Point de presse de la MINUSMA du 4 juin 2020

4 juin 2020

Point de presse de la MINUSMA du 4 juin 2020

Porte-parole : Olivier Salgado 

Bienvenus à toutes et à tous au point presse de la MINUSMA et merci pour votre participation. Bonjour également aux auditeurs et auditrices de Mikado FM qui nous écoutent et merci pour votre fidélité.  

Aujourd’hui, nous accueillons Mbaranga Gasarabwe, Représentante spéciale adjointe pour la MINUSMA et Coordonnatrice de l’urgence sanitaire du Covid-19. Elle fera le point sur l’appui au Plan de réponse nationale ainsi que la réponse des Nations Unies au Mali face à la propagation du virus. A ses côtés, Dr Jean-Pierre Baptiste, représentant de l’OMS au Mali. 

Tout d’abord, quelques mises à jour sur la Mission de l’ONU au Mali. 

Pandémie du Covid-19 au Mali 

Point de situation MINUSMA 

Nous avons publié hier notre mise à jour hebdomadaire, qui a depuis un peu évolué. Le total des cas de la MINUSMA depuis le début de la crise est réparti comme suit :  

109 cas positifs déclarés à la MINUSMA depuis le début de la crise. A ce jour, 43 membres du personnel ont déjà été guéris, il reste donc à ce jour 64 cas positifs actifs qui sont tous isolés et qui reçoivent les soins adéquats.  

A noter que la MINUSMA rendait tout à l’heure au quartier général de la Mission un dernier hommage à ses 2 Casque bleus décédès la semaine dernière des suites de la maladie. 

Pour rappel, le dernier bilan des autorités maliennes publié hier faisait état de 1386 cas positifs dans le pays et 788 guérisons, un important taux de guérison. 

Les mesures renforcées de la MINUSMA pour empêcher la propagation du virus au Mali sont toujours en vigueur dans nos représentations régionales ainsi que dans notre quartier général. 

Malgré la crise sanitaire actuelle, notre travail continue au Mali : Appui de la MINUSMA aux communautés 

Le 1er juin, à la demande des autorités sanitaires régionales de Tombouctou, la MINUSMA a facilité le transport de 1 000 kits de test COVID-19 de Bamako à Tombouctou. 

Beaucoup plus de détails à suivre dans ce point presse avec nos invités dans quelques instants. 

Droits de l’homme 

Violences intercommunautaires dans le centre du Mali 

Entre le 30 mai et le 2 juin, la Division des droits de l'homme et de la protection (HRPD) a documenté sept attaques armées qui ont conduit au meurtre de 18 personnes et à l'incendie ainsi qu’au pillage de plusieurs propriétés dans les cercles de Bandiagara et de Koro. D’autres attaques ont eu lieu, ces attaques meurtrières sont les exemples le plus récents de l’insécurité qui cible les civils. Nous y reviendrons très prochainement. 

 

Appui aux institutions 

Inauguration du siège temporaire du G5-Sahel 

La MINUSMA s'est engagée à fournir une assistance à la Force conjointe, conformément au cadre établi par le Conseil de sécurité. Le siège temporaire du Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) à Sénou a été inauguré hier le 3 juin. Il est le fruit d'une collaboration internationale et d'un travail commun. Le financement de l'Union européenne d’un montant de 1 million de dollars et le travail rapide des équipes du génie de la MINUSMA ont rendu possible ce travail. La construction a eu lieu en un temps record de 3 mois, malgré de nombreux défis, y compris la situation actuelle imposée par la pandémie de Covid-19. 

Le Chef de la MINUSMA, M. Annadif déclarait hier lors de l’inauguration: ” Malgré les défis réels, nous poursuivons notre accompagnement, dans le respect de notre Mandat. Ce siège temporaire que nous inaugurons aujourd'hui, est une preuve de plus de l’engagement de la communauté internationale auprès de la Force conjointe du G5 Sahel.” 

