POINT DE PRESSE - JEUDI 8 SEPTEMBRE 2016

8 septembre 2016

POINT DE PRESSE - JEUDI 8 SEPTEMBRE 2016

 

Porte-parole : Mme Radhia Achouri

 

Les activités de la direction de la MINUSMA

 

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA (RSSG), M.  Mahamat Saleh Annadif, a effectué une visite de 2 jours, les 5 et 6 septembre,  à Nouakchott, en Mauritanie pour une série de consultations dans le cadre de ses échanges réguliers avec les partenaires impliqués dans le processus de paix au Mali.

 

M. Annadif s’est notamment entretenu avec le président Mauritanien, S.E.M Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

"La paix au Mali conditionne également la paix dans la sous-région. Je suis venu pour rendre compte au Président de ce qui se passe au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la mise en œuvre de l'Accord de paix," a déclaré le RSSG à la presse après la rencontre, avant d'ajouter : "Je suis très satisfait du soutien de la part du Président. Il ne peut pas y avoir de lutte efficace pour la paix et la stabilité au Mali, sans la conjugaison des efforts de tous les pays de la sous-région, dont la Mauritanie."

 

Le RSSG a ensuite poursuivi ses consultations avec le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Isselkou Ould Ahmed Izid Bih avant de se rendre par la suite au Secrétariat permanent du G5 Sahel et y rencontrer son Secrétaire permanent, M. Najim Elhadj Mohamed.

 

L'objectif majeur du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) est de coordonner les politiques et stratégies de développement et de sécurité des cinq Etats. Le Chef de la MINUSMA, comme stipulé dans la Résolution 2295 du Conseil de sécurité des Nations Unies, souhaite en effet renforcer les relations et la coordination avec le G5 Sahel au niveau de la sous-région dans le but d'améliorer les efforts en matière de sécurité et de développement.

 

-M. Annadif, a reçu le 5 septembre S.E.M Taavi Rõivas, le Premier Ministre de l’Estonie, en visite au Mali. L’entretien a porté sur la situation dans le pays et le processus de paix ainsi que sur les activités de la MINUSMA, notamment son appui et accompagnement à ce processus. M. Annadif a profité de l’occasion pour remercier l’Estonie pour son importante contribution à la MINUSMA.

 

-Et hier, le 7 septembre, M. Annadif, a reçu le Commandant suprême des forces armées suédoises,  Général Micael Bydén, en visite au Mali et l’Ambassadrice de la Suède auprès du Mali Madame Eva Emnéus. L’entretien a porté sur la situation dans le pays et les activités de la MINUSMA. M. Annadif a souligné à cet égard la contribution de valeur de la Suède à la MINUSMA, notamment à la Force de la Mission. 

 

-Pour sa part, la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire général et Coordonnatrice Résidente et Humanitaire, Mme Mbaranga Gasarabwe, a participé le 6 septembre à un débat sur le thème « Femmes, Paix, Sécurité » organisé par l’ambassade d’Espagne à l’Ecole de Maintien de la Paix à Bamako. Le débat a réuni le représentant du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, les représentants de la communauté internationale (Union Africaine, Union Européenne, CEDEAO et d’autres représentations diplomatiques) du réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace de la CEDEAO (REPSFECO), de la société civile malienne et des médias. Ce débat a permis de faire un constat sur la participation des femmes maliennes dans le processus de paix, jugée insuffisante à ce jour. Tous les intervenants, faisant référence à la résolution 1325 (2000) du Conseil de Sécurité des Nations Unies et les résolutions successives qui ont mis à l’ordre du jour le thème « Femmes, Paix et Sécurité »,  ont affirmé l’urgence d’agir ensemble pour que les femmes soient plus actives dans le processus de paix au Mali, en particulier dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale et la relance de la vie socio-économique.

 

Mme Gasarabwe a rappelé qu’il a été démontré à travers le monde que les femmes constituent des piliers de la paix, de ce fait leur inclusion dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix au Mali est indispensable. Elle a salué la volonté et le courage des femmes maliennes qui se sont impliquées dans le processus de paix depuis l’éclatement de la crise en 2012; et a fait appel auprès du Gouvernement malien et de la communauté internationale pour qu’ils saisissent cette opportunité et apporter le soutien dont elles ont besoin pour que leurs contributions à la paix soient mieux mises en valeur.

