Prévenir les violences communautaires par l’accès à l’eau et aux activités génératrices de revenus
Dans l’extrême Nord du Mali, le village de Matalmen, à 40 km à l’est d’Aguelhok, 180 jeunes à risque se sont investis dans un projet de réduction de la violence communautaire. Cette initiative financée par la MINUSMA avec une enveloppe de 49 millions de francs CFA prévoit des activités maraichères et l’accès à l’eau pour renforcer la résilience des populations face aux multiples défis sociaux et sécuritaires.
Pour que ce périmètre maraicher de 10 000 m2 desservi par un forage et un château d’eau soit fonctionnel, les 180 jeunes dont 80 femmes ont été formés aux techniques du maraichage. Des équipements et de semences permettront d’améliorer la productivité et de protéger leurs moyens de subsistance. Pour Fadimata Walet MOHAMED, représentant les bénéficiaires, « ses appuis touchent de plus en plus de localités reculées et plus vulnérables du fait de leur enclavement » sont une aubaine dans une région au climat aride.
Avec une population estimée à plus de 2 500 personnes, le village de Matalmen accueille chaque année de mars à juin des centaines de familles d’éleveurs nomades et leur cheptel. Cet afflux pèse sur les ressources en eau déjà maigres dans cette zone désertique et entraine parfois des conflits. De ce fait, les incidents autour de la gestion de l’eau deviennent fréquents entre éleveurs transhumants et populations locales lors de la période de soudure. Ainsi, cette initiative portée par l’ONG locale Assador (survie en langue Tamasheq) devrait prévenir et réduire les conflits inter et intra-communautaires.
En finançant ce projet, la MINUSMA a voulu donner une opportunité aux femmes et aux jeunes de créer un espace commun où le renforcement du tissu social serait possible grâce à l’accès à l’eau et aux activités génératrices de revenus.