Des jeunes réunis à Bamako pour un monde apaisé

17 septembre 2014

Des jeunes réunis à Bamako pour un monde apaisé

 

C’est au lendemain  du 15 septembre, Journée internationale de la démocratie que plus de 300 jeunes du Mali, et d’autres venus d’ailleurs, se sont réunis au CICB à Bamako pour parler de paix et de sécurité dans l’espace sahélo-saharien. Cette Journée proclamée par les Nations Unies et que l’Union Interparlementaire  a placé cette année sous le thème ‘’Mobiliser les jeunes pour le bien de la démocratie’’ sonne le tocsin d’une urgence mondiale autour de laquelle il convient d’engager des réflexions communes. 

 

Sur le continent ils sont en effet venus de plusieurs  pays: Afrique du Sud, Burkina Faso, Benin, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Maroc, Mauritanie, Sénégal et Tchad ; du Canada et de la France pour le reste du monde. Il s’agit pour eux d’apporter un témoignage fort et d’exprimer leur soutien à la jeunesse malienne éprouvée par l’insécurité. Jeunes délégués, officiels présents à la cérémonie et conférenciers ont tous une même qualité : ils sont ‘’acteurs de la paix, de la sécurité et du développement’’.

 

La cérémonie d’ouverture présidée par le Chef d’état a été marquée par les interventions du Président du Conseil national des Jeunes du Mali, du Vice-Président du Forum de Bamako, du Représentant spécial adjoint de la MINUSMA en charge du volet politique, du Haut Représentant de l’Union Africaine au Mali et au Sahel, du Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Mali , du Ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne du Mali. Toutes ces personnalités ont apprécié l’organisation d’une telle rencontre dont le but est de créer les conditions d’une véritable promotion des jeunes dans les initiatives de paix, de sécurité et de développement non seulement dans l’espace sahélo-saharien mais aussi dans leurs pays respectifs et par ricochet à travers le monde.

 

"mutualiser les forces pour faire face à la problématique sécuritaire" , IBK

Le Président IBK qui salue l’idéal de la jeunesse pour un monde exempt de violence et de totalitarisme a demandé aux jeunes de « mutualiser leurs forces pour faire face à la problématique sécuritaire » tout en rappelant que « la jeunesse est à l’avant-garde d’un monde de respect réciproque ». Il les a demandé d’ « inventer de vrais modèles de dialogue » soucieux de la diversité des peuples et des cultures, bref à prendre en compte toutes les valeurs qui ont contribué à bâtir l’humanité et garantir son progrès. 

 

Dans un poème tiré de la tradition bambara et magistralement présenté au public, le Président du Conseil National des Jeunes du Mali Mohamed Salia Touré a fait un plaidoyer sur l’entente et la réconciliation, telles que vécues dans les temps immémoriaux. Il confie que la jeunesse constitue le présent et l’avenir du monde.  « La jeunesse africaine a désormais conscience de la force qu’elle porte », assure-t-il.  Une façon d’interpeller les jeunes dont les moins de 16 ans représentent, de l’avis Chef de la délégation de l’Union Européenne, plus de 50% de la population malienne.

 

Abdoullah Coulibaly, Vice-Président du Forum de Bamako, cercle de réflexion sur l’avenir du continent et co-organisateur de la rencontre, a rappelé que « la jeunesse doit d’abord croire en elle-même, parce qu’elle recèle tout le potentiel pour sortir de l’étau actuel » qui a pour noms : « faillite des systèmes éducatifs, chômage, effritement des valeurs, fanatismes  multiformes, instabilité politique, guerres, etc. ». Des mots qui menacent de nombreux pays et compromettent l’avenir de leur jeunesse.

 

"Rôle considérable de la jeunesse dans la résistance contre les groupes armés", DSRSG Arnaud Akodjènou

A sa suite le Représentant spécial adjoint de la MINUSMA, Arnaud Akodjènou, a rappelé la naissance combien difficile de nombreuses associations de jeunes dans un contexte d’occupation du Nord pour ensuite saluer leur  « rôle considérable dans la résistance contre les groupes armés ». Il a insisté sur les multiples initiatives prises par ces organisations de jeunes dont la création de brigades de vigilance, la disponibilité des services sociaux de base et la mise en place des mécanismes de lutte contre l’impunité consécutive aux graves violations des droits de l’homme commisses au Nord du Mali. M. Akodjènou a invité à une « synergie entre tous les jeunes du Mali…leurs compatriotes de la diaspora, leurs camarades du Sahel et ceux d’Afrique toute entière » pour résoudre les conflits. D’où sa volonté de voir de tels échanges se multiplier afin de parvenir à une « vision partagée de la paix et du vivre ensemble ».

 

Pendant trois jours les jeunes auront l’occasion d’échanger avec des experts comme le chercheur français André Bourgeot qualifié par le Président IBK d’ « intellectuel  honnête » qui va animer un panel de discussions sur l’analyse des crises sécuritaires dans la zone  sahélo-saharienne. L’ancien ministre sénégalais des affaires étrangères, Cheick Tidiane Gadio a la charge de faire une présentation sur  le rôle de l’intégration régionale dans le développement du continent.. La tenue du forum témoigne du souci de faire du potentiel de la jeunesse un moyen de raffermir la paix et la sécurité  dont les populations ont tant besoin. C’est à cela que s’emploieront  justement durant trois jours, les participants au 1er forum international des jeunes de Bamako.