Visite au Mali de la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour les enfants et les conflits : entre état des lieux et mesures concrètes

15 juillet 2019

Visite au Mali de la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour les enfants et les conflits : entre état des lieux et mesures concrètes

Du 9 au 13 juillet dernier, La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies (RSSG) pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, était au Mali pour une visite officielle de quatre jours. Cette première mission au Mali lui a permis d’évaluer l'impact du conflit sur les enfants, et de renforcer l’engagement et le plaidoyer en faveur de leur meilleure protection auprès de toutes les parties concernées. Ceci, en rencontrant tous les acteurs mais aussi en procédant au lancement national de sa nouvelle initiative intitulée « Agir pour protéger les enfants affectés par les conflits ».

À son arrivée, Mme Gamba a été accueillie par le Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Amadou Koita, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, en charge du pilier politique de la MINUSMA et Cheffe de la Mission par intérim, Joanne Adamson, ainsi que la représentante résidente de l’UNICEF au Mali, Lucia Elmi.

Après avoir rencontré des membres du Gouvernement, de la communauté diplomatique, y compris des organisations régionales, ainsi que des partenaires des Nations Unies et de la société civile, Mme Gamba s’est rendue à Mopti dans le Centre du Mali, théâtre depuis plusieurs mois, d’une recrudescence de graves violences, sur fond de conflits intercommunautaires.

Engagement de l’ONU

Virginia Gamba, accompagnée de Joanne Adamson, ainsi que la Représentante résidente (RR) de l’UNICEF au Mali, Lucia Elmi, s’est ensuite rendue à Mopti pour une série d’échanges avec les différents acteurs locaux. Après une présentation de la situation par Brou Djekou, le Chef de bureau de la MINUSMA par intérim, des entretiens se sont poursuivis avec le Chef de Cabinet du Gouverneur de la Région.

La RSSG pour les enfants et les conflits armés a également rencontré des enfants, garçons et filles, anciennement associés à des groupes armés et réintégrés dans leurs communautés.

Avant de quitter Mopti, la délégation a échangé avec les acteurs humanitaires et les leaders des communautés peuhl et dogon. À tous ses interlocuteurs, Mme Gamba a rappelé la nécessité de protéger les enfants, notamment en période de conflit mais également, l’importance, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, de la prise en compte de la réintégration (éducation, formation, santé, service psychosociaux…) des ex-enfants soldats.

Une campagne pour accentuer les efforts

De retour à Bamako, Mme Gamba a poursuivi sa mission avec plusieurs entretiens avec les autorités maliennes et différents acteurs du processus de paix.

Elle a également procédé au lancement de la Campagne « Agir pour protéger les enfants affectés par les conflits ». Catalyser l’attention et les efforts nécessaires au niveau mondial, pour mettre fin aux six violations graves des droits de l’enfant, tel est l’objectif de cette campagne. Prévue pour se poursuivre jusqu’à la fin 2022, elle vise également à prévenir de futures violations, en renforçant la collaboration, le partenariat et les synergies entre acteurs locaux, régionaux et internationaux.

Lors du lancement de la campagne malienne à Bamako, la RSSG pour les enfants et les conflits a déclaré que : « le Mali doit mettre en œuvre des solutions durables qui permettront aux filles et garçon qui ont souffert et souffrent toujours des affres du conflit, de retrouver et de profiter pleinement de leur enfance, mais surtout d’avoir accès à de véritable options pour réintégrer la société et se reconstruire avec l’espoir d’un avenir meilleur ». Au Mali, « Agir pour protéger » permettra de renforcer le plaidoyer en faisant notamment la promotion du travail exemplaire réalisé sur le terrain par les partenaires, soulignera les défis auxquels sont confrontés les garçons et les filles tout en identifiant les réponses adéquates. Cette opportunité devrait avoir entre autres pour effets positifs, d’amplifier l’engagements des autorités maliennes vis-à-vis des enfants, notamment à travers la mise en œuvre effective d’instruments internationaux comme la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, adoptée par le Mali en février 2018, ainsi que l’adoption rapide d’un code de protection de l’enfant révisé.

Autre avantage d’« Agir pour protéger», la poursuite du dialogue avec les groupes et mouvements armés, afin qu’ils libèrent toutes les filles et tous les garçons qui ont été recrutés ou utilisés durant le conflit, ainsi que de prévenir et mettre fin aux autres violations graves commises sur les enfants.

In fine, c’est un accès élargi et durable aux programmes de réintégration pour que tous les enfants démobilisés des groupes armés puissent bénéficier d’un soutien approprié et que tous les enfants maliens aient accès à une éducation de qualité.