Security Council Briefing on Mali Statement of El-Ghassim Wane, Special Representative of the Secretary-General for Mali 12 April 2023
Monsieur le Président du Conseil,
Mesdames et Messieurs les Représentants permanents,
Membres du Conseil de sécurité,
Monsieur l’Ambassadeur de la République du Mali et Représentant permanent aux Nations unies,
Mesdames et Messieurs
- Je vous remercie, Monsieur le Président, pour l’opportunité qui m’est donnée de m’adresser au Conseil de sécurité aujourd’hui. Je commencerai par une mise à jour sur la situation sécuritaire, qui sera suivie par un survol des développements politiques et autres liés à la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA.
- Tel que décrit dans le rapport du Secrétaire général qui est devant vous, la situation sécuritaire demeure volatile marquée qu’elle est par la poursuite des actes de violence perpétrés par les groupes terroristes dans certaines zones du Mali, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile.
Monsieur le Président,
- Il vous souviendra que c'est à peu près à la même époque, l'année dernière, que j'avais appelé l’attention du Conseil sur la crise sécuritaire en cours dans la région de Ménaka, dans le nord-est du Mali. Par la suite, en juin de la même année, j’ai réitéré mes préoccupations sur la détérioration de l’environnement sécuritaire et son impact sur la protection des civils. J’ai également mis en relief les capacités limitées de la Mission et des autorités maliennes pour y faire face.
- Depuis le début de l’année, la situation s’est encore davantage aggravée avec la recrudescence des affrontements entre l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Jamāʿat Nuṣrat al-Islām wal-Muslimīn (JNIM), qui sont en compétition pour accroitre leurs zones d’influence et contrôler les voies d’approvisionnement. Ils se livrent à des attaques incessantes contre les populations civiles.
- Les Forces de défense et de sécurité maliennes conduisent des opérations contre l’Etat islamique autour de la ville Ménaka et dans les zones plus au sud, incluant Indelimane, tout en effectuant des escortes de convoi le long de l’axe Menaka-Anderamboukane et sur la route entre Ménaka et Ansongo. Le 24 mars, les forces armées nigériennes ont annoncé avoir mené des opérations visant à poursuivre des éléments de l’Etat islamique à Hamarat, dans la région de Ménaka. Malgré tout, la situation sécuritaire et humanitaire demeure catastrophique, avec maintenant plus de 30 000 personnes déplacées ayant convergé vers la ville de Ménaka depuis le début de l’année dernière. Environ 2 400 déplacés ont aussi trouvé refuge dans une zone située à moins de deux kilomètres au nord du camp de la MINUSMA à Ménaka.
- J’ai vu de mes yeux l’impact dévastateur de ces développements lorsque j’ai visité Ménaka il y a trois semaines, ma cinquième visite du genre depuis mon arrivée au Mali en mai 2021. L’afflux de déplacés internes a accru la pression sur la réponse humanitaire, avec des populations ayant des besoins urgents liés à l’eau potable, à la nourriture, aux médicaments et aux abris. Écouter les déplacés alors qu’ils nous suppliaient littéralement d’avoir de l’eau potable pour boire était une expérience bouleversante.
- Dans cet environnement de plus en plus complexe, la MINUSMA, avec ses capacités limitées, continue de faire tout est en son pouvoir pour protéger les civils à travers une combinaison de patrouilles diurnes et nocturnes, en coordination avec les Forces de défense et de sécurité maliennes, et ce jusqu’à 15 kilomètres hors de la ville de Ménaka.
En outre, la Mission poursuit ses activités de promotion de la réconciliation et de la cohésion sociale afin de désamorcer les tensions intercommunautaires. La Mission a aussi par moment appuyé les autorités locales à travers la fourniture de services sociaux de base, y compris la distribution d’eau potable à des déplacés dans la ville de Ménaka. Je profite de cette opportunité pour rendre hommage aux acteurs humanitaires pour leur engagement tout en plaidant en faveur de la mobilisation ressources additionnelles afin qu’ils puissent répondre aux besoins exprimés sur le terrain. A la date d’aujourd’hui et pour l’ensemble du Mali, seulement huit pour cent des 751 millions de dollars demandés pour le Plan de réponse humanitaire 2023 ont été mobilisés.
Monsieur le Président,
- Outre Ménaka, Gao et le Centre restent également confrontées à des situations difficiles. Plus de 61 000 personnes ont été déplacées depuis l’année dernière dans la région de Gao. Au cours des trois derniers mois, l’Etat islamique et le JNIM se sont affrontés près de Bara, N'tilit, Anchawadi et Tessit. Les mouvements signataires ont également été impliqués dans des combats contre l’Etat islamique.