 

Cohésion sociale

 

Le 2 septembre, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a participé à la rencontre entre les imams et les leaders communautaires de Ménaka à la mosquée centrale, sous la présidence du Chef de village, M. Moussa Techegoum Maiga, avec pour objectif  de renforcer  la culture de la paix, de la tolérance et du vivre  ensemble entre les communautés de Ménaka à travers des prêches encadrés.

 

Sécurisation 

 

-La Force poursuit ses activités de sécurisation dans les principales agglomérations dans les zones de son déploiement, à travers des postes de contrôle et une intensification des patrouilles quotidiennes (jour et nuit) pour protéger les populations et leurs biens.

 

Du 30 août au 5 septembre, la Force de la MINUSMA a effectué 484 patrouilles, 65 escortes et tenu 219 check-points.

 

Et dans le cadre de son assistance aux populations vulnérables, le contingent Tchadien a offert une enveloppe de 500000 F CFA au profit des femmes veuves du cercle de Tessalit. La distribution de cet argent a été facilitée par la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA.

 

Et le 1er septembre, 231 élèves dont 188 filles de l’Ecole primaire Boubou Soumaré de Korioumé à Tombouctou, ont reçu, des kits scolaires de la part du contingent suédois, basé dans le Secteur Ouest de la MINUSMA à Tombouctou.

 

Enfin, le Contingent du Bangladesh a fourni durant la semaine des consultations médicales gratuites suivies de distribution de médicaments à Bourem, région de Gao.

 

-Pour sa part, entre le 31 août et le 7 septembre, dans l’ensemble des localités où elle est déployée, la Police des Nations Unies, UNPOL, a effectué un total de 293 patrouilles. Ce chiffre inclut les patrouilles pédestres, motorisées, conjointes et mixtes. En outre elle a effectué 38 escortes.

 

-Le 7 septembre, une délégation pluridisciplinaire de la MINUSMA, composée des représentants de UNPOL, des Divisions des Affaires Politiques, Affaires Civiles, Réforme du Secteur de la Sécurité et Désarmement/Démobilisation et Réintégration  et la Division de Sécurité,  a effectué une visite à Boni pour évaluer la situation sur place suite à l’attaque perpétrée le 2 septembre dernier par des individus armés non identifiés. La situation dans la localité est calme et les responsables locaux et les résidents ont indiqué qu’ils se sentaient rassurés par la présence des Forces de Défense et de Sécurité maliennes et celle de la Force de la MINUSMA.

 

A titre de rappel, la MINUSMA, qui a condamné cette attaque dans un communiqué publié le 5 septembre ainsi que les autres attaques perpétrées dans les régions de Ségou et de Mopti, a déployé un détachement de Casques bleus à Boni et a fourni un soutien aérien, dans le cadre de son appui aux autorités et aux Forces de Défense et de Sécurité maliennes.

 

Renforcement des capacités

 

-La Police des Nations Unies a clôturé 14 formations entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre au profit de 227 agents des Force de Sécurité du Mali : Police, Protection civile et Gendarmerie. Ces formations qui se sont tenues à Bamako, Tombouctou et Gao, ont porté sur de nombreux domaines comme la natation/plongées ; l’informatique ; la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ; les techniques professionnelles d’intervention ; la gestion des crises et catastrophes naturelles ; ou encore sur les documents falsifiés.

 

Par ailleurs, depuis le 02 septembre, 7 autres formations ont été ouvertes à l’endroit de 109 agents des Forces de Sécurité du Mali. Ces formations qui portent entre autres sur le Droit International Humanitaire (DIH) ; la gestion de scène de crime ; la médecine légale ou encore le sauvetage au combat concerne des unités de Bamako, Sikasso et Gao. 

 

-Du 1er au 3 septembre, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a participé à la formation sur l’EMPOWERMENT et les droits civiques des jeunes de Tombouctou dans le cadre du projet JEUNESSE et POUVOIR d’AGIR. La formation a regroupé 20 jeunes dont huit femmes et fut organisée par l’Agence pour la Coopération de la Recherche et l’Action pour le Développement, (A.C.O.R.D) sur financement de l’Union européenne et le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement-Terre Solidaire (CCFD-Terre SOLIDAIRE) au centre Ahmed Baba à Tombouctou.

