Gao : La MINUSMA accompagne la célébration de la « Semaine Scolaire »
Le stade municipal « Kassé Keita » de la cité des Askia a abrité ce dimanche 26 avril, les festivités de lancement de la cinquième édition de la semaine scolaire. Ce projet a été initié par la section régionale de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), soutenu par la direction de l’Académie de Gao et celle de la culture, en partenariat avec la MINUSMA.
Placée sous la présidence du Gouverneur de la région, l’activité a enregistré la présence de plusieurs autorités administratives, la représentante du Chef du bureau régional de la MINUSMA et des milliers d’élèves et étudiants.
Après avoir donné l’impression de tomber dans l’oubliette à cause de la profonde crise qui a secoué la cité des Askia, La semaine scolaire reprend de plus belle. Les plus sceptiques n’y croyaient pas. Aminata Maiga, étudiante, est venue en retard au Stade « Kassé Keita » comme la plus part de ses amis parce qu’elle n’avait pas réalisé le niveau d’engagement des organisateurs. « Je ne m’attendais pas de voir une si belle organisation avec des T–Shirt MINUSMA, la police et les militaires partout…et le nom des écoles sur les pancartes ! J’ai failli rater un tel évènement qui responsabilise et sert à véhiculer la culture de la paix au sein de nos communautés, » nous a-t-elle confié. Comme Aminata, les élèves des 14 établissements en compétition se sont fortement mobilisés pour prendre part au lancement de cette semaine qui crée un lien d’amitié et de fraternité entre élèves de Gao par le sport et la culture. Il encourage également la réflexion sur des thèmes d’actualité au Mali comme les risques liés aux engins explosifs, la paix et la cohésion.
« Pendant neuf jours, la ville de Gao vibrera au rythme des activités culturelles et sportives qui ont non seulement l’avantage de contribuer au plein épanouissement des élèves, mais aussi de les sensibiliser sur les questions intéressant la vie de la nation » a déclaré Boubacar Gazerey Maiga, le représentant du maire de la commune urbaine de Gao.
Malgré la forte chaleur et la poussière, les participants ont tous tenu à être là. Au-delà des matchs de football, les établissements secondaires, techniques et professionnels sont entrés en compétition au travers de sketchs, poésies et autres prestations artistique sur les trois thèmes de sensibilisation. « Il s’agit d’élargir auprès de la communauté estudiantine une meilleure connaissance du rôle, du mandat et du travail des Casques bleus de la MINUSMA; d’apprendre les mesures de prévention des risques des engins explosifs et de renforcer leur engagement visant la paix et la cohésion sociale. Je salue cette noble initiative de la section de l’AEEM de Gao en collaboration avec la Direction de l’Académie et celle de la culture, à qui je renouvelle notre solidarité dans la poursuite des efforts visant la conscientisation scolaire pour un Mali uni, indivisible et prospère de Kayes à Kidal.
« La MINUSMA fera tout ce qui est dans ses capacités pour le retour définitif de la paix dans ce beau pays ! » a lancé Samantha Buonvino, représentante du Chef du Bureau Régional de la MINUSMA. Après avoir demandé une minute de silence à l’honneur des Soldats tombés sur le champs de l’honneur issus des Casques Blues, FAMas et Barkhane, M. Yacouba Tikambo, coordinateur de la section régionale de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) a vivement exhorté ses amis à révéler le défi de cette semaine scolaire à travers un engagement fort et un esprit « fair play ». Ce fut le cas entre les deux équipes de football du lycée Yana Maiga et du Centre de Formation Technique de Gao (CFTG) qui se sont affrontés juste après le lancement. Les deux équipes ont été obligées d’aller au tir au but au bout de 90 minutes au score vierge. Le Centre de Formation Technique de Gao (CFTG) a fini par s’imposer sur le score de 5 à 4.
