« Cercle de paix » : un outil pour transformer et apaiser les cœurs et les esprits, pour une meilleure cohésion des femmes leaders de Gao, Taoudéni et Ménaka

30 novembre 2021

« Cercle de paix » : un outil pour transformer et apaiser les cœurs et les esprits, pour une meilleure cohésion des femmes leaders de Gao, Taoudéni et Ménaka

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité au Mali, l’Unité Genre, en partenariat avec l’Institut Malien de Recherche Action pour la Paix (IMRAP) a organisé une activité de renforcement de capacités sur l’outil « Cercle de paix » le 15 novembre dernier à Gao. 

Cette session de « cercle de paix » s’est déroulée dans le cadre du projet « Femmes artisanes de paix pour la consolidation de la cohésion sociale pour une paix durable dans les régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Taoudéni », qui a pour objectif de contribuer à l’engagement des femmes au renforcement de la cohésion sociale, et à l’amélioration du vivre ensemble pour une paix durable au Mali. Le but de ce projet est la formation de 192 femmes issues de quatre régions du pays, au côté d’une centaine d’autres déjà formées. En effet, d’autres sessions se sont déjà tenues à Mopti, Tombouctou et Taoudéni et ont regroupé la centaine des participantes déjà annoncée, et provenant des cercles desdites régions.

Le chef du Bureau de la MINUSMA à Gao, Mohamed El-Amine SOUEF, a indiqué que la présence de la MINUSMA « témoigne de sa volonté et sa conviction à renforcer la participation des femmes dans le processus de paix et de réconciliation comme le voudrait la Résolution 1325 (2000) et ses 10 résolutions connexes sur l’agenda Femmes, Paix et Sécurité du Conseil de Sécurité et du mandat de la MINUSMA ». Il a également ajouté que les préoccupations de ces résolutions rencontrent celles de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.

Le préfet, a quant à lui demandé aux participantes de s’engager à identifier les opportunités de collaboration avec les acteurs du processus de paix au sortir de cette session. De leur côté, le Président de l’équipe régionale de la réconciliation et la Directrice régionale de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, ont réitéré leur engagement et disponibilité sans faille pour la réussite de ce projet. Finalement, la représentante d’IMRAP a, dans ses propos, informé que la session de formation aux cercles de paix en est à sa seconde mise en œuvre à Gao.

Ainsi le rayonnement du projet financé par la Suède, à travers le Fonds Fiduciaire de la MINUSMA pour la paix et la sécurité au Mali, pour un montant total de plus de 108 millions de FCFA (exactement 108 654 511/187,497 USD) est palpable, puisqu’il a permis d’augmenter de plus en plus le nombre de femmes artisanes de paix au nord et au centre du Mali. Le soutien de l’Unité Genre tout au long du processus de mise en œuvre, d’organisation de ce projet a permis sa réalisation et ce, malgré des circonstances sécuritaires particulières au nord du Mali.

Outil « Cercle de paix » : à propos de la méthode

La méthodologie de l’outil « Cercle de paix » a une capacité de transformation des femmes en 72 heures, en partant de la situation de conflit à leur engagement individuel et collectif, et en vue de la construction de la paix au sein de leur communauté. L’outil permet tout d’abord de développer un sentiment de confiance entre les femmes par la disposition physique du groupe de participantes en « cercles », ensuite de les outiller de concepts de sensibilisation majeurs dans le domaine de la paix durable. Ainsi, la formation à l’outil « cercle de paix » contribue à la cohésion sociale et à la consolidation de la paix, en ceci qu’elle permet de créer un sentiment de confiance chez les femmes, pour échanger à cœur ouvert, se comprendre et formuler des pistes de solutions en vue de la paix durable.

Selon la Représentante de IMRAP, « C’est un puissant outil de transformation et d’apaisement des cœurs et de l’esprit des femmes qui sortent engagées pour la société et la communauté en vue d’une paix durable ». La Représentante de IMRAP poursuit et indique que sur les 800 femmes sélectionnées pour recevoir la formation, 10 noyaux de femmes ont été constitués pour former les autres femmes, sur la mise en œuvre de trois projets pour la consolidation des communautés de Gao, Taoudéni et Tombouctou. Elle a également plaidé auprès des autorités pour une institutionnalisation et une capitalisation des impacts et effets de ces cercles de paix, en vue d’une cohésion sociale encore plus durable. 

Les formatrices facilitatrices de la formation ont permis d’obtenir beaucoup plus d’éclairage quant au contenu et déroulé de la formation en « cercle de paix ». En effet, « dix thèmes appelés points de rencontre sont débattus lors des sessions de cercle de paix qui permettent aux participantes de faire des récits de vie, leur autocritique, d’avoir un éveil de conscience de se remettre en cause, et de trouver la paix intérieure… » a déclaré l’une des facilitatrices. Quant à l’implication des jeunes, elle a aussi été prise en compte : « après la session de Tombouctou, le Conseil régional s’est saisi du dossier pour mener ce cercle de paix avec les jeunes à Tombouctou et Taoudéni pour renforcer la cohésion sociale dans ces deux régions » a indiqué une autre facilitatrice.

Les retombées de cette formation se sont tout de suite fait sentir : « J’ai beaucoup appris, ce qui m’a permis de faire une remise en question, avant je ne faisais qu’accuser les autres comme responsables de la situation actuelle dans ma région, » a déclaré une participante.