200 enfants sensibilisés lors de la commémoration de la Journée Internationale de lutte antimines à Tombouctou

précédent suivant
8 avril 2015

200 enfants sensibilisés lors de la commémoration de la Journée Internationale de lutte antimines à Tombouctou

Le Service de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS), de concert avec la Mairie de Tombouctou, a commémoré la Journée Internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte antimines, le samedi 4 avril dernier, dans la Cité des 333 Saints.

 

C’est sous le thème « Au-delà des mines », qu’environ 200 enfants ont célébré, à la Mairie de Tombouctou, la Journée Internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte antimines. L’évènement s’est déroulé en présence du maire de la commune, des huit Chefs de quartiers que compte Tombouctou, des membres d’autres organisations internationales et locales, des membres de la Police nationale malienne et de la composante police des Nations Unies (UNPOL).

 

« Nous avons une franche collaboration avec le Service de lutte antimines de la MINUSMA, où toutes les actions menées sont coordonnées avec la mairie et les chefs de quartiers. Avec leur aide, nous avons pu dépolluer les bureaux publics, les lieux de culte, les écoles et les cimetières. Nous sommes satisfaits de leur travail qui nous a permis aussi d’assainir les zones dangereuses occupées lors de la crise », a déclaré Hallé Ousmane, le maire de la commune de Tombouctou.

 

Trois principales activités ont marqué cette célébration : une exposition de photos représentant le travail des démineurs ; une démonstration de dépollution, coordonnée par The Development Initiative (TDI) ; des séances de sensibilisation menées par Handicap International, Danich Church Aid (DCA), Action Recherches pour le Développement des Initiatives Locales (ARDIL), Association pour le développement du Nord du Mali (ADENORD Mali), des partenaires d’UNMAS.

« Beaucoup d’entre nous ignorent le danger que représentent les mines" Ibrahim Garba Touré, Chef du quartier de Djingarey Ber.

La cérémonie a démarré par la visite de l’exposition de photos installées sur le mur d’enceinte de la mairie. Elles illustrent « la réalité à laquelle les civils, les travailleurs humanitaires, les Casques bleus et les organismes de développement font face dans les zones et les pays qui se relèvent d’un conflit », pour reprendre une phrase de Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies, dans son message pour la dixième commémoration de la journée du 4 avril consacrée à la lutte contre les mines.

  

« Beaucoup d’entre nous ignorent le danger que représentent les mines. Cette exposition de photos interpelle les uns et les autres à plus de vigilance et contribue à éduquer les jeunes sur cette problématique. Une fois, on a mis le feu dans un tas d’ordures dans mon quartier et de fortes explosions ont suivi. Cela dénote qu’on peut trouver des engins explosifs dans tous les coins de la ville », a avancé Ibrahim Garba Touré, Chef du quartier de Djingarey Ber.

 

Une autre activité essentielle a consisté en une simulation de déminage effectuée par des participants. A cet effet, une parcelle de terre aménagée sur la cour de la mairie a servi de scènes pour les initier à la dépollution. Quelques élèves de l’école Abba Cissé, préalablement sensibilisés au problème des mines, ont aidé, aux côtés d’autres, à faire des démonstrations de déminage de restes explosifs de guerre camouflés par les organisateurs. Guidés par des Officiers d’UNMAS et ceux de « The Development Initiative » (TDI), plusieurs autres enfants et adultes présents se sont également exercés à la reconnaissance des marquages signalant un danger de mines.

 

Une fois les démonstrations finies, les partenaires impliqués dans l’activité ont érigé, de part et d’autres de l’entrée de la Mairie, deux stands jonchés d’affiches d’information de prévention des dangers liés aux restes explosifs de guerre (REG) et d’autres matériels tels que de prothèses. De temps en temps, se succédaient des petits groupes d’au moins 20 enfants devant chaque stand, écoutant les animateurs des différentes ONG mobilisées pour la circonstance. Répétant en chœur les conseils prodigués, la plupart d’entre eux semblaient avoir assimilé les précautions à prendre pour se protéger des REG. « On a appris que les enfants ne doivent pas s’approcher des restes d’explosifs de guerre. On ne doit pas toucher aux objets métalliques trouvés. Si on en voit, il faut plutôt avertir les parents qui iront voir les autorités et la MINUSMA pour les informer », a récité vivement la petite Fatima Mahdi Touré en classe de 5ième année.

 

Toute la première moitié de la journée, tous ceux qui passaient par la Mairie de Tombouctou s’arrêtaient pour prendre soit une brochure ou participer aux séances de sensibilisation. Selon un agent d’ARDIL, Moussa Ouane, « La population a répondu positivement à l’appel. Au-delà de ça, les participants ont pu bénéficier de messages de prévention. Beaucoup d’acteurs ont été mobilisés. Cette journée a permis également de toucher également les autorités dont le rôle est important pour relayer ses messages ».

 

De son côté, Jean-Claude Amand, Officier au Bureau UNMAS a expliqué que quatre équipes travaillent actuellement sur les axes Tombouctou, Goundam, Niafunké, Léré, Ber et Gourma-Rharous pour les dépolluer. De plus, un programme de sensibilisation devant toucher tout le cercle de Tombouctou est en cours.

 

Comme l’a assuré Ban Ki-moon dans le message du 4 avril dernier, « L’ONU joue un rôle essentiel en s’employant à libérer le monde de la menace que représentent les mines et les restes explosifs de guerre, en répondant aux besoins des victimes et des survivants, dont elle s’attache à faire respecter les droits fondamentaux ».