- Les Forces de défense et de sécurité maliennes ont fait état des opérations qu’elles ont conduite contre les groupes terroristes dans la région, notamment par l’emploi de moyens aériens.
- La MINUSMA, quant à elle, en collaboration avec les Forces de défense et de sécurité maliennes, mène des actions de protection par le biais de patrouilles couvrant 17 sites de déplacés internes dans les villes de Gao et d’Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’objectif étant d’améliorer la sécurité et la sureté des déplacés tout en prévenant des attaques potentielles par des éléments extrémistes. Des opérations ont aussi été conduites dans d’autres localités y compris à Djebock, à 34 kilomètres au nord-est de la ville de Gao, ainsi qu’ailleurs dans la région.
- Le Centre du Mali continue également de faire face à des défis sécuritaires et autres complexes. La plupart des incidents enregistrés au cours des trois derniers mois ont eu lieu dans les régions de Mopti et de Ségou. D’une manière générale, les opérations menées par les Forces de défense et de sécurité maliennes dans ces zones ont permis de perturber les activités des groupes extrémistes, notamment en les forçant à se disperser dans les zones avoisinantes des régions de Tombouctou et de Gao. Sous pression, les groupes extrémistes ont accru l’usage d’engins explosifs improvisés visant les mouvements terrestres des Forces de défense et de sécurité maliennes, en plus d’attaques surprises sur plusieurs postes de police le long des principaux axes d’approvisionnement.
- Dans ce contexte, l’adoption par le Gouvernement malien de la stratégie politique pour la stabilisation du Centre en septembre dernier et son lancement en mars, en présence du Premier ministre et de plusieurs partenaires du Mali et la MINUSMA, est une étape importante en vue de la mise en œuvre d’une approche holistique face à la crise complexe que traverse le Centre du Mali. La MINUSMA, qui a appuyé le développement de la stratégie, accompagnera le Secrétariat Permanent du Cadre Politique de Gestion de la Crise au Centre et les comités régionaux de coordination, en plus de l’appui direct fourni sur le terrain au travers des activités de promotion de la cohésion sociale, de la résolution de conflit et de la réconciliation y compris dans les zones de Niono, Douentza et Koro. La MINUSMA poursuit ses opérations de protection des populations également à Ogossagou et à Douentza. Nous aidons aussi à la protection d’infrastructures critiques et la facilitation de l’accès aux routes.
Mr. President,
- The Mission has continued to devote particular attention to the human rights situation in Mali in line with its mandate. Preliminary findings for the first quarter of this year – January to March - show yet again that the majority of human rights violations and abuses were committed by extremist and terrorist groups.
- As I have stressed in earlier briefings to the Council, it is important that the Malian authorities make every effort to ensure that military operations against terrorist and extremist groups are conducted in full compliance with international human rights law and international humanitarian law, that violations and abuses are transparently and promptly investigated, and perpetrators brought to justice. In parallel, I will continue to engage with the Malian authorities to enhance our cooperation and facilitate the full implementation of the Mission’s human rights mandate, in particular investigation into allegations of violations of human rights and abuses, whose objective is to strengthen justice and accountability, which are sine qua non for lasting stability in Mali.
- I take this opportunity to underscore that during the period under review, we have continued to deliver important capacity building support on human rights and international humanitarian law to the Malian Defense and Security Forces and to carry out sensitization activities for their members. I welcome the collaboration we have developed in this respect.
Mr. President,
- In view of the security challenges highlighted above, the need for closer coordination between the Malian Defense and Security Forces and MINUSMA cannot be emphasized enough, for it will allow a more judicious use of existing resources and greater effectiveness on the ground.
- In this respect, I welcome the steps already taken at the regional level between local FAMa commanders and MINUSMA Force and Police, as well as the consultations between the leadership of MINUSMA Force and Police and their Malian counterparts in Bamako. These steps must be enhanced in line with the 2017 Memorandum of Understanding (MOU) between Mali and MINUSMA, as emphasized in successive resolutions mandating the Mission and in the recently concluded internal strategic review. We will continue our consultations with our Malian partners to arrive at a level of coordination which is commensurate with the challenges at hand and can help MINUSMA to better deliver on its mandate in support of the Malian people.
