intégrées dans le processus. Où en est-on de ce côté ?

Samba Tall : Le processus dont nous parlons ici concerne les mouvements qui ont signé l’accord de paix, qui sont toujours présents dans la CMA et la Plateforme, les mouvements qui ont signé l’accord de paix mais qui ont quitté la CMA ou la Plateforme, ou les mouvements armés non signataires qui ont accepté d’être dans le processus de paix. Ça, c’est pour le DDR global. L’intégration des gens du MOC concernent les gens qui sont présents actuellement au MOC. En ce qui concerne les critères, ils portent sur l’âge du combattant, sur sa qualification et son expérience militaire, son niveau d’études, en fonction de l’emploi qu’il devra occuper. Ces critères ont été discutés pendant plus d’un an entre les trois parties et ont déjà été acceptés depuis fin 2017. Celui qui ne remplit pas ces critères, dans le cadre de cet exercice ou dans le cadre du DDR intégration global, ne peut pas rejoindre les structures. De notre côté, il y a aussi un programme de DDR-réinsertion économique, déjà financé et capable d’accueillir tous ceux qui ne remplissent pas les critères. J’espère avoir répondu à votre question.

Christelle Pire, Radio Medi1 : Vous avez parlé du processus de DDR pour les combattants du MOC. Qu’en est-il du processus de DDR pour les autres combattants ? Les groupes armés ont déposé des listes de 30 000 personnes. Quel est le calendrier pour ces personnes-là ? Est-ce que le processus va commencer juste après les combattants du MOC fin novembre ?

Samba Tall : Merci, Madame. Je tiens encore à préciser que nous ne sommes pas dans un processus de DDR des combattants du MOC. Nous sommes dans un processus d’intégration des combattants du MOC, le DDR étant un préalable requis par l’Accord de paix. Cela dit, on a fait un pré-enregistrement des combattants. Une fois cette opération achevée, cela nous permet immédiatement, avec la volonté et l’accord de toutes les parties signataires, d’entamer le cantonnement de tous ces combattants qui ont été enregistrés. Une fois cantonnés comme prévu par l’Accord de paix, nous mènerons toutes les activités pour que ceux qui remplissent les critères soient intégrés dans les quotas sur lesquels les parties seront d’accord. Ceux qui ne remplissent pas les critères ou ceux qui ont opté pour le DDR réinsertion économique rejoindront cette voie. Ces deux voies, DDR réinsertion ou intégration, ont toutes les deux des avantages pour les combattants. Un combattant qui a un certain âge ou qui ne remplit pas les conditions lui permettant de faire carrière dans les forces de défense et de sécurité aura peut-être fait un meilleur choix pour la réinsertion socio-économique que pour le DDR. Permettez-moi de préciser que la réinsertion socio-économique inclut une formation professionnelle ou un complément de formation professionnelle pour ceux qui n’en ont jamais eu. L’aide à la création d’un emploi lucratif, de manière individuelle ou collective, dépend du niveau de qualification de l’individu et de son choix. C’est ce que nous essayons d’expliquer dans ces séances de sensibilisation. Tout le monde ne veut pas revêtir l’uniforme. Les deux voies sont ouvertes à tous. Merci.

Myriam Dessables : S’il n’y a plus d’autres questions, merci et à très bientôt.