Lancement de la compétition artistique et culturelle
A la maison des arts et de la culture de Gao, La phase artistique et culturelle a mis en compétition le lendemain 27 Avril cinq établissements secondaires, techniques et professionnels. Les différents établissements ont pris massivement part à cette autre activité pendant laquelle ils devaient faire des sketchs et des poèmes sur le mandat de la MINUSMA et du rôle de son personnel en uniforme, les risques liés aux engins explosifs et la cohésion sociale. Les écoles ont mis tout leur potentiel pour diffuser des messages convaincants au jury et au public. Le jury a mis l’accent sur l’ingéniosité des jeunes dans les mises en scènes malgré le peu de temps dont ils disposaient pour la préparation. Selon Boubacar M. Cissé, Professionnel des arts et de la culture : « Les élèves ont eu du mal à s’approprier la richesse du contenu des thèmes car ils n’avaient pas encore un bon niveau de connaissance du travail de la MINUSMA. Il nous a fallu traduire le document en langue locale, nous inspirer des différentes réalisations de la MINUSMA sur le terrain afin d’extirper les idées reçues qu’ils avaient d’elle pour qu’ils puissent se mettre dans la peau des Casques bleus pour mieux diffuser les différents messages sur les trois thèmes sur lesquels nous devions travailler ».
A travers cette initiative, les élèves ont été les acteurs de sensibilisation auprès des autres élèves pour mieux faire passer les messages. « Des rumeurs circulaient en ville comme quoi la MINUSMA est ici rien que pour manger et dormir. Je viens de découvrir que ce n’est certainement pas le cas. J’ai appris le mandat et le rôle de la MINUSMA, et ses réalisations ici à Gao. D’ailleurs je suis la présidente du club des Droits de l’Homme initié par la MINUSMA au Lycée Yana Maiga, » a laissé entendre Josia Guindo en marge du lancement de la phase artistique et culturelle de la semaine scolaire. Pour Abdoulaye Bocoum, Directeur régional de la culture « En choisissant le champ de la culture pour atteindre la fibre patriotique de vos camarades, de vos ainés, de vos parents, vous avez vu juste. Ne dit – on pas que la culture est ce qui nous reste quand nous avons tout perdu. Certes la fâcheuse crise politico – sécuritaire que connait notre pays a fortement entamé notre cohésion sociale, notre vivre ensemble et notre paix séculaire au point où nous avons tout perdu. Par votre action camarades jeunes, vous venez de nous rappeler que la culture est facteur de cohésion sociale car elle est cet outil qui permet de souder les différents peuples vivant sur la planète terre malgré leurs diversités… ».
Quant à Samantha Buonvino, représentante du Chef du Bureau Régional de la MINUSMA : « Jeunes élèves et étudiants, c’est dans vos écoles et grâce à vos enseignants que le Mali aura parmi vous les futurs leaders et les futurs cadres du Pays. Faites de cette sensibilisation sur la cohésion sociale et la recherche de la bonne information, votre arsenal de paix. Aujourd’hui nous lançons une compétition, mais dans une compétition pour la paix, nous serons tous gagnants ».
Pour cette phase culturelle et artistique, cinq établissements étaient en compétition. Il s’agit du Lycée Solidarité, Lycée Modibo Keita, l’Ecole Franco – Arabe Soni Alibert, le Centre de Formation technique de Gao et l’Institut Polytechnique Yarge de Gao. Ces établissements ont présenté chacun un sketch et une poésie. En Sketch, la première place est revenue au Lycée Modibo Keita, la seconde à l’école franco – arabe Soni Alibert et la troisième au lycée Solidarité. En poésie, l’école franco arabe Soni Alibert a pris la première place, la seconde place est revenue au Lycée Solidarité et la troisième place à l’Institut Polytechnique Yarge de Gao.
La semaine culturelle continuera jusqu’au 4 Mai en sport, art et culture. Elle regroupe des centaines de jeunes de quatorze établissements secondaires, techniques et professionnels de la cité des Askia.