Ce siège inclus notamment : 

- La construction de 6 bâtiments en modules préfabriqués pouvant contenir 60 bureaux et des salles de conférence, une salle des opérations et un dortoir. Toutes les installations électriques sont faites et les bâtiments sont climatisés ; Des travaux importants de sécurisation du camp avec contrôle d'accès, mirador, périmètre de clôture de sécurité et construction d’un abri fortifié (Bunker); enfin le camp dispose également d'un forage équipé avec des pompes 

 

Appui au G5-Sahel pour la lutte contre le Covid-19 

Un lot de matériel et de produits pour la lutte contre le Covid-19 a été remis aux forces du G5-Sahel le 28 mai. Ce projet porté l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a été financé par la République fédérale d'Allemagne pour un montant de 80 000 de dollars. L'achat et la fourniture des équipements et des produits ont été assurés par la MINUSMA. 

SSR – DDR 

La MINUSMA a remis le 3 juin 107 armes enregistrées du Mécanisme opérationnel de Coordinations (MOC) aux Forces armées maliennes (FAMA). Cette remise officielle a été organisée conformément à la décision prise lors de la 43e réunion de la CTS, durant laquelle le Commandant de la Force de la MINUSMA a autorisé la remise d'armes enregistrées du MOC aux FAMa. Ces armes ont été enregistrées lors du processus Accéléré du DDR Intégré (ADDR-I), qui s'est tenu à Gao en novembre 2018 et avril 2019. Lors du processus ADDR-I, 749 armes avaient été enregistrées, dont 513 armes fonctionnelles remise aux FAMa le 1er et le 9 janvier 2020. 

Appui aux communautés 

Prévention contre le Covid-19 

Une ONG internationale (INGO) soutenue par MINUSMA au travers du Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali a procédé le 30 mai à une troisième distribution de kits de prévention contre le Covid-19 dans la région de Mopti. Ils ont été distribués à 100 jeunes, 10 chefs de communautaires et 8 représentants locaux de l'État.  

Reconstruction du Pont Parou 

La MINUSMA vient de financer à hauteur de près de 54 millions de Francs CFA au travers du Fonds fiduciaire la reconstruction du pont de Parou cercle de Bandiagara, endommagé suite aux deux attaques survenues les 30 novembre et 2 décembre 2019. Les travaux ont commencé le 30 mai 2019 sous la supervision de la Direction régionale des Routes pour une durée de 45 jours. 

La réalisation de ce projet est une réponse aux besoins d’infrastructures routières sécurisées pour les populations de la région et d’ailleurs.  

Ce projet MINUSMA s’inscrit dans l’objectif 1 du Fonds Fiduciaire : toute activité en soutien aux efforts immédiats et de long-terme par la communauté internationale pour résoudre la crise au Mali. A noter qu’il s’agit du seul corridor de la région de Mopti qui prend naissance au carrefour de Sévaré, passe par les villes de Bandiagara, Bankass et Koro et s’arrête à la frontière avec le Burkina Faso.  

Activités de la Police  

Appui à la aux Forces de sécurité maliennes dans la lutte contre le Covid-19 

Dans le cadre du renforcement des capacités des Forces de sécurité maliennes (FSM), la Police des Nations unies (UNPOL) a conçu des formations et une présentation sur le Covid-19. Les cours ont été remise aux FSM Police Nationale, Gendarmerie Nationale, Garde Nationale et Protection civile le 27 mai. 

Lutte contre la criminalité 

Au cours de la semaine écoulée, UNPOL a continué d’assister techniquement et conseiller la Brigade d’investigations spécialisées (BIS) dans des affaires contre des suspects interpellés à Gao, à Mopti, à Sébékoro et à Mourdiah et d’autres localités pour leur implication dans les activités terroristes. 

Ansongo:

Le 1er juin, un incendie s'est déclaré dans un restaurant de la ville d'Ansongo. Une équipe de secours de la MINUSMA du NigerBatt a été rapidement déployée sur les lieux pour éteindre le feu en moins d’une heure. 

Opérations militaires en cours 

Les activités de la Force se poursuivent dans tous les secteurs dans le strict respect des gestes barrières liés à la propagation de la pandémie du Covid-19.  