 

-Le 6 septembre, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a participé à un atelier de sensibilisation sur les violences basées sur le genre (VBG) à la mairie d’Ansongo. L’atelier a été organisé par la Direction locale de la Promotion Féminine d’Ansongo et a regroupé 50 personnes dont les autorités communales et la société civile sous la présidence de M. Waly Sissoko, Préfet du cercle. L’objectif de l’atelier est d’expliquer les causes de ce fléau et de renforcer les capacités des acteurs sur les VBG en vue de protéger les femmes et les enfants.

 

Culture 

 

Le 2 septembre, la MINUSMA a apporté son soutien logistique à la visite à Tombouctou de la délégation du Ministre de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, composée de l’Ambassadeur de Turquie au Mali et du Directeur Général du Centre de Recherche, sur l’Histoire, l’Art et la Culture Islamique (IRCICA) d’Istanbul. Cette visite s’est inscrite dans le cadre du renforcement de la coopération culturelle entre le Mali et l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) ainsi que de la mise en œuvre du projet "Timbuktu Renaissance".

 

L’IRCICA, premier organe subsidiaire de l’OCI concerné par la culture, entend participer aux efforts de l’Etat du Mali dans la lutte contre les extrémismes violents par la culture, et la réalisation du vaste programme de sauvegarde du patrimoine culturel endommagé au Nord du Mali.

 

Appui au processus électoral

 

Le 6 septembre, dans la perspective des élections communales prévues pour le 20 novembre 2016, la Division Electorale de la MINUSMA a tenu une séance de travail  avec le Directeur Général de l’Administration Territoriale (DGAT). La rencontre avait pour objectif de faire le suivi des progrès sur les préparatifs desdites élections. La MINUSMA se tient prête à accompagner le Gouvernement à travers un appui technique, logistique et sécuritaire. 

 

Autres développements 

Nous sommes fiers d’annoncer qu’hier, le 7 septembre,  , le Capitaine Aichatou Ousmane Issaka du Niger, ayant servi au sein de MINUSMA, a reçu le Prix de l'ONU pour le défenseur militaire du genre de l'année. Le prix lui a été remis à Londres dans le cadre de la conférence ministérielle de défense sur le maintien de la paix tenue à Londres le 8 Septembre. Cette conférence s’inscrit dans le cadre du suivi du Sommet sur le Maintien de la Paix tenu en Septembre 2015 à New York. 

 

« La Capitaine Issaka s'est démarquée de ses pairs en ayant constamment cherché à intégrer les principes de la résolution 1325 dans le travail quotidien de ses troupes et au quartier général de son secteur », a déclaré mercredi, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) des Nations Unies dans un communiqué de presse.

 

C'est la première fois que ce prix est remis. Il reconnaît le dévouement et les efforts d'un membre des forces de maintien de la paix pour promouvoir les principes énoncés dans la résolution 1325 du Conseil de sécurité portant sur le rôle important joué par les femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité.

 

Le processus de sélection du lauréat a commencé en 2015 lorsque le Bureau des affaires militaires, qui se trouve au sein du DOMP, a demandé aux commandants et chefs de toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU de nominer un Casque bleu qui, selon eux, avait le mieux intégré la perspective du genre dans les activités de maintien de la paix.

 

« Nous espérons que le prix aidera à rehausser le profil et la compréhension de ce que l'intégration d'une perspective de genre représente, dans un contexte militaire, pour les missions de maintien de la paix des Nations Unies », a indiqué le DOMP.

 

Pendant son affectation à la MINUSMA, la Capitaine Issaka a travaillé au sein de la cellule de coopération civile-militaire dans la ville de Gao, dans le nord du Mali. Une grande partie de son temps a été consacrée à l'élaboration de projets ayant un impact rapide sur la population locale. Elle a passé beaucoup de temps à la formation d'autres officiers et à sensibiliser les femmes au niveau local, renforçant ainsi les liens entre l'ONU et la communauté d'accueil.

 

La Capitaine Issaka a également accompagné des patrouilles qui, sans elle, auraient été uniquement masculines, les rendant ainsi plus abordables et accessibles aux femmes et aux enfants de Gao.

 

Agée de 42 ans, le Major Isaak est diplômée en affaires sociales de l'Académie militaire du Niger. Elle est mariée avec trois enfants et vit à Niamey, la capitale du Niger.