Célébration de la Journée internationale des Femmes 2022 au siège de la MINUSMA : la résilience des Maliennes à l’honneur

11 mars 2022

Célébration de la Journée internationale des Femmes 2022 au siège de la MINUSMA : la résilience des Maliennes à l’honneur

Des témoignages de femmes en proie aux changements climatiques qui luttent pour en atténuer les effets. Des discours de femmes dont les fonctions sont, entre autres, de veiller à ce que les droits de ces autres femmes soient respectés. Des femmes dont les métiers sont de divertir tout en sensibilisant… Et, des hommes dont l’un des devoirs est d’amener les autres hommes à respecter les droits des femmes. Tel était le tableau qu’offrait la célébration de la Journée internationale des femmes (JIF) 2022, au Quartier général de la MINUSMA, le 10 mars dernier.

Première à s’exprimer, Oumou DIAWARA de l’Unité chargée du genre (chargée des aspects liés à l’égalité des sexes au sein de la MINUSMA) plante le décor : « cette année, la célébration de la Journée Internationale de la femme et de la fille par les Nations unies est axée sur le rôle central du Genre dans le contexte du changement climatique ».

Établissant un lien direct avec la thématique du jour et le quotidien des femmes du Sahel, Mme DIAWARA poursuit : « en étudiant ce thème dans la société de notre pays hôte, le Mali, force est de reconnaître que les femmes, en tant que responsables des tâches ménagères (ravitaillement en eau), sont les plus touchées par les effets de ces changements climatiques, notamment la sécheresse, la désertification, et les fortes précipitations qui handicapent leurs activités rémunératrices, leur éducation et de celle de leurs enfants ou de leur santé ». Dans son intervention, la fonctionnaire de l’Unité chargée du genre se dira, être « l’avocate de ces femmes » pour plaider en faveur : « d’une amélioration significative de l’accès des femmes du Mali aux informations et à la sensibilisation sur les changements climatiques et d’un soutien aux femmes du Mali dans la résilience des activités génératrices de revenu ». Enfin, elle demandera que soit garantie « une politique permettant aux activités génératrices de revenu des femmes de se diversifier et être suffisamment efficaces face au changement climatique ».

Une présence gouvernementale remarquée

Invités à célébrer avec le système des Nations Unies cette édition 2022 de la JIF, Founé COULIBALY WADIDIE, ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, ainsi que le ministre de l'Environnement, de l'Assainissement et du Développement durable, Modibo KONÉ, n’ont tous deux pas manqué de saluer l’engagement de la MINUSMA aux côtés des femmes du Mali. Un engagement matérialisé à nouveau deux jours auparavant par la présence du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, El-Ghassim WANE à la célébration nationale de la JIF. Présidant la cérémonie, M. WANE ne manquera pas de saluer la présence des membres du gouvernement, notamment de celle de Mme WADIDIE qui selon lui, « en dit long sur son attachement au partenariat avec la MINUSMA ». Avant de prononcer le discours du Secrétaire général des Nations Unies, le Chef de la MINUSMA adressera au ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, ses félicitations pour la qualité de la célébration nationale de la JIF2022.

Femmes face aux changements climatiques pour un développement durable

Souligner l’importance de l’égalité des genres dans le règlement des problèmes quelle que puisse être leur nature, tel est l’un des buts de la célébration du 8 mars. La sauvegarde de l’environnement et le développement durable n’y échappent pas. Après avoir expliqué le développement durable et ses origines, Charlotte JOURDAIN, Cheffe de l’Unité environnement de la MINUSMA a présenté des exemples de projets intégrant cette notion. « À Bamako, rappellera-t-elle, la coopérative COFESFA a été créée par de jeunes femmes maliennes, diplômées mais sans emploi, qui a ainsi réussi leur insertion professionnelle en innovant dans le domaine de l'assainissement et de l'hygiène publique ». Avant de clore son propos Mme JOURDAIN évoquera l’appui de la MINUSMA aux efforts de la Princesse Esther KAMATARI. Son initiative « Bamako zéro plastique » a été inaugurée en décembre 2021 avec le concours de la MINUSMA. Ainsi, le parcours sportif "Saniya Sira" (littéralement la route de l’assainissement) près de l’aéroport, « a été entièrement réalisé avec 60 tonnes de sacs plastiques ramassés dans le district de Bamako, et qui ont été compactés pour former des pavés ». Un écho a été fait à ses propos par la diffusion d’un film de cinq minutes présentant des femmes maliennes confrontées aux effets du changement climatique et à la dégradation de l’environnement et qui, à travers leurs associations respectives y font face. De Gao, Tombouctou et Bamako, femmes rurales en proie à ces difficultés, étudiantes, femmes leaders, responsables reconnues d’associations et d’ONG ou encore représentantes de la société civile, toutes plaident pour un engagement plus important des pouvoirs publics en faveur de l’égalité des genres. Toutes prennent la parole, afin d’induire les changements de comportement mais aussi de politiques publiques, nécessaires pour relever ces défis.

Une piqûre de rappel

L’égalité des genres et les rapports de domination entre les sexes ont également été abordés. Avec un ton léger et beaucoup d’humour, en un sketch, la troupe de théâtre "Kuma So" a passé en revue les nombreux stéréotypes dont les femmes indépendantes peuvent être victimes. Sans oublier au passage la misogynie ordinaire et le manque de solidarité entre les femmes.

Comme pour rappeler l’universalité et la persistance de ces inégalités, les mêmes sujets ont également été développés par la slameuse Dija. Ses rimes, assénées avec force, conviction et emphase ont séduit l’auditoire qui en retour l’a ovationné.