Violences sexistes : Les déplacées Dogons et Peuls lancent des messages de paix

5 décembre 2019

Violences sexistes : Les déplacées Dogons et Peuls lancent des messages de paix

Le 4 décembre 2019, au Camp de déplacées situé au quartier Secoura à Sévaré, la Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA a initié une séance de sensibilisation auprès de plus de 150 femmes déplacées des zones de conflit sur la violence basée sur le genre. Tenue en marge de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, cet échange était une occasion pour elles de lancer un appel permanent à la paix, à la compréhension, à l’entente et à la solidarité.

Aminata Ongoïba, mariée et mère d’un garçon de 8 ans, se rappelle avec horreur l’attaque contre son village de Gondo Gourou, Djankabou dans le cercle de Bankass, entraînant la mort de plusieurs personnes, dont quatre membres de sa belle-famille. « Une nuit terrible dont je me souviendrai toujours », raconte-t-elle alors qu’elle assiste à la campagne de 16 jours de mobilisation contre la violence faites aux femmes et aux filles à Sévaré. « Cette horrible attaque, ce terrible malheur nous a forcé à quitter le village pour chercher refuge dans la ville de Sévaré, abandonnant toutes nos récoltes et autres biens ».

Nadege Yaborko Douyon de la Division des droits de l'homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA qui est impliquée dans l’organisation de la campagne des 16 jours  dans la région de Mopti, explique : « La Mission des Nations Unies organise cette séance en vue d’offrir aux femmes déplacées venant des communautés Dogon et Peuls des possibilités de renforcement de leurs capacités, s’agissant des stratégies et concepts relatifs à la violence sexiste, mais aussi à mieux comprendre d’autres formes d’inégalités, telles que celles qui se fondent sur l’âge, la race, ou la classe sociale ».

Parmi les interventions des participantes et femmes déplacées des suites des conflits intercommunautaires, il y a lieu de mentionner celles de Mme Aminata Ongoïba de la communauté Dogon, et de Mme Fatoumata Barry de la communauté Peuls. Toutes deux ont fait appel à l'engagement de toutes les parties pour rechercher une solution négociée au conflit, sans lequel une paix durable ne saurait être instaurée.

La DDHP de la MINUSMA, en collaboration avec le bureau de la Protection de la Femme, organise plusieurs activités de sensibilisation au profit de différentes couches de la population dans la ville de Sévaré et sa périphérie.  Au 1er jour de la quinzaine d’activisme, des microprogrammes contre ces violences ont été diffusées sur les radios locales, dans le but d’atteindre le plus large public possible.

D’autres séances de sensibilisation se déroulent déjà autour des thématiques, notamment sur les violences basées sur le genre en milieu ou en temps de conflit. Les populations ciblées sont les femmes déplacées, les associations de femmes et jeunes pour être porteurs des messages de paix, de confiance, et de réconciliation.