Forum de discussion sur la Réforme du Secteur de la Sécurité : Défis et solutions au processus de la RSS au Mali.

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25 septembre 2015

Forum de discussion sur la Réforme du Secteur de la Sécurité : Défis et solutions au processus de la RSS au Mali.

La MINUSMA en collaboration avec Partenaires West Africa, Social Alert et la ‘’National Endowment for Democracy’’ (NED) a organisé, du 8 au 9 septembre 2015 à Bamako, un forum de discussion regroupant les Organisations de la Société Civile (OSC) et les Forces de Défenses et de Sécurité du Mali FDSM. Une cinquantaine de participants venus de Bamako, Gao et Tombouctou, ont bénéficié de cette formation de deux jours à l'Hôtel Colombus, pour discuter de l’importance du rôle des OSC dans la veille démocratique de la Réforme du Secteur de la Sécurité. L’objectif global de cette rencontre était d’aider les participants à identifier les obstacles liés au processus de la RSS au Mali pour contribuer à la paix, à la sécurité et au développement.

 

Trois points étaient inscrits à l’ordre de jour des participants à cette rencontre financée par le budget de la MINUSMA : « Réfléchir ensemble sur le concept de sécurité humaine et sa prise en compte dans la RSS » ; « Acquérir de nouvelles connaissances sur les notions clés de sécurité, les enjeux sécuritaires du pays et de la région », et enfin, « Comprendre et faire comprendre aux citoyens, le caractère transversal de la sécurité ».

 

Le développement de ces trois points et l’atteinte des objectifs qu’ils constituent, pourrait contribuer à  la création  d’excellentes conditions pour l’élaboration et la mise en œuvre de la RSS au Mali.

 

La MINUSMA était représentée par M. Samba TALL, Directeur SSR/DDR accompagné des collègues de la Composante Police des Nations Unies UNPOL/MINUSMA, de la Division des Droits de l’Homme et de la Section RSS-DDR. M. Tall a expliqué aux participants le Mandat de la MINUSMA mais également, le rôle de la Mission dans l’application de l'Accord de Paix et dans le processus de DDR et de Cantonnement, ainsi que les opportunités (technique, logistique et financière) que la mission a mis à la disposition des OSC, en soutien au Processus National de RSS.

 

Au cours des deux jours de travail, plusieurs concepts ont tour à tour été élucidés pour permettre aux participants de mieux cerner la problématique. Selon l’exposé de M. TALL, Directeur de la Section RSS-DDR à la MINUSMA, « la Réforme du Secteur de la Sécurité consiste à renforcer les structures, les lois et les règlements permettant d’avoir des institutions de sécurité efficaces, redevables devant la population et  que ces institutions soient soumises au contrôle démocratique dans le cadre de l’Etat de droit et le respect des droits humains ».

 

De l’exposé du Colonel Meissa TAMBA, Expert de Partenaire West Africa, il ressort une définition du concept de « Sécurité Humaine » qui selon lui est : « le droit de chaque individu d'être libre de la peur et du besoin et d'être protégé contre toute forme de menaces violentes ou non violentes » et que cette notion de « sécurité humaine repose sur sept piliers dont la sécurité individuelle, la sécurité économique, la  sécurité alimentaire, la  sécurité sanitaire, la  sécurité environnementale, la sécurité Communautaire et la  sécurité politique ».

 

M. Eric Blaise et Mme Aissata S. Jobe de la Section RSS-DDR de la MINUSMA, ont également fait un exposé sur le rôle de la MINUSMA dans l’appui des OSC dans le processus national de la RSS, duquel il est ressorti les points suivants : l’approche des Nations Unies pour la RSS ; Le rôle des OSC dans la RSS ; Les domaines cibles de l’appui de la RSS/MINUSMA ; Les activités réalisées ; et Les perspectives. Les intervenants ont souligné que les OSC devraient profiter des différents outils techniques, logistiques et financiers que la MINUSMA met à leur disposition afin de pouvoir assumer leurs rôles dans le processus national de la RSS. Cela comprend la possibilité de financement de grandes activités dans les régions à travers les Projets à Impact Rapide (QIP) ainsi que des assistances techniques et logistiques dans l’organisation des ateliers et d’autres activités liées à la RSS.

 

Des obstacles qu’il faut identifier et surmonter ensemble

 

Issus de la Société Civile et des Forces de Défense et de Sécurité du Mali, les cinquante participants ont été répartis en deux groupes qui se sont vu attribuer chacun un jour de travail. Le but étant de permettre d’exprimer un maximum d’avis. Le 8 septembre, 20 participants venus de Tombouctou et de Gao, se sont penchés les premiers sur le sujet.

 

En évoquant les blocages à la Réforme du Secteur de Sécurité, un certain nombre de choses doivent être pris en compte. Le but de l’exercice fut donc de les recenser, de les catégoriser et de les prioriser afin d’y apporter les solutions durables; un manque de communication entre les institutions en charge de la sécurité, le gouvernement et les populations; la non-conformité du projet RSS avec la vision malienne ; un défaut d’implication des acteurs dans la RSS ; un manque de confiance entre les acteurs de la RSS; ou encore la mauvaise gouvernance, l’impunité et la corruption comme blocage à la RSS, sont autant d’obstacles indiqués par les participants tout au long de ces deux séances.

 

Pour y remédier, des solutions ont été proposées par ce premier groupe parmi lesquelles : une large campagne de sensibilisation sur la RSS; le renforcement de la lutte contre la corruption et l’impunité ; la mise en place d’une plateforme de consultation et de suivi du RSS ; le renforcement de l’autorité de l’Etat dans toutes les régions du pays et enfin, la prise en compte des réalités du mali dans le processus RSS.

 

Le second groupe, réuni le 9 septembre, a identifié d’autres problèmes tels que : le manque de volonté politique ; le manque de ressources pour la mise en œuvre de la RSS; la mauvaise gouvernance, l’impunité et l’injustice ; la divergence et le manque de coordination entre les acteurs de la RSS ; la criminalité transfrontalière ; la multiplicité des formes de menaces sécuritaires ; ou encore la mauvaise compréhension de la RSS.

 

Face à cela, le deuxième groupe recommande un engagement politique de l’Etat ; une meilleure communication et sensibilisation sur la RSS ; la mise en place de stratégies de mobilisation de ressources; la Lutte contre la corruption et l’impunité le Renforcement de la coordination entre différents acteurs de la RSS; la mise en place d’une politique de défense et de sécurité digne de ce nom et enfin, la prise en compte des dimensions nationale et régionale du problème de sécurité.

 

A l’issue des échanges de ce début de mois de septembre un certain nombre d’entraves à la réussite de la Réforme du Secteur de la Sécurité ont donc été identifiées auxquelles des solutions ont été proposées. Le résultat pour les responsables de la question de la RSS au sein de la MINUSMA est satisfaisant. « Le but recherché est atteint; Les participants ont une meilleure compréhension des notions-clés de la sécurité humaine et son intégration dans le processus RSS, les enjeux sécuritaires nationaux et régionaux et enfin ils sont mieux outillés pour former et assumer pleinement leur rôle de sensibilisateur et de communicateur entre la population et les autorités » a déclaré M Samba Tall, Directeur de la Section de la Réforme du Secteur de Sécurité de la MINUSMA.

 

D’autres rencontres de ce type sont prévues par la Mission des Nations Unies et ses partenaires, afin qu’à terme les uns et les autres soient de mieux en mieux préparés au rôle qu’ils ont à jouer pour que le Mali parvienne à réformer, de façon efficace, son secteur de la sécurité.