Tombouctou : la MINUSMA dote le village d’Amadia de sa première adduction d’eau potable

précédent suivant
28 août 2015

Tombouctou : la MINUSMA dote le village d’Amadia de sa première adduction d’eau potable

La Division des Affaires Civiles et la Section de la Stabilisation et du Relèvement de la MINUSMA ont  procédé, le 26 août dernier, à la remise technique du projet d’adduction d’eau potable réalisé au profit de plus de 1400 habitants du village d’Amadia, dans la commune d’Alafia.

 

Le village d’Amadia était approvisionné en eau par un puits traditionnel doté d’une pompe manuelle défectueuse. L’absence de rempart autour du puits posait un problème de sécurité pour la population, notamment pour les femmes et les enfants qui y puisaient de l’eau de jour mais aussi de nuit, au retour de la foire. A certaine période de l’année, où le puits était sec, les usagers avaient du mal à y trouver de l’eau. Il n’existait pas de système d’évacuation des eaux usées ni d’un réseau pour les populations. Les éleveurs, quant à eux, parcouraient près d’une vingtaine de kilomètres pour emmener les animaux s’abreuver au fleuve Niger.

 

« C’était un casse-tête pour la population d’Amadia et environs de tirer de l’eau dans ce puits. Lors d’une visite de la MINUSMA, ils ont trouvé des enfants autour du point d’eau qui tentaient avec difficultés de s’approvisionner. C’est ainsi que le projet a vu le jour », a expliqué Seydou Maiga, secrétaire-général du comité de gestion du nouveau système d’adduction d’eau potable d’Amadia. 

 

Ce projet à impact rapides (QIP) est financé hauteur de 20.775.000 FCFA par la MINUSMA. L’objectif visé est de compléter les installations avec un réseau de distribution de l’eau potable vers le village d’Amadia et ses environs, en rendant l’eau disponible en toute période de l’année, pour une meilleure santé de la population du village.

 

En effet, ce QIP répond à un sérieux problème d’accès à l’eau potable pour un peu plus d’un millier d’habitants du village d’Amadia. Il résout également un problème de promiscuité entre les humains et les animaux qui s’abreuvaient au même endroit. Tout en se réjouissant, les habitants ont souligné que leurs vaches pourront désormais donner du lait de meilleure qualité. Elles pourront s’abreuver directement dans un endroit qui leur est réservé et éviter ainsi le long trajet de près de 20 km jusqu’au fleuve Niger pour étancher leur soif.

 

Selon le Maire de la Commune d’Alafia, M. Konta H. Yehia, ce QIP a un véritable impact direct sur le quotidien des villageois et leur bétail. Un véritable progrès si l’on tient compte du fait que l’élevage est la première activité des habitants de la zone. “Cette adduction d’eau servira non seulement pour la consommation locale des populations, du bétail, mais aussi au maraichage. Ce point d’eau favorisera l’installation des exploitants des périmètres irrigués de Daye dans le village », a-t-il déclaré, en ajoutant que la MINUSMA a fait une œuvre extrêmement utile pour les populations.

 

Exécuté sur une durée de 3 mois, les travaux ont permis de réaliser et d’installer une cuve de 10 m3 et un support métallique d’une hauteur de 6 mètres; de construire et d’installer la tuyauterie, les accessoires de distribution pour 04 bornes fontaines comprenant chacune 2 robinets; de construire un abreuvoir pour animaux; d’acheter un château d’eau d’une capacité de 1000 litres, de doter de système d’évacuation des eaux d’infiltration et d’adduction ; de poser une dizaine de panneaux solaires et de câblage de 2400 Watt pour faciliter le pompage de l’eau vers le château d’eau, ainsi que l’élévation d’une clôture de protection.

 

1000 personnes bénéficient directement de ce projet dont plus de 700 femmes et plus de 300 enfants qui, en matière de santé et d’hygiène, ont des besoins particuliers. « A travers cette réalisation, la MINUSMA a contribué à l’amélioration de notre de vie en nous facilitant l’accès à l’eau potable », nous a fait remarquer Fatoumata Maiga, habitante d’Amadia. Les femmes du village se disent désormais rassurées de laisser leurs enfants puiser de l’eau sans courir de danger.

 

C’est dans le cadre du travail de renforcement des autorités sur le terrain, que la Section des Affaires civiles de la MINUSMA à Tombouctou a identifié ce projet, de concert avec le maire de la commune d’Alafia. La Section de Stabilisation et de relèvement en collaboration avec la Direction régionale de l’hydraulique ont facilité la mise en œuvre de ce projet. Pour le pérenniser, la MINUSMA, à travers la Division des Affaires Civiles, a appuyé les bénéficiaires dans la mise en place d’un comité de gestion de cette infrastructure et dans la formation de ces membres.

 

Situé dans la commune d’Alafia qui compte 16.422 habitants, le village d’Amadia, compte lui 1400 âmes, parmi lesquels des Peulhs, des Tamasheq et des Songhaïs. L’élevage, le maraichage, le petit commerce et la pêche y sont les principales activités économiques.