Gao : La MINUSMA accompagne les autorités dans la promotion de la gouvernance participative

15 août 2017

Gao : La MINUSMA accompagne les autorités dans la promotion de la gouvernance participative

Après Bamako, Mopti, Ménaka et Tombouctou, la Cité des Askia a abrité, les 09 et 10 août dernier, un atelier sur la gouvernance participative.

Cette rencontre qui a regroupé les élus locaux, les autorités intérimaires et autres acteurs de la société civile, se voulait un cadre pour renforcer le système de prise de décisions concertée et d’échanges d’idées dans la conduite des affaires des collectivités territoriales. Il s’agissait aussi de  soutenir l’émergence d’une société civile neutre au niveau local, à travers la promotion de l’exercice de veille citoyenne. « Il s’agit d’un atelier d’échange pour renforcer d’avantage la synergie d’action entre les différents acteurs et améliorer la gouvernance sur le plan financier et administratif afin que, désormais, les gens travaillent ensemble, » a expliqué M. Dramane Guindo de la Direction générale des collectivités territoriales.

Cet atelier a été organisé par le Ministère de la Décentralisation et de la Fiscalité locale, en partenariat avec la division des Affaires Civiles de la MINUSMA. Les participants sont venus de tous les cercles et communes de la région de Gao pour l’harmonisation des points de vue des parties prenantes, dans la bonne marche des affaires publiques et les échanges sur la gouvernance environnementale.

Ceci, en mettant l’accent sur les rôles des collectivités décentralisées et la sensibilisation sur l’importance de l’exercice de veille citoyenne, afin de contraindre les pouvoirs locaux à régulièrement rendre compte de leur gestion publique à leurs concitoyens. « Cet atelier doit être fait à tous les niveaux dont le niveau communautaire pour que chacun puisse s’approprier de son rôle et de ses responsabilités, en sachant que nous sommes dans un monde concurrentiel et nous n’avons pas d’autres choix que d’aller vers l’excellence, » a souligné M. Abdou Razak Yacouba Maiga, Maire de la Commune de Soni Ali Ber.

Malgré l’absence des responsables du gouvernorat de Gao, des préfets et sous-préfets;  les maires, les autorités intérimaires et les représentants de la Société Civile ont massivement répondu à l’invitation. Le but : mieux comprendre les quatre modules au programme de cet atelier dont celui sur "les grands chantiers de la décentralisation" avec un focus sur le dispositif des autorités intérimaires et leurs relations avec les chefs de circonscriptions administratives ou encore, "le rôle de veille de la société civile".

« Ce type d’atelier peut aboutir à de bonnes choses. Il nous permettra de comprendre beaucoup de choses dont notre rôle. Il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas surtout avec l’administration, parce que nous sommes issus des groupes armés. Cet atelier nous facilitera une bonne lecture pour mieux comprendre ce que nous devons faire, » a confié M. Nouroudine Ould Mohamed, Vice-président de l’Autorité intérimaire de Gao.   

  

Pour M. Rolin Blaise Sila, représentant du Chef du bureau régional de la MINUSMA à la cérémonie, « L’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, reconnait lui-même
dans son préambule, la nécessité d’une gouvernance conforme aux spécificités géo-historiques et socio-culturelles, ce qui veut dire que, parler de la gouvernance participative n’est pas un vain mot.

Il s’agit plutôt d’esquisser des formules de gestion des affaires publiques suscitant la pleine et entière adhésion de ceux, aux noms desquels, nous parlons de Gouvernance. Il s’agit d’instaurer un climat de confiance entre nous et les communautés, gage d’une bonne collaboration, d’une quiétude et d’une paix durable dans notre façon de parler, de faire et de pratique ».

Durant ces deux jours de travaux intenses, les participants ont formulé des recommandations pour une prise en compte de leurs préoccupations pour une meilleure faisabilité de la gouvernance locale. Parmi celles-ci, l’on peut retenir : Le transfert effectif et concomitant des compétences et des ressources financières comme mentionné dans les documents cadre de la politique nationale de la décentralisation (DCPND 2015-2024), L’abolition des conseils de cercle, pour avoir une décentralisation plus efficace à deux niveaux (Région et commune), une plus grande vulgarisation des textes relatifs à la décentralisation à travers une sensibilisation et une formation continue des acteurs de base avec plus d’implication des autorités coutumières et religieuses locales.