Djenné inaugure un nouveau commissariat et un nouveau tribunal

10 décembre 2021

Djenné inaugure un nouveau commissariat et un nouveau tribunal

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU au Mali, Coordonnateur humanitaire, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Mali, Alain NOUDEHOU, et le ministre malien de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel-major Daouda Aly MOHAMMEDINE se sont rendus dans la ville de Djenné. Accompagnés de diplomates néerlandais et danois, l’objectif de cette visite était de participer aux remises officielles d’un commissariat et d’un tribunal, ainsi qu’au lancement du Programme d’appui à la Stabilisation du Mali à travers le renforcement de l’État de droit (PROSMED). C’était le 3 décembre dernier.

D’une valeur de plus de 360 millions de francs CFA (exactement 360 103 770), le Commissariat de Police et le Tribunal d’Instance de Djenné qui ont été inaugurés, viennent faciliter le reploiement des Forces de Défense et de Sécurité maliennes (FDSM) et des acteurs de la justice malienne dans cette zone. Situées à l’entrée de la ville, ces deux infrastructures vont contribuer à l’atténuation des violences communautaires à travers la sécurisation des populations et de leurs biens et favoriser leurs accès à la justice. Plus globalement, cela permettra que les populations soient moins vulnérables aux dynamiques de conflits et à ce qu’elles vivent dans un environnement plus favorable à une paix durable et à un développement inclusif selon l’objectif clé du programme intitulé PROSMED.

Des actions communes d’appui à la stabilisation du Mali par le Système des Nations Unies

Le Programme d’appui à la Stabilisation du Mali à travers le renforcement de l’État de droit (PROSMED) est un projet conjoint de la MINUSMA, à travers sa Division des droits de l’Homme et de la Protection (DDHP), sa section des Affaires judiciaires et pénitentiaires, la Police des Nations Unies (UNPOL), ainsi que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ONU Femme. Il témoigne de l’engagement de l’ONU à apporter un appui multiforme au Gouvernement malien. Cette initiative découle de la mise en œuvre du premier axe du Cadre stratégique pour la Relance économique et le Développement durable du Mali. Il concerne notamment le Cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable au Mali. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ONU Femme ont contribué à financer les constructions des bâtiments avec l’appui financier du Royaume des Pays-Bas et celui du Danemark. Quant à la MINUSMA, elle a entièrement financé leur équipement à travers un projet à impact rapide.

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU au Mali, Alain NOUDEHOU, a rappelé que ces infrastructures vont « permettre aux populations de Djenné de vivre dans un environnent sécurisé et respectueux de l’état de droit. L’inclusion des femmes et des jeunes dans la mise en œuvre de ce programme commun reste un facteur déterminant pour assurer sa réussite ».

Ce programme prévoit notamment un renforcement des infrastructures de paix inclusives, notamment le renforcement d’autres commissariats, gendarmeries, maisons d’arrêt et de correction, tribunaux et logements de Procureurs. Il permettra en particulier aux femmes et aux filles survivantes de violences basées sur le genre (VBG), de retrouver la confiance et d’accéder effectivement à des services de sécurité, de justice et des institutions des droits de l'homme plus représentatifs, efficaces, redevables et transparents. Le programme accompagne en parallèle le redéploiement effectif des acteurs de sécurité et de justice dans les localités qu’il couvre. Il contribue aussi à rendre les communautés plus résilientes face aux violences et discours radicaux sur fond de tensions communautaires. Enfin, le programme prévoit de renforcer les efforts des autorités étatiques et de la société civile en matière de prévention et de lutte contre la corruption et l’extrémisme violent. Le programme intègre de manière transversale les approches genre et jeunesse afin de répondre aux inégalités et, aux besoins et priorités de ces couches importantes de la société.

Pour réduire l’impunité et l’insécurité à Djenné

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel-major Daouda Aly MOHAMMEDINE n’a pas manqué de remercier l’ensemble du Système des Nations-Unies œuvrant au Mali. « Nous sommes dans la logique de protéger les populations et leurs biens car aucune œuvre humaine n’est possible sans la sécurité et partout ou besoin sera, nous allons faire en sorte que les Forces de défense et de sécurité soient partout où elles doivent être. Le Malien a soif de sécurité et de justice qui sont les piliers de la démocratie et de la bonne gouvernance. C’est le lieu pour nous de remercier l’organisation des Nations Unies et les autres partenaires, » a-t-il déclaré.

Le Maire de la commune urbaine de Djenné, représentant des bénéficiaires des deux infrastructures, a témoigné leur soulagement aux donateurs. « C’est une satisfaction morale. Nous venons de recevoir un commissariat de police et un tribunal, deux entités qui vont de pair » a mentionné Amadou Bah et d’ajouter que « Cela va permettre aux autorités compétentes de lutter contre la criminalité en entreprenant des enquêtes policières et en traduisant en justice les auteurs afin de favoriser la quiétude au sein de notre communauté ». Le Maire de Djenné a également avoué : « c’est ce que l’on a toujours demandé. Il faut renforcer la sécurité et lutter contre l’impunité. La population de Djenné et environ va créer une synergie avec les policiers et les juges pour leur faciliter leur travail. Nous disons merci à la MINUSMA, au Système des Nations Unies et nous disons merci au bailleurs » a -t-il conclu.

Un appui à moyen terme qui couvre plusieurs localités du Centre et du Nord

Le programme qui va durer cinq ans, de 2020 à 2025, va être exécuté en deux phases, dont la première a visé 14 cercles des régions du Centre et du Nord du Mali. La deuxième phase, qui a démarré en juillet 2021 touchera 18 cercles des régions de Mopti, Bandiagara, Douentza, San, Ségou, Gao, Ménaka, Nara et Koutiala. Il a été développé avec le concours du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, du ministère de la Réconciliation, de la Paix, de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et de la Réconciliation nationale et du ministère des Affaires religieuses et du Culte et des Coutumes du Mali.

Cet appui des Nations Unies aux communautés et aux autorités s’inscrit en droite ligne de son mandat, dans le cadre de sa contribution à la stabilisation du pays à travers l’appui à la restauration de l’autorité de l’Etat, par des actions pérennes.