Sur l’axe Ansongo- Labezzanga, dans le cadre de l’opération Séka, 23 patrouilles longue portée ont été conduites et plusieurs postes de contrôle érigés par afin de garantir la liberté de circulation des personnes et des biens dans cette région.  

L’opération Buffalo est toujours en cours dans le Centre du Mali et est de plus en plus confrontée à une résurgence des violences intercommunautaires. Au cours de la semaine écoulée, les casques bleus ont patrouillé dans près de 30 localités et ont installé des bases temporaires à proximité de nombre d’entre elles. 28 patrouilles ont été exécutées par les compagnies engagées dans le cadre de cette opération.  

Au cours de la semaine écoulée et sur l’ensemble de sa zone d’opération, la Force a mené 565 patrouilles (patrouilles de jour et de nuit, de longue et de courte portée) et érigé une douzaine de check points. Ces patrouilles aussi bien terrestres qu’aériennes, contribuent à réduire les violences sur les populations et à ramener le calme dans les zones où les tensions communautaires sont signalées. 

Appui aux FAMa 

Une patrouille FAMa a été prise en embuscade le 31 mai 2020 entre Simerou et Binedama, (cercle de Koro). Deux soldats ont été blessés et ont reçu les premiers soins à la base opérationnelle temporaire de la MINUSMA à Madougou. 

Incidents 

Parmi les incidents qui ont affecté la MINUSMA : 

  • Hier le 3 juin, un véhicule blindé de la MINUSMA Force patrouillant depuis sa base opérationnelle temporaire à Douna Pen, cercle de Koro a heurté un engin explosif improvisé (EEI). Aucune victime n'a été signalée, mais le véhicule a été endommagé. 
  • Un blindé de la Force a sauté sur un engin explosif improvisé sur l’axe Tessalit – Gao le 2 juin à environ 16 km nord-ouest d’Aguelhok. Aucune victime ni blessé n’est à déplorer. Le blindé a été endommagé.

Propos introductif de Mme Mbaranga Gasarabwe 

Représentante spéciale adjointe pour la MINUSMA et Coordonnatrice de l’urgence sanitaire du Covid-19 

Tout d’abord, je voudrais dire que je suis sous le coup de l’émotion car je viens tout juste d’une cérémonie pour dire adieu à nos Casques bleus qui nous ont quitté des suites du Covid-19. On s’incline aussi devant la mémoire de tous les Maliens qui ont périt à cause de l’épidémie du Covid-19. Je ferai le point avec vous sur l’appui des Nations unies à la réponse nationale et comment nous nous sommes organisés en interne.  

Je dois dire que depuis le début de la pandémie, très tôt le Gouvernement malien a pris les choses en main lorsque l’épidémie a éclaté en Chine. Le Gouvernement malien a très vite appelé tous les médecins de la sous-région pour voir comment mettre l’accent sur la prévention. A l’époque, on ne parlait pas de prise en charge car la maladie n’était pas connue et le phénomène n’était pas encore mondiale. Dans la suite, une autre réunion a été convoquée par le ministère de la Santé à laquelle nous étions invités avec les partenaires pour parler de la prévention et de la prise en charge. C’était au mois de mars et il n’y avait pas encore de cas au Mali. Très vite, nous avons eu le plan national de lutte contre le Covid-19. Je dois saluer l’OMS qui a pris les choses en main pour parler des standards de la maladie et de son évolution. Le leadership national nous a beaucoup aidé car nous avons su très tôt, en tant que Nations unies et partenaires, comment accompagner le Mali.  

Au niveau de la prévention, nous avons regardé ce qu’il fallait comme mesures, l’organisation du système de santé et au niveau des Nations unies les possibilités et modalités d’accompagnement du Gouvernement. Le Représentant spécial, Mahamat Saleh Annadif, est en même le Coordinateur de la crise. Au quotidien, je le seconde avec la coordination de toutes les mesures qui doivent être décidées et mise en œuvre au niveau de la MINUSMA et du système des Nations unies au Mali. Cela est fait avec l’appui du siège des Nations unies à New York.  