- Equally important for the efficacy of our efforts is the freedom of movement. As indicated in the report before you, we continue to encounter challenges in this respect, particularly concerning the use of our intelligence, surveillance and reconnaissance (ISR) assets and some of our ground movements. Improvements in this respect are critical to the ability of the Mission to meet the legitimate expectations of the Malian people and authorities for enhanced effectiveness. We will continue to engage the Malian authorities on this matter, in particular by enhancing coordination.
- Finally, it is critical that MINUSMA retain full operational capability to make a meaningful contribution to the improvement of the security situation and protection environment in Mali. I pay tribute to all Troop and Police contributing countries for the sacrifices they have made during their deployment in Mali. I look forward to the continued support of the Council to ensure that MINUSMA has the required uniformed personnel and capabilities.
Mr. President,
- Let me now turn to recent political developments in Mali. As Council members are aware, MINUSMA and the International Mediation, under the leadership of Algeria, have continued to engage the signatory parties to the Peace and Reconciliation Agreement of 2015 to find ways to ensure the resumption of the various monitoring mechanisms of the peace agreement. The paralysis of their activities since last December has heightened tensions and fueled concerns about the viability of the peace process.
- Following a long consultation process with the Parties, the International Mediation, last week, submitted proposals to facilitate the resumption of the activities of the monitoring mechanisms and accelerate the implementation of the outstanding provisions of the peace agreement.
It is the considered view of the entire Mediation that these proposals take into account the concerns expressed by the Parties in the course of the consultations held in Mali and Algeria since January.
- It is my earnest hope that the Parties will consider these proposals with the required spirit of compromise to bring about lasting security and stability and deliver on the long-awaited peace dividends in Mali. Equally, the Parties must refrain from any action or statement that could heighten tensions or undermine the ongoing efforts. Now, more than ever before, is the time for the Parties to respond to the profound aspiration of the Malian people to peace and rise above particular interests.
- The Council’s continued support to the efforts of the International Mediation is critical at this juncture.
- Regarding the Transition, on 10 March, the Malian authorities announced the postponement of the constitutional referendum, which was initially scheduled to take place on 19 March. The delay was attributed to the need to ensure the full operationalisation of the newly-established Independent authority for the management of elections (AIGE), including the establishment of its local branches. Another element relates to the need to popularize the draft constitution which was presented by the Transition President to the Malian stakeholders on 20 March.
- Though a new date is yet to be communicated, the Malian authorities have stated that this delay will not compromise the restoration of constitutional order within the agreed timeline, that is March 2024. To this end, and as detailed in the report before you, several steps have been taken by the Malian authorities to facilitate the completion of the Transition process, including the finalization of the draft constitution and the adoption of critical pieces of legislation, as they relate to the electoral law and territorial reorganization. Also worth noting are the ongoing efforts to fully operationalise the independent electoral management body’s local structures and the printing and distribution of biometric identity cards which will serve as voter cards.
- While key challenges remain, ranging from the number of polls to be conducted within the remaining period of the transition, the related logistical and financial requirements, and the security conditions in parts of the country, no effort should be spared to ensure the return to Constitutional rule by the agreed deadline of March 2024.
- The UN Integrated Electoral Team, which includes MINUSMA and the UN Country Team in Mali, has continued to extend multifaceted support to the Transition process, providing technical assistance to build the capacities of the independent electoral management body members at the national and local levels, logistical and financial resources to support the administration of elections, including acquisition of ballot boxes and computer equipment, in addition to efforts aimed at encouraging inclusivity and consensus at all stages of the electoral process. I reiterate the Secretary-General’s call on all partners to extend the necessary assistance to Mali for the successful conduct of elections.
- In conclusion, Mr. President, while challenges in Mali are many, advances are also being made in some areas. It is important not to overlook them, even if what has been achieved after a decade of intense international engagement is below expectations, not least those of the Malian people. Indeed, these advances are proof that with sustained engagement by the international community and commitment from the Malian stakeholders, the situation can be turned around. Clearly, the responsibility for stabilizing the country falls on the Malians, and it cannot be otherwise, and the predicament that their country finds itself in calls for renewed commitment and efforts to fully harness the goodwill of the international community, including this Council, which has unfailingly renewed MINUSMA’s mandate since 2013.
- In the same vein, I remain convinced that the United Nations offer the best framework to support the lasting stabilization of Mali and the larger Sahel region, in close partnership with the African Union and ECOWAS.
We have all the tools required, ranging from peacekeeping to peacebuilding and development, and our action is predicated on principles that bind the entire membership of the organization, of which Mali is one. This is a unique position that should continue to be leveraged, given the importance of Mali’s stability for the region and beyond.
I thank you for your attention.