Communautés de Tombouctou : les méthodes alternatives de résolution des conflits au centre d’une formation

17 juin 2019

Communautés de Tombouctou : les méthodes alternatives de résolution des conflits au centre d’une formation

Les 08 et 09 juin derniers, la Division des Affaires civiles (DAC) et la Section des Affaires judiciaires et pénitentiaires (SAJP) de la MINUSMA à Tombouctou, ont organisé une formation de deux jours sur les méthodes traditionnelles de résolution des conflits. Destinée aux habitants de Diré, l’activité s’est déroulée à la mairie de ville. Objectif : renforcer la cohésion sociale au sein des communautés. Une trentaine de personnes y ont participé parmi lesquels : les chefs de quartier, les chefs traditionnels et religieux, les notabilités, les leaders des femmes et des jeunes de Diré, et des membres du personnel civil et militaire de la MINUSMA.

Dans le Nord du Mali, la crise socio-politique et sécuritaire de 2012 a en partie détruit le tissu social. Cette situation a également considérablement réduit la présence de l’Etat qui, dans certaines parties de la zone, est totalement absent. Ceci, pose d’énormes problèmes aux populations, notamment en termes d’accès aux services sociaux de base dans la plupart des communes.

Un contexte qui crée un déséquilibre social et un environnement délétère au sein des communautés, ce qui favorise davantage les tensions inter- et intracommunautaires et contribue à la vulnérabilité de la population, face aux différentes formes de menaces. Au regard des considérations ci-dessus, les défis sécuritaires, l’instrumentalisation politique des organisations de la société civile et l’affaiblissement du leadership local constituent des handicaps majeurs dans la construction de la paix sociale et le développement local et régional. Soucieuse de cette situation, la MINUSMA a jugé utile d’organiser cette formation afin de renforcer les capacités des acteurs de la société civile par rapport à leurs rôles et responsabilités dans la gouvernance et les choix des politiques publiques.

Durant deux jours, les participants ont échangé sur plusieurs thématiques, notamment : les méthodes traditionnelles de résolution des conflits, l’Etat de droit, l’accès à la justice et la complémentarité constructive entre la justice traditionnelle et la justice formelle mais aussi sur les méthodes alternatives de résolution pacifique des conflits ainsi que sur les responsabilités des acteurs locaux dans la promotion et la consolidation de la paix.

Les participants ont salué l’initiative de la MINUSMA. « En plus de regrouper autour d’une même table des acteurs qui ne se sont point parlés depuis des mois, voire des années, de toucher indirectement des problèmes qui rongent la société et de situer les responsabilités, cet atelier nous a permis de mieux nous fixer sur les démarches et les procédures à suivre pour accéder à la justice. La formation nous a aussi doter d’une meilleure compréhension sur la complémentarité des deux formes de justice (traditionnelle et formelle) dans l’instauration progressive d’un environnement de primauté du droit » s’est réjoui Abdoulaye Baber Traore, président du Conseil communal de la jeunesse.

A l’issue de la rencontre, plusieurs recommandations ont été formulées par les participants. L’appui des acteurs formés pour vulgariser les connaissances acquises dans les communes et villages, la multiplication de telles formations pour apaiser les tensions et renforcer le climat de cohésion sociale, ainsi que la mise en place d’un comité de résolution de conflit en le dotant d’une formation renforcée et des outils appropriés, sont quelques-unes des recommandations faites à la fin de l’atelier.

D’autres sessions de formations de même nature seront organisées très prochainement à Goundam, Tombouctou et Taoudéni.