Gao : La MINUSMA accompagne la société civile pour l’accès des populations à la justice

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28 octobre 2015

Gao : La MINUSMA accompagne la société civile pour l’accès des populations à la justice

La cité des Askia abrite les 27, 28 et 29 octobre 2015, la troisième session de formation des auxiliaires de justice et des organisations de femmes de la société civile. Initiée par la Coordination régionale des actions des ONG, cette troisième formation du genre, vise à mieux outiller la société civile sur les principes fondamentaux d’accès à la justice. L’on ne peut en effet parler d’Etat de droit et de démocratie sans combler au préalable le fossé existant entre les citoyens, le droit et la justice.  

 

Quinze participants venus de Bourem, Ansongo, Ménaka et Gao ont de ce fait pris part à cet atelier qui s’exécute dans le cadre du projet à impact rapide de la MINUSMA. Les activités ont démarré en présence du représentant de la section judiciaire et pénitentiaire à Gao, Issa Thioune accompagné de son équipe et du président de la Coordination régionale des actions des ONG, Soumeylou Soumaré.

 

Ce projet à impact rapide totalement financé par la MINUSMA à hauteur de plus de 16 millions de francs CFA a été lancé le 1er septembre dernier. Il a pour objet de faciliter l’accès de l’appareil judiciaire aux populations, à travers des séances de formation et de sensibilisation dans les différents cercles de la région de Gao. « Je remercie la MINUSMA pour nous avoir donné encore l’occasion de nous réunir pour partager des informations relatives à l’accès à la  justice.  Cette session va porter sur un certain nombre de modules que vous allez partager avec le formateur. Elle s’inscrit dans le cadre de l’orientation de nos communautés qui ont souffert de cette crise afin de faciliter leurs accès à la justice », a lancé le président de la Coordination régionale des actions des ONG.

 

« Il y a une mosaïque de modules sur les principes fondamentaux de la justice, les acteurs de la justice, les droits de la femme, les droits des enfants, l’état civil, l’assistance judiciaire, la marche du procès civil, la chaine pénale. Le choix de ces modules n’est pas fortuit. Nous savons que l’accès à la justice demeure difficile pour ne pas dire impossible pour certains justiciables. Souvent il y a des questions qui nécessitent la saisine d’une juridiction mais les populations restent calquées dans ce mépris à l’égard de la justice. Si ces justiciables ont connaissance des rouages de la justice, comment fonctionne la justice, comment saisir la justice, comment faire face aux violences que le genre féminin peut subir, les populations auront la facilité de pouvoir ester (ndlr : exercer une action) en justice lorsque le besoin se présente. C’est en quelque sorte un souci de faciliter l’accès à la justice pour le bon nombre de justiciables qui demeurent malheureusement sous informés quant à l’accès à la justice. Donc le souci c’est de pouvoir informer au maximum, orienter au maximum et faire en sorte que les populations puissent connaitre au moins le minimum de leurs droits d’accès à la justice », nous a confié Oumar Touré, facilitateur de l’atelier et  coordinateur de la clinique juridique DEMESO de Gao. En marge de cette formation de trois jours, le président de la Coordination régionale des actions des ONG a présenté le matériel de sonorisation acquis dans le cadre du projet à impact rapide.

 

S’adressant aux participants, Issa Thioune a souligné l’importance de ce projet pour les populations de la région de Gao. Selon le Représentant de la section des affaires judiciaires et pénitentiaires, il permettra « de pouvoir trouver des interlocuteurs qui pourront les orienter pour faire valoir leurs droits et ces interlocuteurs, c’est vous. Les populations ont des problèmes mais ne savent pas à qui s’adresser et c’est la raison pour laquelle la MINUSMA a pensé qu’il est important qu’en voulant faire régner la loi, il serait judicieux d’aider les populations à savoir où aller pour faire valoir leurs droits. C’est d’ailleurs pour ça que nous avons pris attache avec la coordination régionale des actions des ONG. Votre rôle est très déterminant pour aider ces populations avec lesquelles vous êtes très proches ».

 

La justice est une condition sine qua none du retour durable de la paix. Appuyer son retour et faciliter, aux justiciables, son accès, sont des tâches majeures confiées à la MINUSMA par le Conseil de Sécurité dans ses résolutions successives et notamment la dernière en date est la 2227 (2015). Des tâches dont la MINUSMA s’acquitte au quotidien, en apportant son expertise non seulement au Gouvernement malien, mais aussi aux organisations de la société civile qui œuvrent dans le domaine.