Dans notre dispositif, nous avons des réunions de coordination avec le Gouvernement pour savoir exactement comment nous sommes en train de répondre avec la grande implication de l’OMS. Au niveau interne et sous ma direction, nous avons 7 groupes de travail qui se rencontrent chaque semaine pour faire le point y compris au niveau programmatique sur l’appui au Gouvernement.  

Aujourd’hui, je suis heureuse d’annoncer que les commandes du matériel et des équipements que nous avons passées seront livrées bientôt. Le montant global de tout l’appui que nous avons donné s’élève à plus de 13 milliards de Francs CFA soit plus de 22 millions de dollars. C’est un appui non seulement au plan de réponse national mais aussi toutes les activités mise en œuvre dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 de la MINUSMA et des agences des Nations Unies.  

La communication joue un rôle extraordinaire. Dans ce domaine nous devons aussi voir comment aider le Gouvernement à parler de ce virus, comment lutter contre cette pandémie et dire que c’est une réalité car beaucoup de personnes n’y croit toujours pas. Les journalistes nous ont beaucoup aidé dans cette sensibilisation. Nous voyons aussi comment travailler avec les communicateurs traditionnels, les femmes, les jeunes, les slameurs.  

Nous continuer de travailler avec les fonds existants à travers tout le pays. Les commandes que nous allons recevoir vont également aider la partie nationale y compris le ministère de la Santé et le Professeur Akory qui dirige la coordination nationale. En même temps, nous allons mobiliser notre Force et notre Police ainsi que nous agents de sécurité pour désinfecter les lieux publics comme les marchés à Bamako et à l’intérieur du pays.  

Un autre volet qui est très important au-delà de l’appui financier, il y a un travail de réflexion à l’épidémie et à la période post-pandémique, notamment son impact socio-économique. Nous avons mené une réflexion avec l’équipe pays des Nations unies avec les agences et la MINUSMA pour voir comment l’économie locale pourra se relever. Nous savons que l’économie informelle prend une place importante au Mali. Il est question de voir comment au Mali, avec la crise que nous connaissons, utiliser la valeur ajoutée que représente les ressources maliennes. Par exemple, avec le coton, nous avons commandé 100 000 masques fait au Mali. Nous avons vu que la capacité de production pour tout le Mali n’est pas à la hauteur de la demande. Nous avons aussi promu le savon local pour le lavage des mains. Malgré la faible industrialisation, nous avons essayé de faire en sorte que le Mali puisse en bénéficier. Les stylistes et couturiers maliens ont aussi été mis à contribution. Nous avons privilégié tout ce qui pouvait être produit au Mali avec des capacités maliennes. L’étude socio-économique de l’impact du Covid-19 a été une opportunité pour révéler qu’il y a beaucoup de choses que le Mali peut faire encore avec le secteur privé. L’étude a été transmise au Premier ministre, aux bailleurs de fonds et le secteur privé pour faire du « made in Mali » une réalité. Il y a beaucoup de capacité et d’ingéniosité. Il y a des techniciens en robotiques qui ont fait des choses extraordinaires. C’est une manière d’encourager le secteur informel mais aussi les petites et moyennes entreprises. 

Je voudrais terminer en disant que cette maladie nous a surpris à travers le monde mais elle est une réalité. Il est vrai qu’elle a commencé à sévir par la Chine et s’est ensuite étendue à tous les continents. Sur le continent africain, l’évolution exponentielle qui avait été prévu n’est pas arrivée car le pic n’a pas été atteint dans certains pays. Au Mali, nous avons été affectés y compris au sein de la famille des Nations unies. Nous continuons à prendre des mesures barrières, exiger le port du masque. Comme le président de la République l’a dit, « Un Malien, Un masque », nous aussi nous disons, « Un employé des Nations unies, Un masque ».  

Vous allez nous aider à transporter ces messages à travers le pays pour que les personnes qui nient encore l’existence du Covid-19 puissent comprendre que c’est bel et bien une réalité. En respectant les mesures barrières, nous pouvons tous nous en sortir.

