Tombouctou : l’accès à la justice, élément central du retour de l’autorité de l’État

16 mars 2022

Tombouctou : l’accès à la justice, élément central du retour de l’autorité de l’État

L’extension et la consolidation de l’autorité de l’État ont été au cœur de deux conférences-débats à Tombouctou, les 17 et 24 février 2022. Elles visaient à contribuer au renforcement de l’accès à la justice et de sa compréhension par les populations comme facteur de cohésion sociale. Adressées aux parajuristes de Tombouctou et aux femmes leaders de Niafunké, ces sessions d’échanges ont été organisées par la MINUSMA.

Mieux orienter les usagers des services de justice

L’insécurité dans la région de Tombouctou a affecté le fonctionnement des juridictions des cercles de Gourma Rharous, Goundam, Diré et Niafunké, ce qui a contraint les juges à se relocaliser à Tombouctou. Cette situation a des répercussions sur l’accès des citoyens à la justice formelle et favorise le recours aux mécanismes traditionnels de justice, incarnés notamment par les cadis. Des mécanismes recommandés par l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, lorsque les populations n'ont pas accès à la justice formelle.

C’est dans ce contexte que la MINUSMA a invité le 17 février à Tombouctou, une trentaine de parajuristes à échanger sur les normes internationales et nationales en matière d’accès à la justice. Cette rencontre a permis aux participant(e)s d’approfondir leurs connaissances en tant que prestataires de service d’assistance juridique. « Notre rôle est d’orienter les usagers des services de la justice, particulièrement les femmes. Cette journée d’échange a servi de rappel pour nous mais aussi d’opportunité d’acquisition de nouvelles connaissances, » a expliqué Niamoye ALIDJI, Présidente de la Clinique juridique DEME-SO de Tombouctou. En français « Maison de l’aide » la clinique juridique DEME-SO a été fondée dans les années 1990, afin de répondre aux besoins juridiques des communautés et personnes vulnérables ne pouvant avoir accès aux services d’un avocat. Ainsi, la clinique assure entre autres, une orientation juridique aux victimes d'abus en matière de droits démocratiques, prévient les abus par l'information et la sensibilisation des populations en matière de Droits civils et civiques ; élabore des modules de formation juridique, ou encore, propose un projet visant l'amélioration des conditions de prévention et de détention au Mali.

Connaître ses droits et les moyens de saisir la justice

À Niafunké c’est une trentaine de femmes leaders, membres de la Coordination des Associations et ONG féminines (CAFO) qui ont assisté le 24 février, à une autre conférence débat animée par un expert local avec l’appui de la MINUSMA.

Cette session a notamment abordé les modes de saisine des juridictions, des procédures relatives aux Violences basées sur le genre (VBG) et les droits des femmes. « Cette rencontre a été une opportunité pour les femmes de parler de leurs préoccupations juridiques et cela contribuera à l’accès au droit et à la justice des citoyen(ne)s dans notre pays, » a soutenu une participante.

Une activité régulière

Dans le cadre de son mandat, la MINUSMA organise régulièrement des activités visant à contribuer au raffermissement de la confiance entre les acteurs de la justice et les populations et à l’amélioration de sa distribution dans la région de Tombouctou. Les 26 et 27 janvier 2022, 60 femmes leaders des Cercles de Diré et Goundam avaient déjà participé à une conférence sur le même thème.