Bilan des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles à Kidal

29 décembre 2017

Bilan des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles à Kidal

Dans le cadre de la campagne de sensibilisation des « 16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles », le bureau de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA à Kidal, a organisé le 20 décembre 2017 une manifestation sur le thème « Ne laisser personne de côté: mettre fin à la violence à l'égard des femmes. » Plus de 300 femmes se sont déplacées pour assister à cet événement qui s’est déroulé à la Maison de la femme de Kidal.

Chaque année, la campagne des « 16 jours d’activisme » vise à sensibiliser chaque année le grand public sur les violences basées sur le genre, phénomène malheureusement récurrent dans des pays en situation de post-conflit tel que le Mali.

« Les victimes de violences sexuelles ont un grand rôle à jouer dans cette lutte, car ce sont bien elles qui doivent dénoncer ces actes afin de permettre aux organes compétents de poursuivre les auteurs, » a souligné d’entrée M. Armel Luhiriri Byamungu, Responsable de la DDHP du bureau régional de la MINUSMA à Kidal. « Ces actes répréhensibles, commis de manière systématique, aussi bien en période de paix qu’en temps de conflit, sont considérés comme des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, et s’ils visent un groupe  ethnique bien précis, on peut même parler de génocide, » ajoute M. Byamungu.

Participant à l’évènement, la Chargée des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA à Kidal, Mme Nancy Makulu Mutombo, a présenté un module sur « la justice et la lutte contre l’impunité et le recours à la justice traditionnelle. » Etant donné le contexte spécifique de Kidal où les autorités judiciaires sont absentes depuis mai 2014, plusieurs cas de violences sexuelles continuent d’être présentés aux juges traditionnels (appelés cadis). Parmi les défis majeurs qui restent à relever, on compte l’accompagnement psycho-social des victimes de violences sexuelles ainsi que la résistance culturelle, qui fait que la plupart des  viols commis sur des femmes et les filles restent impunis et leurs auteurs non traduits en justice.

Ceci reflète bien une situation qui révolte au plus haut point Mme Aminatou Walet Bibi, responsable politique et militante pour les droits de la femme. Elle a ainsi attiré l’attention des participants sur la nécessité de mettre fin à certains tabous. « Le viol constitue un sujet difficile, car les victimes, en plus du rejet par leurs proches, courent le risque de ne plus pouvoir se marier, » si jamais l’abus dont elles sont victimes est connu du public. Mme Bibi a  ainsi exhorté la MINUSMA et les agences humanitaires à multiplier les campagnes de sensibilisation afin que les femmes soient mieux informées sur leurs droits et sachent les faire respecter.