État de droit : Améliorer les conditions de détention des femmes dans les prisons de la région de Tombouctou

2 mai 2019

État de droit : Améliorer les conditions de détention des femmes dans les prisons de la région de Tombouctou

Le Bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou, a inauguré, le 27 avril dernier, le projet d’extension de la Maison d’Arrêt de Niafounké. Financé pour plus de 24 millions de francs CFA, ce Projet à impact rapide (QIP), de la section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la Mission onusienne au Mali, vise à appuyer le rétablissement de l’autorité de l’Etat et améliorer les conditions de détention des femmes.

 

 

En 2016, un projet de la MINUSMA avait déjà partiellement réhabilité et équipée la Maison d’arrêt de Niafounké. Ce second projet a pour but d’étendre les locaux de l’infrastructure. Les travaux concernent la construction d’un quartier pour femmes, d’un bureau pour le chef de l’établissement, d’un magasin de stockage pour vivres, d’une infirmerie, d’un bureau de greffe, d’une salle de garde, d’une toilette, d’un mur de clôture, d’un portail coulissant avec portillon incorporé, ainsi que d’un hangar qui servira de parloir aux femmes détenues.

 

 

Un aspect important de cette réalisation est la prise en compte du genre, à travers la séparation du quartier de détention des hommes et celui des femmes, afin de parvenir à un meilleur respect des droits de celles-ci et d’éviter tout risque de violences contre elles. D’autant qu’auparavant, tous partageaient une cour commune, avec des risques pour les femmes de subir des violences au cour de la journée, la séparation n’ayant lieu qu’au moment de rejoindre les dortoirs séparés. « La cohabitation des femmes avec les hommes dans une prison expose les femmes détenues à toutes formes de violences, verbales ou physiques, et notamment les violences sexuelles. Nous avons toujours dénoncé cette situation écœurante. Aujourd’hui nous ne pouvons que remercier la MINUSMA pour cette action qui contribuera à protéger l’intégrité physique et psychique, des femmes détenues, cela nous soulage, » s’est réjouie Maiga Fadimata Maiga, Cheffe du service local de la Promotion des Femmes de l’Enfant et de la Famille de Niafounké.

 

En plus, la sécurité de la prison était compromise par un mur de clôture trop bas et non sécurisé par des fils barbelés. Ce qui constituait un risque élevé d’évasion, accentués par de mauvaises conditions de travail pour le personnel. « Ce projet vient donc renforcer les capacités du personnel de la Maison d’Arrêt et offrir aux détenus des conditions de détention conformes à l’esprit des règles Nelson Mandela des Nations Unies, » a déclaré  Fousseyni Diallo, Représentant la Direction Régionale de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée, qui poursuit en ajoutant :  « L’aide de la MINUSMA nous a été d’un grand apport et nous a permis de réaliser nombre de nos préoccupations du point de vue sécuritaire ».  

 

 

Pour rappel, les institutions judiciaires, y compris les prisons de la région de Tombouctou, avaient été saccagées lors de la crise politico-sécuritaire de 2012. Ainsi, la MINUSMA a appuyé la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée DNAPES, à travers plusieurs projets de rénovation des locaux de détention, des tribunaux, des domiciles des juges, en passant par leur équipement et au renforcement, des capacités du personnel pour favoriser l’autorité de l’État, l’état de droit et le retour des institutions judiciaires dans le Nord. « Notre Section appui les autorités maliennes pour que les conditions de détention puissent respecter un certain nombre de standard», a souligné Abdou Djibo, chef d’équipe de la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA à Tombouctou. Il a également justifié cet appui par l’une des pensées de Nelson Mandela qui considère que le degré de développement d’une Nation se mesure également par le traitement qu’elle réserve à ses citoyens incarcérés.

 

 

La cérémonie de réception a également vu la participation du Maire de Niafounké, du Régisseur de la Maison d’Arrêt, des autorités administratives et militaires, des représentants de la société civiles, des notabilités de la ville, ainsi que des représentants de la MINUSMA et des éléments de la Police des Nations Unies (UNPOL).