 

Intervention de Dr Jean-Pierre Baptiste, Représentant de l’OMS au Mali

Avant de faire une mise à jour concrète de la situation épidémiologique au Mali, il faut signaler une chose très simple, comme l’a dit la Coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Mali, le Mali a eu le temps de se préparer pour répondre à cette épidémie. Je pense que beaucoup se souviennent encore, avant l’arrivée des cas, il y avait des équipes d’intervention rapide qui ont été formées, qui travaillaient au niveau des différentes régions du Mali. Au niveau de l’aéroport à Bamako, tous les patients qui arrivaient pouvaient être suivis d’une manière systématique et c’est valable pour les postes au niveau des frontières avec les pays limitrophes. 

Je pense qu’il y a un travail de fond, que ce soit dans le domaine du dépistage, dans le domaine du diagnostic, il faut le dire aussi, avant l’arrivée de l’épidémie, le Mali avait quatre laboratoires qui étaient hyper fonctionnels pour le diagnostic du Covid-19. Il y avait des salles d’isolement et des salles de traitement qui ont été aménagées par le ministère de la Santé pour prendre en charge les patients du Covid-19 et le ministère a même anticipé sur le nombre de lits d’hospitalisation. Et je pense que cela est un aspect très important. Il y a une dizaine de jours, près de 515 lits ont été mis à la disposition du ministère de la Santé dans le parc des expositions pouvant étendre la capacité des hospitalisations et de prise en charge des patients de Covid-19. 

A côté de cela, dans chaque région du Mali, on peut dire que nous avons des lits d’hospitalisation, des lits d’isolement, des sites de prise en charge. Peut-être que les journalistes vont sauter sur l’occasion en parlant du nombre de cas confirmés, c’est vrai qu’à la date d’hier on était à 1 386 cas confirmés, mais je crois que le chiffre le plus important, c’est le pourcentage des personnes guéries. Sur les 1 386 cas confirmés, nous avons 788 personnes guéries. C’est un taux de guérison de pratiquement 57% et actuellement dans les structures sanitaires, ce qu’on appelle les cas actifs, nous en avons 496 cas pris en charge dans les dix régions du Mali. Nous avons actuellement un nombre incalculable de plus 2500 contacts qui sont suivis de façon journalière (matin et soir). 

Un pays qui a la possibilité de dépister, de diagnostiquer, de traiter, de suivre les personnes contacts, je pense que nous sommes sur le droit chemin de sensibiliser sa population. C’est là où le rôle des journalistes est primordial pour le respect des mesures barrières. Il faut que cette information aille au-delà de ce qu’on fait habituellement. Que la sensibilisation se fasse au niveau des communautés. Que chaque malien comprenne qu’on peut se protéger du virus en se protégeant soi-même. Quand on se protège soi-même, on applique les mesures barrières. 

Dans le cadre de la prévention, nous avons la politique du gouvernement « un Malien, un masque», plus le respect des mesures barrières. Cela va augmenter la protection de la population. On dit aux Maliens de se protéger pour protéger leurs familles. Parce que le virus ne vient pas tout seul, ce sont les gens qui transportent vers les personnes âgées qui sont beaucoup plus sensibles à l’attaque de ce virus où les risques sont beaucoup plus importants. 

En plus de cela, il faut souligner que le gouvernement est en train de prendre des dispositions pour augmenter le nombre de dépistages des cas. C’est dans cet esprit que le laboratoire mobile a été transféré dans la région de Tombouctou et que tous les cas contacts sont systématiquement dépistés. La logique voudrait que nous ayons une augmentation du nombre de cas, mais ce n’est pas le plus important. Le plus important, est que plus nous dépistons tôt ces patients, plus la chance de les guérir augmente. Plus nous suivons les contacts de ces personnes testées positives, plus nous avons la possibilité de couper cette chaine de transmission. Le laboratoire mobile est au niveau de Tombouctou, il partira bientôt au niveau de Mopti et fera peut-être un saut à Gao. La décision du ministère d’aller dans ce sens, de dépister tous les contacts, est la meilleure possible. Nous allons continuer à travailler avec le ministère main dans la main pour que les choses puissent se normaliser.